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COURS 14

 

LE XVIIème SIÈCLE

 

 

            Le XVIIème me semblant être un temps charnière important dans l’histoire de notre Ordre, nous l’étudierons sous différents aspects au long de trois cours.

 

Le XVIIème et la querelle des observances[1]

 

1) Généralités :

· Les CG de l’époque nous permettent de décrire un peu l’état de l’Ordre au début du XVIIème - il n’est pas des plus roses![2]

En dehors des maisons réformées dont nous allons parler, le travail manuel ne tient pas une grande place dans la vie du cistercien du XVII-XVIIIème, tant dans la Commune que dans l’Etroite Observance. C’est pourquoi il y a un très grand nombre d’écrivains cisterciens à l’époque[3].

· Nous avons vu au XVIème la naissance et le développement de congrégations; leurs conséquences sont encore plus nettes au XVIIème; elles affectent le gouvernement central de l’Ordre, à 2 niveaux: en restreignant l’autorité du CG et en troublant les visites régulières, basées sur le pouvoir des abbés-pères; or c’étaient là les 2 pierres d’angle de la Charte de Charité![4]

 

            Les décrets du Concile de Trente, les scissions au sein de l’Ordre en raison des congrégations, la leçon d’austérité donnée par les Feuillants, tout cela invitait à une réforme générale plus radicale que les mesures proposées par Jean de Cirey.

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Edme de la Croix avait donné des statuts pour la région de Cracovie en 1580, et il semble que ces textes aient été à la base des statuts que ce même Edme, devenu abbé de Cîteaux, présenta au CG de 1601[5]. C’était comme une somme des observances cisterciennes. Mais les supérieurs ne semblant pas d’accord entre eux sur les mesures de réforme, les choses n’avançaient pas.

            Sans attendre de programme d’ensemble, un mouvement de réforme commence modestement :

 

2) La Réforme de l’Etroite Observance :

            Sans vouloir se séparer de Cîteaux, certaines abbayes entreprennent de se réformer: d’abord semble-t-il à la Charmoye, en Champagne, vers 1599 par Octave Arnolfini, puis à Châtillon, en Lorraine, vers 1605. Il ne s’agit pas d’une initiative officielle, mais de quelques jeunes moines, de la filiation de Clairvaux, qui veulent spontanément et sans plus tarder ni tergiverser, réformer leur vie ; ils redécouvrent la rectitude de la RB et cherchent à vivre tout simplement ce programme, dans le sillage des premiers Pères de l’Ordre.

            Ces tentatives isolées se développent puis s’organisent, grâce à l’entrée dans ce mouvement de l’abbé de Clairvaux lui-même: Dom Denis Largentier (1596-1624); il entreprend l’effort sincère de rétablir à Clairvaux la ferveur et la régularité primitives: abstinence perpétuelle, silence absolu, travail manuel, pauvreté et simplicité dans tous les domaines de la vie monastique. Tout cela avec beaucoup de tact et de modération, en montrant l’exemple et non en contraignant.

            Mais avant d’entrer plus loin dans les péripéties de l’histoire, regardons ces deux hommes, qui sont vraiment les initiateurs de ce mouvement de rénovation.

 

· Octave Arnolfini, né en 1579, est issu d’une noble famille de Toscane; à 19 ans il est abbé commendataire de la Charmoye en 1598. Avec 2 de ses religieux, il conçoit le dessein de mener une vie plus austère, selon l’esprit des premiers cisterciens. Il fait son noviciat à Clairvaux[6]- maison-mère, et y fait profession en présence de Denis Largentier, puis devient abbé régulier.
En 1605, la communauté de Châtillon le choisit comme abbé; là aussi il s’attache à établir la Réforme. En 1606, avec Etienne Maugier et Abraham Largentier (neveu de Denis) il renouvelle sa profession et jure sur les reliques de st Bernard

«avec promesse et résolution constante d’observer à la lettre la RB conformément aux statuts, constitutions et décrets de nos anciens CG, sans aucun égard aux dispenses, privilèges et mitigations surprises aux souverains pontifes par des supérieurs relâchés. »

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Il s’agit donc avant tout de 3 jeunes moines qui commencent par réformer leur propre vie. Pour travailler à la Réforme, Octave s’associera aux efforts de Denis Largentier et d’Etienne Maugier. Arnolfini est comme le fer de lance de la réforme, son rôle est très important. Denis Largentier en est plutôt le visionnaire, il est comme le chef d’orchestre, alors qu’Octave lui met les choses en place, concrètement. Il a un caractère bouillant!

            En 1608, Maugier devient abbé de la Charmoye, tandis qu’Octave aide Cheminon pour la réforme - il y a une grande entraide entre eux.[7]

            Arnolfini mourra en 1641, après avoir succédé à Maugier comme vicaire général (cf. plus loin), et après une vie mouvementée au service de l’Ordre.

 

· Denis Largentier, quant à lui, est peut-être le plus grand abbé de Clairvaux après st Bernard. Originaire de Troyes, rentré à 16 ans, il est abbé à 39 ans, en 1596. Au service de la réforme à partir de 1615, il va mettre de jeunes moines aux postes clefs. A Montiers en Argonne, monastère vraiment décadent..., il rencontre Jérôme Petit; il le ramène à Clairvaux, le nomme maître des novices et en fait son directeur de conscience - il a 63 ans, et Jérôme 34, cela en dit long sur l’humilité de Denis. Le noviciat de Clairvaux devient une pépinière de l’Etroite Observance. Il meurt prématurément en 1624, laissant le souvenir d’une haute vertu.

A son exemple et sur ses conseils, plusieurs abbés de la filiation adoptent la même observance. Dans chaque maison, il y a ainsi le groupe des anciens et celui des « convertis » selon le choix de chacun; tous vivant en paix, dit-on (il y a 2 dortoirs et 2 réfectoires[8]), et les novices sont formés selon l’idéal nouveau.

 

            Voyons maintenant de plus près le déroulement des événements :

            L’abbé de Cîteaux, Dom Nicolas II Boucherat (1604-1625) permet aux réformés de se réunir en Chapitre. Le CG de mai 1623 approuve cette réforme (cette délibération constitue l’acte de naissance de ce qu’on appelle l’Etroite Observance), tout en redoutant des divisions en raison de la diversité des observances; ainsi, il ne permet pas que les réformés s’érigent en congrégation. Le tout est appuyé par le roi Louis XIII, désireux de réforme pour les ordres religieux, et par le cardinal De La Rochefoucauld, nommé commissaire apostolique.

            La réforme de l’Etroite Observance progresse rapidement et le 28 juillet 1623, les bases d’un vicariat général de l’Etroite Observance sont jetées, avec la nomination d’Etienne Maugier comme premier vicaire. Le vicariat regroupe 10 monastères, soit 200 religieux; en 1624 les représentants de ces maisons, réunis aux Vaux-de-Cernay (c’est le premier "Chapitre" de l’Etroite Observance), définissent leur programme en 48 articles, statuts approuvés par Boucherat. Les réunions se succèdent tous les 5 ans.[9]

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            Mais hélas, Etienne Maugier a des allures agressives, qui nuisent beaucoup à la cause qu’il défend.[10] Et la situation s’envenime avec la mort de Denis Largentier en 1624 et de Dom Nicolas Boucherat en 1625.

            Les débats pour la succession à Cîteaux et Clairvaux dégénèrent en guerre des observances qui dure 40 ans.

· A Clairvaux, le parti des anciens, en faisant appel au Parlement de Paris, l’emporte avec l’élection de Claude Largentier, qui ne veut pas entendre parler de réforme.

· Après 3 élections successivement cassées par arrêt du Conseil d’Etat, les anciens l’emportent aussi à Cîteaux en 1625 avec Pierre Nivelle (abbé de st Sulpice en Bugey).

            Le CG décide que les moines « abstinents » ne seront pas contraints à vivre dans des maisons où leurs usages ne sont pas observés, et vice versa. Mais encouragé par Etienne Maugier, La Rochefoucauld veut imposer la réforme de force à tous les monastères du royaume. En 1634, il promulgue que Cîteaux et ses 4 premières filles devaient être incorporées à l’Etroite Observance; en y introduisant des moines pris dans les abbayes réformées pour y occuper les charges spirituelles et temporelles. L’abbé serait assisté du vicaire général (Etienne Maugier) + 4 religieux élus par l’Assemblée de l’Etroite Observance. Seules les maisons de l’Etroite Observance pourraient recevoir novices et nouveaux profès.

            Dom Pierre Nivelle en appelle au pape (Urbain VIII), au roi (Louis XIII) et au premier ministre (Richelieu), en offrant à ce dernier d’être protecteur de l’Ordre de Cîteaux. Richelieu accepte avec empressement, et en 1635 il convoque l’abbé de Cîteaux et les 4 premiers pères, et leur propose un décret de réforme plus doux; il convoque aussi un CG national à Cîteaux...tout en encourageant La Rochefoucauld à agir! Celui-ci envahit par la force le Collège st Bernard en septembre, et y installe un supérieur de l’Etroite Observance, l’abbé de Prières, Jean Jouaud. On supplie alors Richelieu de protéger Cîteaux contre les agissements de La Rochefoucauld...qui pour se faire réclame de se faire élire abbé de Cîteaux (NB: il était déjà abbé de Prémontré et de Cluny!), ce qui est fait en novembre.

            Une fois abbé, il applique finalement la première idée de La Rochefoucauld en appelant à Cîteaux 26 moines de l’Etroite Observance, et des anciens sont envoyés dans d’autres maisons.

            Richelieu meurt en 1642, mais sa succession n’est réglée que 3 ans après, après une lutte acharnée entre les 2 observances. Claude Largentier (abbé de Clairvaux) soutenant les anciens, et Jean Jouaud (abbé de Prière, et nommé par le roi abbé de Cîteaux) les abstinents.

            En 1643, les anciens sont expulsés de Cîteaux; ils se réunissent au Petit Cîteaux (à Dijon) et y élisent Dom Claude Vaussin (ancien moine de Clairvaux et prieur de Froidmont). Après bien des procès, une nouvelle élection a lieu à Cîteaux en 1645: les 15 réformés votent pour Jean Jouaud, et les 40 anciens pour Claude Vaussin !

 

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Finalement, Innocent X confirme l’élection de Claude Vaussin, qui essaie en vain de faire la paix avec Jean Jouaud.

            Les procès reprennent ! et les appels au roi, au pape les voyages à Rome, l’Etroite Observance envoie l’abbé de La Trappe, Armand Jean de Rancé, et celui du Val-Richer (Dominique Georges) - c’est Claude Vaussin qui représente la commune observance.

           

Finalement, Alexandre VII publie le 19 avril 1666 sa bulle In Suprema, texte important de notre histoire, en vigueur jusqu’à la Révolution. Il s’agit d’une constitution qui donne des normes d’application à plusieurs chapitres de la RB (spécialement sur la nourriture, le dortoir, etc.). Son but est de renforcer l’unité et de rétablir la paix et la compréhension mutuelle dans l’Ordre, au moyen d’une explication détaillée de la RB pour toutes les questions concernant la discipline commune. La solution est pleine de prudence: tout droit est laissé aux abstinents, les autres ne pouvant user d’aliment gras que 3 fois/semaine, par exemple, les cellules sont tolérées si l’abbé en a la clef, le dortoir étant de règle. Et des mesures sont prises pour éviter tout conflit : il y a une nouvelle composition du Définitoire : l’abbé de Cîteaux et les 4 premiers pères, chacun se choisissant dans sa filiation 2 abbés de l’Etroite Observance et 2 de la commune observance.

 

            On prescrit aussi de suivre la liturgie telle qu’elle est appliquée à Cîteaux.[11]

 

            Le pape les enjoint également à propager l’Etroite Observance. C’est donc le retour à la paix, avec une réforme modérée, sans schisme[12]...mais le successeur de Claude Vaussin, Jean Petit (1670-1692) voit se réveiller la querelle, au sujet du nombre de définiteurs (la commune observance étant beaucoup plus nombreuse).[13]

 

            L’entente relative ne surviendra qu’après le CG de 1683, qui légitime l’autonomie de l’Etroite Observance et ouvre la voie à une coexistence pacifique. Mais les prétentions des 4 premiers pères (mécontents qu’on règle des affaires sans leur demander leur avis) contre Cîteaux, suscitent une rivalité qui durera jusqu’à la Révolution.


Document annexe

pour le cours 14

 

            Si on considère tout cela sous l’angle spirituel, on découvre des hommes épris d’absolu, qui désirent vivre la RB avec « l’antique générosité de nos saints pères.» Leur réforme s’exprime en termes de remise en valeur des thèmes essentiels de la vie monastique: offices, oraison, dévotion mariale, travail manuel (une heure par jour), clôture, silence, le tout en référence aux textes fondateurs de l’Ordre et au modèle même de st Bernard, dont l’image est très présente.

            Voici quelques extraits de leur vie:

· Arnolfini:

                        « Jamais il ne manquait à la prière de la nuit...Très souvent il veillait jusqu’à minuit, et pourtant il ne manquait pas les Vigiles; il ne s’asseyait jamais comme les autres, mais il se tenait toujours droit, sans s’adosser à la stalle...Même pendant l’hiver le plus rude, il ne se retire pas au chauffoir mais il se consacre à la prière jusqu’à la sonnerie des Laudes et de Prime. »

                        « Malgré la fièvre, il travaillait au jardin avec les autres frères. »

                        « Il pratiquait avec soin l’humilité, veillant avec un grand soin à cacher ses actes de vertu. Tout ce qu’il avait eu de familiarité à la cour avec les grands, tout cela il le gardait dans un profond silence. »

 

· Etienne Maugier:

                        Il passait souvent la nuit en prière, même quand il rentrait tard de voyage.

                        Pendant une Visite Régulière (il est vicaire général) à l’Etoile, monastère pauvre, « il voulut être participant de leur travail, et pendant le séjour qu’il fit il travailla comme les autres, sans se soucier de sa qualité d’abbé et de vicaire. »

                        « Il aimait extrêmement la pauvreté. Il balayait lui-même sa chambre. Il refaisait les lits des novices, balayait. »[14]

 

· Jérôme Petit:

                        Grâce à lui, l’abbaye de l’Etoile connaît une nouvelle jeunesse au début du XVIIème; c’est lui qui inverse le cours de la lente et quasi inéluctable décadence dont l’abbaye souffre depuis au moins un siècle et demi. D’autre part, il tient un rôle de premier plan dans la réforme de l’ordre cistercien tout entier.[15]

 

· Jacques Minguet:

                        Sa personnalité est aussi ardente et attachante. il est né en 1597; à 13 ans il entre à Clairvaux. Il sera envoyé à Châtillon et en deviendra l’abbé. A 77 ans, il se retire à la Trappe où il meurt en 1681. Il a été en contact avec de nombreux chaînons de la réforme. (cf. BHC 4,3182)[16]

· Louis Quinet: cf. Dict Catholicisme col.393-394.[17]

 

·Dom Dominique Georges[18]

                        Abbé régulier du Val-Richer (1652-1690), par sa forte personnalité et son dynamisme, reconstruit son abbaye et y restaure une régularité stricte abandonnée depuis longtemps. Le Val-Richer devient ainsi un des hauts lieux de la contre-réforme, et tient une place importante dans la querelle des observances

 

Pour essayer de récapituler :

 

Anciens

Etroite Observance

 

La Charmoye  : Arnolfini

                          Maugier

Châtillon          :?

 

 

Clairvaux       : Claude Largentier

                        : Arnolfini

Clairvaux          : Denis Largentier (†1624)

 

 

Cîteaux         : Pierre Nivelle, 1625

Cîteaux             : Nicolas Boucherat

 

 

 

           1643 : anciens chassés élisent

            Claude Vaussin (1643-1670)

           1645 : 40 voix pour Vaussin         è

= élection confirmée par Innocent X

 

A Rome : Claude Vaussin

              Jean Petit

Prières             : Jean Jouaud (nommé aussi prieur de Cîteaux)                         

 

 

.........15 voix pour Jouaud

 

 

Rancé et Dominique Georges (du Val-Richer).

 

 

 

 


Questions possibles

 

 

Lire et résumer Cîteaux 1990,1-2 p.101 sur le travail des convers à Clairvaux au XVIIe

 



[1] Cf. article de Garda sur la question des observances au XVIIème, dans Colloque de La Trappe sur Cîteaux et la Normandie, p.57 : il situe bien la question dans le contexte

[2] cf Zakar, Histoire de la Stricte Observance de l’Ordre cistercien pp.30-32

[3] De manière générale, notons d’abord qu’à l’exception des grandes abbayes réformées, comme La Trappe, Sept-Fons, Orval, l’indifférence, voire le laxisme, l’emporte, les couvents devenant lieux de réunions mondaines, les abbayes (en Allemagne notamment) se dotant d’orchestres, donnant des concerts. Les fiches Cisterciennes 93 et 94 donnent beaucoup de noms; il y a des écrivains dans les domaines aussi variés que la spiritualité monastique (commentaires de la RB, livres de méditation), les sciences ecclésiastiques (Ecriture Sainte - nombreux commentaires, cours de théologie, commentaires de st Thomas, philosophie, droit canon, liturgie, hagiographie, ouvrages d’érudition (histoire ecclésiastique et profane), littérature (poésie), musique et même mathématiques et astronomie. C’est le temps des grandes compilations juridiques et historiques; il y a spécialement une grande efflorescence intellectuelle dans les monastères espagnols. Quelques bibliothèques étaient immenses, mais beaucoup ont eu à souffrir des dévastations au cours des guerres.

 

[4] Le CG ne représentait en effet plus vraiment l’Ordre, les abbés des congrégations y venaient rarement, les abbayes en commende y envoyaient rarement un délégué, bien que les prieurs aient été tenus d’y venir dès 1546 . L’assistance y était difficile. A partir de 1605, il se réunit tous les 4 ans; puis en 1666 tous les 3 ans. Mais finalement au XVIIème, il n’y eut que 13 sessions!; et entre 1699 et 1738, une seule. Le résultat de toutes ces années sans chapitre est l’accroissement de la prééminence et de l’autorité de l’abbé de Cîteaux  - le monde extérieur le considérait d’ailleurs comme abbé général...d’où la réaction des proto-abbés: en 1605, on prescrit pour chaque année une réunion des proto-abbés pour discuter des affaires les plus importantes.

[5] On l’a surnommé « Grand Chapitre », car il regroupa, dit-on, plus de 1000 personnes à Cîteaux, et les textes élaborés furent nombreux et longs (35 chapitres).

Il n’est pas certain que les moniales aient été consultées pour ce Chapitre, mais les participants comprenaient 5 « Pères confesseurs des moniales ». Le chapitre 30 leur est consacré; il peut être regardé comme les premières constitutions des moniales cisterciennes; il comprend 43 articles; il sera remanié par la suite, dès 1605 (cf. Statuta 1605 n°73).

[6] Là, il a sans doute l’occasion de s’entretenir souvent avec Jérôme Petit, figure très attrayante, que l’on retrouvera plus loin dans ce cours.

[7] Clairvaux, la Charmoye, Châtillon et Cheminon, sont les 4 premières maisons réformées.

[8] On a trop limité cette réforme à une simple question d’abstinence, au point que les réformés furent nommés les « abstinents ». Nicolas II Boucherat disait qu’ « elle n’est qu’un accessoire à nos voeux, et à comparaison d’eux, elle n’est que comme l’écorce du fruit et de la chose essentielle. »

[9] Après Etienne Maugier, occuperont la charge de vicaire général: Octave et Joseph Arnolfini, Charles Bourgeois, Jean Jouaud, Dominique Georges.

[10] De là, durant de nombreuses années, querelles, procès, livres pamphlets échangés, au grand détriment de l’édification et de la vérité. Le point précis de litige, l’observance en cause, qui sert de pivot à ces interminables discussions, c’est l’abstinence.

[11] Claude Vaussin fit beaucoup pour rénover le rituel.

Sur la situation liturgique au moment de l’Etroite Observance, cf Chrysogonus Waddell, Les implications liturgiques de la Réforme, in Réformes et continuité pp.71-72

[12] Mais cependant au CG de 1667 des protestations déjà s’élèvent contre les commentaires de la RB, le principe des noviciats communs, et le nombre de 10 définiteurs accordés à l’Etroite Observance!

 

[13] Il y avait alors 55 maisons dans l’Etroite Observance soit 700 moines. Le CG de 1667 répartit ces maisons en 3 provinces. L’Etroite Observance comprenait aussi 4 monastères de moniales: Argensolles, Torigny, ste Catherine d’Angers et Lieu-Dieu de Beaune; les monastères de moniales de la commune observance étaient 46, 57 en 1683 pour 5 dans l’Etroite Observance (st Dizier en Champagne).

[14] cf. aussi Cîteaux 1992 t.43, p.318-342; lire surtout les pages 335, 336-338. Sur ces hommes, on peut lire aussi Réformes et continuité dans l’Ordre de Cîteaux, et spécialement l’article intitulé "Les initiateurs de l’Étroite Observance" (pp.23-35)

 

[15] cf. Cîteaux 1987 t.38,1-2, p.40-56; lire au moins les pages 46-47 et 48-51

[16] cf. Cîteaux 1990 t.41,3-4, pages 313-344.

[17] Cf. aussi Mélanges Anselme Dimier vol. 3 p.325

 

[18] Cf. article dans Colloque de La Trappe sur Cîteaux et la Normandie p.67. On trouve aussi un bref résumé de sa vie et de sa personnalité dans Cîteaux 1993, t.44 p.442