RAPPORT 
  DE LA RÉGION ASPAC-ORIENS
 
  
  1.1.  
   
  
  La Région japonaise
En 1896, treize 
  ans après la fondation de Notre-Dame de Consolation (première fondation de l’Ordre 
  en Extrême-Orient), Dom Bernard Favre, supérieur de Consolation, ayant reçu 
  des aides en personnel et ressources financières de divers pays d’Europe, entreprit 
  la première fondation de moines Trappistes au Japon : le Phare.  Deux ans plus tard, en 1898, Tenshien, un monastère de moniales, fut 
  fondé par Ubexy (France).  Ces deux 
  fondations virent le jour grâce aux instigations de l’évêque du lieu – un membre 
  de la Société des Missions étrangères de Paris – qui avait juridiction sur ces 
  territoires.  C’est Briquebec qui 
  en assuma la paternité une fois les abbayes fondées.  
Présentement, 
  cent ans plus tard, le Japon est doté de deux monastères de moines (Phare et 
  Oita) et cinq de moniales : Tenshien, Nishinomiya (fondé par Tenshien en 1935), 
  Imari (fondé par Tenshien en 1953), 
  Nasu (fondé par Nishinomiya en 1954) 
  et Miyako (fondé par Nishinomiya en 1981 et transféré à Ajimu en 2002).  Exception faite des deux premières fondations, 
  Phare et Tenshien, toutes les autres maisons ont été fondées par des monastères 
  japonais.  La Région japonaise comme telle vit le jour 
  en 1967 avec la première réunion des supérieures de moniales.  À l’époque, la Région japonaise était 
  constituée seulement de monastères féminins, alors que les monastères de moines 
  appartenaient à la Région ASPAC.  
En regardant les 
  statistiques, on se rend compte que les monastères de moniales étaient de grandes 
  communautés.  Par rapport au nombre 
  de catholiques au Japon, la proportion de moniales était la plus élevée au monde.  
  Aujourd’hui, toutes ces communautés font face aux problèmes de vieillissement 
  et au manque de vocations.  Ceci 
  toutefois ne veut pas  dire que 
  chacune d’elle est dans une situation précaire par rapport aux vocations. Depuis 
  plusieurs années, une de ces communautés reçoit des candidats venant du Vietnam 
  avec des résultats très positifs.  Récemment, 
  plusieurs séminaristes et membres de communautés religieuses actives nous viennent 
  du Vietnam, ce qui nous fait penser à l’éventualité d’une fondation de notre 
  Ordre en ce pays.  
Récemment, une 
  des communautés de moniales a élu comme abbesse une moniale venant d’une autre 
  communauté, ce qui a beaucoup contribué à sa revitalisation. Une autre communauté 
  de moniales a fait l'expérience, durant une longue période, du régime d' Administration 
  apostolique. Elle a heureusement retrouvé une situation normale et les moniales 
  sont maintenant gouvernées par leur propre abbesse.  Il y a quatre ans  une autre communauté s'est transférée  
  dans une région plus favorable à son genre de vie.  
  Dans toutes ces situations, les supérieurs et les communautés de moines 
  et de moniales ont manifesté un bon esprit d’entraide, selon les moyens et les 
  capacités de chacun, de sorte qu’il en est sorti un esprit d’unité et de collaboration.  
  Que ce soit chez les moines ou les moniales, dès qu’une communauté est 
  dans le besoin, les supérieurs de la Région s’en occupent et essaient d’y pourvoir 
  selon leurs possibilités.  Ceci 
  fait suite à une époque où nos relations n’étaient pas tout à fait aussi fraternelles.  Grâce à cet esprit d’ouverture et de solidarité, 
  les rencontres annuelles de supérieurs sont une grande source de soutien.  
  Il y a aussi d’autres domaines où la collaboration est évidente comme 
  dans les traductions, les échanges d’informations et de matériaux, sessions 
  d’étude, aide apporté à certains problèmes d’ordre pastoral, etc.  
  
On peut affirmer 
  que la situation de l’Ordre au Japon est grandement influencée par la société 
  environnante et l’Église du Japon.  Même 
  si seulement 0,4% des Japonais sont catholiques, les Chrétiens sont l'objet 
  de respect et de confiance de la part de leurs concitoyens et la vie religieuse 
  jouit d’une grande estime.  De plus, 
  Tenshien reçoit environ 3,000,000 de visiteurs par an, ceux-ci viennent pas 
  seulement par attrait touristique.  Le monastère en fait un service d’évangélisation.  
  Même si l’affluence dans les autres monastères n’est pas aussi considérable, 
  chaque communauté s’efforce d’offrir une hospitalité sincère et respectueuse 
  aux non-chrétiens.  Ceux qui viennent 
  repartent avec une appréciation vraie et authentique de notre mode de vie.  De même, les produits de nos monastères 
  sont appréciés et achetés avec confiance.  
  
L’Église du Japon 
  estime hautement notre vie et a des attentes à notre égard : en premier 
  lieu elle attend que nous soyons capable de donner une expression visible de 
  « l’Église priante ».  Il 
  y a aussi certaines attentes quant à la qualité de la liturgie : pendant 
  plusieurs années, Phare et Tenshien ont contribué au développement de la liturgie 
  de l’Église du Japon.  La distribution 
  géographique des sept monastères est à peu près égale dans tout le pays de sorte 
  que les chrétiens viennent de partout pour participer à notre vie de prière.  
  
1.2.  La Région Oriens
            
  Les moniales de notre Ordre étaient au Japon depuis 94 ans sans qu'il 
  y ait aucune autre fondation de Trappistines en Asie.  À partir de 1987 les fondations commencèrent 
  à se suivre l'une après l'autre, en commençant par Gedono en Indonésie 
  et Sujong en Corée.  En 1993 suivirent Rosaire et puis Matutum aux Philippes; deux ans plus 
  tard en 1995, Makkiyad en Inde.  Donc en l’espace de cinq ans il y eut 
  des fondations de moniales dans cinq pays différents de cette Région.  Il s’agit d’une période d’expansion rapide 
  de l’Ordre en Asie présageant beaucoup d’espoir pour l’avenir.  Gedono et Matutum vinrent de Vitorchiano, 
  Sujong de Tenshien, Rosaire de Nishinomiya et Makkiyad de Soleilmont.  
  Presque toutes ces monastères virent le jour parce qu’il y avait dans 
  les pays respectifs des jeunes filles désireuses de vivre la vie cistercienne.  Et la preuve en est que d’autres candidates 
  continuèrent à venir.  N’importe 
  la communauté, l’expansion fut rapide.  Et la plupart de ces communautés furent 
  des exemples d’inculturation, tant au niveau de l’architecture des bâtiments, 
  que celui de la liturgie et du style de vie.  Et même certaines d’entre elles contribuèrent 
  à la vie de la communauté locale en fournissant les services de clinique ou 
  des occasions d’emploi.  Puisqu’il 
  s’agissait de la première fondation dans chaque culture, les sœurs ont dû faire 
  face à des difficultés et des épreuves variées.  Dans un pays, les difficultés venaient 
  de la société environnante : Rosaire a continué pendant plusieurs années 
  à vivre dans des conditions très particulières.  Parce qu’il faut toujours être prudent, 
  la communication avec les autres monastères est difficile et l’échange d’information 
  au minimum.  De façon générale, 
  il leur est impossible de participer à diverses rencontres de l’Ordre.  
  C’est seulement en 1999 que Mère Teresa a pu se rendre au Chapitre Général 
  à Lourdes et en 2004, deux sœurs se rendirent à Matutum pour la rencontre de 
  la Région ASPAC-Oriens.  Pendant plusieurs années, Nishinomiya, 
  leur maison fondatrice,  à braver 
  des dangers pour les visiter.  Puis 
  au début de 2002, Rosaire fut confié à Gedono de sorte qu’actuellement, elles 
  sont aidées grâce au courage et à la générosité de Mère Martha.  
            
  De ce qu'était la Région Japonaise jusqu’en 1988, avec l’addition de 
  Gedono et de Sujong naquit la Région 
  Oriens à laquelle se rattachèrent les fondations ultérieures.  Avant de se joindre à la Région ASPAC 
  en 1995 pour devenir une région mixte, la Région Oriens était composée de dix 
  monastères de moniales.  Les membres 
  de cette Région sont répartis en six pays différents, à des distances considérables, 
  chacun ayant sa culture, son langage et sa mentalité.  Au milieu de cette diversité, c’est l’Évangile, 
  la Sainte Règle, et le charisme cistercien, qui nous unissent.  
II. LA RÉGION ASPAC
2.1 Sa longue Préhistoire
            
  Au début du 20e siècle, il existait en Extrême-Orient deux 
  monastères de Trappistes, à savoir Notre-Dame de Consolation, fondé en 1883 
  à Yang Kia Ping (Chine) et Notre-Dame du Phare, fondé en 1896 à 
  Tobetsu, Hokkaido (Japon).  Les 
  deux maisons furent fondés par des monastèresfrançais. Les Pères Immédiats étaient 
  l’abbé de Sept-Fons pour Yang Kia Ping et celui de Briquebec pour Tobetsu.  En 1928, Consolation fit une fondation 
  à Tchentingfu, Notre-Dame de Liesse. 
  En 1947, le monastère de N.D. de Consolation fut brûlé par les communistes ; 
  33 membres de cette communauté reçurent la précieuse grâce du martyr tandis 
  que les autres furent mis en prison ou renvoyés dans leurs familles.  Nombre de ceux qui étaient en prison furent 
  relâchés et purent se réunir à Beijing où ils s’occupèrent d’une ferme laitière 
  qui produisit assez pour faire vivre la communauté.  Malheureusement en mars 1954, la ferme 
  fut confisquée par les communistes.  
            
  Pour ce qui est des moines de Liesse, certains purent quitter la Chine 
  et se rendre au Canada, tandis que les autres furent dispersés en plusieurs 
  endroits, en Chine.  À la fin de 
  1950, onze de ces frères purent se réunir à Hong Kong et sous la direction de 
  l’infatigable Dom Paulinus Lee, leur Prieur – le premier Supérieur majeur asiatique 
  de l’Ordre – ils commencèrent à construire un monastère sur l’île de Lantao.  
            
  Selon la Providence de Dieu, les horribles souffrances subies par les 
  moines des deux monastères Trappistes de Chine furent comme un grain de semence 
  tombé en terre qui mourut pour porter beaucoup de fruit.  De fait, en 1953, un groupe de moines 
  Hollandais de Koningshoeven, Tilburg aux Pays-Bas, fit une fondation à Rawaseneng, près de Temanggung en Indonésie.  
  L’année suivante, en 1954, deux monastères irlandais firent des fondations 
  en Océanie : Mont Melleray fonda Notre-Dame de Southern 
  Star à Kopua, près de Takapau en Nouvelle Zélande et Mont Saint Joseph, 
  Roscrea, l’abbaye de Tarrawarra 
  près de Melbourne en Australie.  
            
  Lorsqu’en 1967, les Conférences Régionales débutèrent dans l’Ordre, il 
  y avait six monastères de moines en Asie et en Océanie.  Phare et Lantao se joignirent à la Région 
  USA, Kopua et Tarrawarra à la Région des Isles, tandis que Consolation et Rawaseneng 
  n'appartenaient à aucune Conférence; tel était aussi le cas de Notre Dame des 
  Isles, en Nouvelle Calédonie,  fondé 
  par Sept-Fons en 1968.  
            
  Plus tard, Notre Dame des Philippines, 
  fondé en 1972 sur l’île de Guimaras aux Philippines, par des moines 
  originaires de plusieurs maisons américaines, devint le troisième monastère 
  d’Asie appartenant à la Région USA, suivi par Rawaseneng en 1979.  Ensuite, ces quatre maisons d’Asie se 
  constituèrent en sous-région, pouvant offrir des suggestions directement au 
  Concilium Generale.  En 1980, les 
  moines japonais de Tobetsu fondèrent Notre Dame de l’Annonciation près de 
  Oita, sur l’île Kyushu, dans le sud du 
  Japon.  
Même avant le 
  Chapitre Général de 1980 où ils furent constitués en Région, les monastères 
  d’Asie et d’Océanie avait un représentant au Concilium Generale.  C’est en 1982 que les quatre supérieurs 
  des maisons autonomes de l’Asie se réunirent à Lantao, avec les supérieurs de 
  Kopua et Tarrawarra et le Procureur Général comme invité.  Il fut décidé de former une Conférence 
  Régionale nommée Région de l’Asie et 
  du Pacifique (=ASPAC), laquelle fut approuvée par le Chapitre Général de 
  1984.  
En 1991, une fondation 
  de moines était faite à  Taiwan, 
  nommée Sainte Mère de Dieu, près 
  de Shuili. Les fondateurs venaient des communautés de 
  Lantao, Vina et Guimaras, avec Vina comme maison fondatrice; en 2000, 
  le rôle de maison fondatrice était transférée à Lantao.  
La Région ASPAC 
  tenait ses réunions dans une des maisons de la Région, invitant une ou deux 
  abbesses de la Région Japonaise, et avait, de plus, quelques jours pour un programme 
  spécial sur un sujet d'intérêt monastique ou autre.  Les réunions eurent lieu en 1985 (à Tarrawarra 
  avec Fr. Eugene Dwyer, FMS traitant de la formation),  en 1986 (au Phare, avec le P. Michael 
  Casey OCSO sur les documents primitifs de Cîteaux),  en 1989, (à Kopua avec le P. Jean Doutre 
  OCSO sur les aspects psychologiques de la formation), en 1992 (à Rawaseneng 
  avec le P. I. Kuntura SJ sur l’inculturation), et en 1995 (réunion conjointe 
  avec la Région Oriens au Phare avec Mme Ayako Sono sur la culture japonaise).  
III. LA RÉGION ASPAC-ORIENS
3.1. Aperçu Général
            
  En 
  1995, la Région ASPAC et la Région ORIENS tinrent une réunion conjointe au Phare. En présence de 
  l’Abbé Général, les deux Régions arrivèrent à une entente afin de former une 
  seule région mixte sous le nom de Région 
  ASPAC-Oriens.  Cette fusion 
  fut approuvée par le Chapitre Général de 1996.  
  
            
  Entre-temps, à la fin de 1995, plusieurs moines de Rawaseneng partirent 
  pour préparer une fondation à Lamanabi 
  dans les îles Flores, fondation qui fut approuvée par le Chapitre Général 
  de 1996.  En 1998, Kurisumala Ashram, tout en conservant 
  son rite Syro-Malankar, fut incorporé canoniquement dans l’Ordre.  Ce monastère fut fondé en 1958 par le 
  P. François Mahieu, ancien moine de Scourmont en Belgique.  C’était un essai d’inculturation de la 
  vie monastique cistercienne dans le contexte du monachisme indien.  La responsabilité de Père Immédiat fut 
  confiée à Tarrawarra.  Il  faut noter qu’en 2002, le monastère de 
  N-D des Îles en Nouvelle Calédonie fut supprimé.  Consolation, étant dans l’impossibilité 
  de communiquer de façon libre avec le monde extérieur, ne participe pas aux 
  activités de la Région.  
            
  Présentement, en 2005, la Région ASPAC-Oriens compte vingt monastères 
  (10 de moniales et 10 de moines) répartis 
  en neuf pays différents.  Deux maisons 
  sont centenaires : Phare et Tenshien.  Sept d’entre elles ont célébré leur cinquantenaire : 
  Lantao, Nishinomiya, Rawaseneng, Imari, Kopua, Nasu et Tarrawarra.  Deux ont célébré leur jubilé d'argent 
  : Guimaras et Oita,  et neuf sont 
  des fondations (ou incorporations) récentes de moins de vingt-cinq ans : 
  Ajimu, Gedono, Sujong, Shuili, Rosaire, Matutum, Makkiyad, Lamanabi et 
  Kurisumala.  
            
  Au moins une fois entre les Chapitres Généraux, il y une Réunion Plénière dans un des monastères 
  de la Région : Guimaras en 1998, Sujong en 2001, et Matutum en 2004.  Il appartient à chaque communauté de choisir 
  un délégué qui participe ensuite à toutes les rencontres et jouit du droit de 
  vote, sauf pour les votes réservés aux supérieurs et annoncés comme tels par 
  les Présidents.  Les langues de 
  la Région sont l'Anglais et le Japonais. Des interprètes sont prévus en cas 
  de besoin.  Un délégué régional 
  pour le Chapitre Général est choisi par chaque branche de la Région.  
  Chaque communauté, selon l’ordre d’ancienneté, choisit ce délégué de 
  la façon qu'en décide le supérieur local.  
  
            
  Les membres de la Région présents au Chapitre Général se réunissent avec 
  les délégués de la Région pour élire deux Présidents, qui seront aussi les délégués 
  aux Commissions Centrales, le vote se prenant séparément dans les deux branches, 
  pour un terme de trois ans.  
            
  Les membres anglophones de la Région sentent le besoin d’avoir des rencontres 
  en Sous-Région pour les supérieurs et les formateurs.  Tandis que les membres japonais se réunissent 
  tous les ans, ceux de la Sous-Région anglophone le font moins souvent à cause 
  des distances et des coûts que cela occasionne.  
            
  En raison de la grande différence de langage et de culture, la collaboration au niveau de la formation 
  est assez limitée.  Etant donné 
  qu'environ à peu près la moitié des maisons sont des fondations récentes, avec 
  un grand nombre de jeunes en formation initiale, la formation monastique a, 
  dans la Région,  une importance 
  capitale.  Plusieurs maisons ont 
  une collaboration occasionnelle avec d'autres instituts religieux de leur pays 
  respectifs, ou bien elles invitent des moines ou moniales de l’Ordre pour donner 
  des conférences ou prêcher des retraites.  
  Il est arrivé aussi que telle maison invite les profès simples (Lantao 
  en 1995) ou les formateurs (Gedono en 2004) des autres maisons pour une rencontre 
  de plusieurs jours.  Le Secrétaire 
  régional pour la formation a organisé des rencontres pour les formateurs dans 
  les deux langues de la Région, au Phare en 1997, à Guimaras en 2000, à Sujong 
  en 2003. Des rencontres de  formateurs 
  par Sous-Région sont aussi au programme (Gedono en 2005).  En ce qui concerne les études en  vue du sacerdoce 
  chaque maison s'arrange, 
  selon les possibilités, pour collaborer avec les Facultés de Théologie locales.  
  Actuellement, en 2005, la Région a  
  deux Secrétaires pour la Formation, un moine et une moniale, pour le 
  Japonais et l’Anglais.  
            
  Chaque maison est responsable de sa propre liturgie; il n’y a aucune 
  collaboration à ce niveau dans la Région.  
  Les maisons anglophones peuvent profiter de ce qui se publie dans leur 
  langue en Europe ou aux Etats-Unis.  Dans 
  ce contexte, il est bon de noter qu’à Kurisumala, la liturgie est célébrée selon 
  le rite Syro-Malankar.  
            
  Au niveau du travail (industries), 
  les maisons de la Région se trouvent dans différents pays ayant des niveaux 
  de vie très différents.  On remarque 
  aussi une grande différence dans l’évolution et l’envergure de leurs  
  entreprises. A côté d'industries à grande échelle dans quelques-une des 
  maisons plus anciennes, il y a aussi des industries artisanales dans les fondations 
  récentes qui sont à la recherche d'une forme satisfaisante pour gagner leur 
  vie. La collaboration à ce niveau est possible seulement entre les maisons qui 
  sont géographiquement proches.  En 
  des circonstances particulières, quelques maisons qui bénéficient d'une économie 
  plus florissante, apportent une aide à des projets concrets de maisons moins 
  fortunées. 
Les vingt maisons 
  de la Région ASPAC-Oriens sont dispersées dans un vaste territoire géographique 
  de sorte que, s’il en était ainsi ailleurs, il n’existerait que trois Régions 
  dans l’Ordre : ASPAC-Oriens, Europe-Afrique (y compris Madagascar), et 
  l’Amérique (Nord et Sud).  Les pays 
  où se trouvent les maisons de la Région, diffèrent par leur latitude géographique, 
  la densité de leur population, leur histoire et leur culture, le niveau de développement 
  économique, leurs traditions religieuses, les structures de gouvernement et 
  le pourcentage de population catholique.  
La plupart des 
  maisons, surtout les plus jeunes, ont encore des liens affectifs très forts 
  avec leurs maisons fondatrices, aussi les relations qu'elles entretiennent avec 
  elles sont beaucoup plus intenses que celles avec les autres maisons de la Région. 
  Il est important de noter que les maisons fondatrices en question ont aussi 
  différentes traditions, langues et cultures :  Français, Irlandais, Hollandais, Italien, 
  Américain et Belge. Il y a aussi les maisons fondatrices en Asie : Chinois, 
  Japonais et Indonésien.  Deux maisons, 
  Rosaire et Kurisumala, furent fondées de manière très spéciale et non conventionnelle.  
  Ce qui veut dire que la Région ASPAC-Oriens doit, providentiellement, 
  relever le défi des diversités énormes dans presque tous les domaines.  Le seul élément unificateur est que toutes 
  les maisons appartiennent au même Ordre.  
 
  
  3.2.2.       
  
  La Relation avec 
  l’Église locale
En général, aujourd'hui 
  et à l'avenir, la relation de nos monastères avec l'Eglise locale devient de 
  plus en plus importante. Ceci s'applique encore davantage aux maisons de la 
  Région ASPAC-Oriens.  Le rôle de 
  la communication et l’interaction avec les autres instituts religieux au niveau 
  national jouent dès lors un plus grand rôle. Dès lors, les relations avec les 
  autres religieux et les personnalités ecclésiastiques ne sont pas moins importantes 
  que les relations avec l'Ordre.  Dans ce contexte, nous pouvons mentionner 
  certaines formes de collaboration déjà existante au niveau régional et continental 
  en Asie, telle que FABC (Fédération de la Conférence des Évêques Asiatiques), 
  AMOR (Réunion Asie-Pacifique des Religieux), le Secrétariat de SEAMS (Supérieurs 
  Majeurs de l’Asie Sud-Est).  Pour le moment, la Région ASPAC-Oriens 
  de l’Ordre Cistercien de la Stricte Observance n’a aucun contact avec ces organismes.  
  De fait, les sujets de discussion, lors des réunions Régionales d'ASPAC-Oriens, 
  sont, pour la plus grande part, des sujets internes relatifs à l'Ordre ou à 
  des communautés particulières. Les grandes préoccupations communes à l’Asie, 
  telles que le dialogue avec les traditions religieuses locales, sont pratiquement 
  ignorées, sauf comme point supplémentaire au programme, par un orateur de passage, 
  sans aucun suivi.  
 
  
  3.2.3.       
  
  Une Tâche commune 
  à la Région
Pour la Région 
  ASPAC/Oriens, une tâche commune à laquelle nous devons faire face est "l'indigénisation" 
  ou inculturation, compris dans son sens le plus profond.  Si vous voulez transplanter quelque chose 
  qui s'est développé en Occident et l'implanter en Orient, vous devez naturellement 
  tenir compte du sol, du climat et de l'environnement du nouvel emplacement. 
  C'est la condition pour l'"indigénisation".  Inculturer en terre Asiatique le monachisme 
  chrétien qui s'est développé dans le monde Occidental,  n'est pas une question de simple adaptation 
  extérieure à la culture et au style de vie du pays, mais cela implique la transformation 
  des zones les plus profondes du cœur asiatique en tant que tel, afin qu'il puisse 
  vivre, authentiquement, une vie convertie à Dieu.  
  Dans ce sens, c’est une tâche difficile.  
  
Cette région est 
  le berceau de deux des quatre grandes anciennes civilisations du monde (Égypte, 
  Mésopotamie, Inde et Chine).  Elles 
  sont plus anciennes que le Christianisme et elles continuent d’exister.  La région est non seulement caractérisée 
  par de grandes cultures mais aussi par de grandes religions.  C’est un monde qui est la demeure de la 
  puissante influence du Bouddhisme, de l’Islam, de l’Hindouisme, et de beaucoup 
  de formes de panthéisme aussi bien que d’athéisme.  
Dans ce contexte, 
  si l’Ordre veut se développer, il devra accepter les défis et aussi les croix 
  d’un tel processus d’assimilation.  Même s’il existe dans ces régions des 
  communautés venues d’Europe il y a plus de cent ans, d’autres comptent à peine 
  dix ans d’existence. On peut dire que nous sentons une différence, parmi les 
  monastères de la Région, dans leur degré d'inculturation qui dépend de l'âge 
  de la fondation comme aussi de la situation particulière du lieu dans lequel 
  chacune se trouve. Ceci n'est certainement pas un chemin facile pour savoir 
  comment insérer dans une forte spiritualité non chrétienne dans l'Ordre sans 
  altérer les éléments essentiels de la spiritualité cistercienne, ou d'une autre 
  manière, comment pouvons-nous introduire notre spiritualité dans une autre spiritualité 
  non chrétienne déjà existante ? A un degré plus ou moins grand, ceci est quelque 
  chose auquel chaque monastère devra faire face dans la Région. De plus, il n’est 
  pas exagéré de dire que le développement de cette Région dépendra de la réponse 
  appropriée à cette tâche. Même si cela nécessite l'investissement de beaucoup 
  d'énergie, ne pouvons-nous pas dire que c'est aussi, pour l'Ordre,  
  s'ouvrir à de nouvelles possibilités ?