22,1

À ce moment du cours,

je suggère un cours sur votre propre abbaye.

Ce cours ayant été donné pour les novices d’Igny,

j’ai résumé son histoire dans ces cours 22 et 23

Cours 22[1]

 

« L’abbaye des saints »...

 

au temps des moines.

 

1.La fondation :

            Manrique[2] écrit à propos d’Igny :

« Nulle maison ne fut plus chère au cœur de notre père saint Bernard. »

            Voyons d’abord quand et comment Bernard est amené à fonder notre monastère.

En 1124 arrive dans le diocèse un nouvel évêque : Renauld de Martigny. « Son naturel affable, sa sincère piété et sa profonde humilité le rendaient cher à saint Bernard. [3]»

Mais pourtant voilà qu’éclatent des divisions entre les habitants de Reims, qui réclament une Commune[4] et l’évêque, qui tient à ses droits féodaux.

Comme on n’arrive pas à s’entendre, Renauld fait appel à Bernard, qui avait déjà réputation de sainteté et d’homme de paix.[5] Devant un tel miracle, tout le monde s’incline devant les avis de Bernard, et voilà la paix conclue ! En signe de reconnaissance l’évêque offre une terre à Bernard pour qu’il puisse y fonder un nouveau monastère[6].

 

 

22,2

L’évêque signe la Charte de fondation en 1127, dont voici un extrait qui donne une idée de la grandeur du don ![7]

Et le 12 mars 1128 arrivent 12 moines de Clairvaux, les 12 premiers moines d’Igny, « l’abbaye des saints », comme elle sera surnommée dans l’Ordre.[8]

 

2.La ferveur, au temps des premiers abbés.

·Humbert, 1er abbé : 1128-1138 (surnommé « la petite brebis du Bon Dieu »).

Il a vécu 20 ans à la Chaise-Dieu (Bénédictins) avant d’entrer à Clairvaux. Bernard l’aime et l’admire beaucoup et l’a, semble-t-il, miraculeusement guéri d’épilepsie[9]. Au bout de 10 ans, Bernard le choisit comme prieur et un an après, il le désigne pour la fondation d’Igny. Il mène très vite tous les travaux à bonne fin (cf. Dédicace 2 ans après l’arrivée !) et donne rapidement une très bonne réputation à l’abbaye ; résultat : de nombreuses vocations se présentent et Igny reçoit beaucoup de dons. Un historien dit même : «Il semblait qu’Igny fut un second Clairvaux ». Humbert montre une très grande sagesse, dans l’administration des biens comme dans la direction des frères.

Le Grand Exorde[10] dit que Bernard « le considérait comme le modèle accompli, le type du religieux, le miroir de la perfection monastique ».

      22,3

Sept ans après sa fondation, Igny donne naissance à Signy[11] (près de Rethel). Humbert est heureux de ce développement, mais il aspire à la retraite : il envoie sa démission à Bernard en voyage à Rome, et malgré le refus de son abbé, il rentre finalement mener la vie cachée à Clairvaux, où il vivra encore pendant 10 ans. Quand il apprend sa démission, Bernard lui envoie une lettre où il se montre scandalisé[12].

 

·      Guerric, second abbé : 1138-1157.

Je ne dirai presque rien de lui (cf. le cours 8)[13]. Ses caractéristiques principales sont certainement une grande humilité[14] et pureté de vie[15]. Durant son abbatiat, Igny connaît son apogée, comptant jusqu’à 300 moines, recevant toujours plus de dons ; elle fonde alors La Valroy (près de saint Quentin) en 1148 - ce fut aussi une maison très renommée qui survécut jusqu’à la Révolution.

 

·      Geoffroy d’Auxerre est le 3ème abbé (1157-1161).

Très célèbre lui aussi, car il a été secrétaire de Bernard à Clairvaux, et aussi son 3ème biographe. Sous son abbatiat, l’abbaye reçoit encore de nombreuses donations, entre autres la riche bibliothèque de Sanson (neveu de Renauld de Martigny, il était lui aussi archevêque de Reims ; comme son oncle, il aimait beaucoup Igny, et il vint même y terminer sa vie - ses restes sont près de ceux de Renauld). En 1161, Geoffroy est élu abbé de Clairvaux.

Suivent 2 (?) autres abbés, puis un autre bien célèbre :

 

·      Pierre Monoculus ou le Borgne[16] :1169-1179

            Ce noble était entré[17] à Igny en 1144 (sous Guerric) ; il en est élu prieur, puis abbé de la Valroy - c’est là qu’il perd son oeil[18]. Puis il est élu abbé d’Igny[19] Il a lui aussi une grande humilité, ainsi qu’une profonde dévotion à la sainte Vierge. On le dit très fidèle aux observances, malgré de nombreuses souffrances physiques[20].

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Il devient finalement abbé de Clairvaux et témoigne à cette occasion de son humilité habituelle[21]. A sa mort, il est enterré dans le 1er tombeau de saint Bernard[22].

 

            Sous ces grands abbés, la vie à Igny est caractérisée par une très grande ferveur, comme en témoigne Henriquez :

« Dans cette sainte communauté qui avait produit tant d’hommes d’une vertu éminente depuis son origine, jamais l’observance régulière ne s’était affaiblie ; loin de là, elle gagnait de jour en jour, et s’embellissait des vertus multiples des religieux. » = in Péchenard p.299

 

3.Difficultés et relâchement :

            Jusqu’à la fin du XIIIème, sous les abbés suivants, l’abbaye continue de recevoir de nouvelles acquisitions. Igny a même des possessions à Reims, à tel point qu’il y avait à Reims un « quartier d’Igny ». Tout cela n’est pas sans entraîner des difficultés, parfois même des mésententes avec d’autres maisons religieuses. Pour régler ces querelles, Dom Julien (1190-1205) obtient une charte d’Innocent III qui confirme tous les biens temporels et les avantages spirituels reçus jusque là. Dom Nicolas (1205-1232) consolide la concorde et poursuit l’extension, mais cette accumulation de propriétés entraîne le relâchement[23] et petit à petit s’amorce le recul des recrues, et la décadence arrive. Grégoire IX tente, en vain, de réformer les monastères. Les difficultés s’accumulent et Igny ne cesse de recevoir des bulles des papes pour défendre ses droits temporels.

Il faut dire que la décadence est causée en partie par toutes ces difficultés : cela va de plus en plus mal, avec les guerres de religion : ainsi on lève toutes sortes d’impôts et Igny n’est pas épargnée. Les seigneurs des environs subissent eux aussi les problèmes matériels de l’époque, et maintenant ils s’emparent des terres des moines, voire de leurs bêtes. Cela amène beaucoup de conflits avec le voisinage. Dans tout ce contexte de misère, les tentatives de réforme (Parvus Fons de Clément IV en 1266 et Fulgens sicut stella de Benoît XII en 1335) n’aident à faire remonter la ferveur que pour un court moment.

 

4.La Guerre de Cent Ans :

            La décadence va encore s’accélérer avec la Guerre de Cent Ans qui amène famine, peste, etc, et une misère extrême pour l’abbaye, pour de multiples raisons :

·      les nombreuses impositions : par exemple pour fortifier la ville de Reims.

·      les brigandages et pillages.

·      les fermiers ne paient plus et beaucoup de terres louées restent sans culture - d’où moins de vivres.

22,5

·      beaucoup d’emprunts, de nombreuses dettes ; les moines sont obligés de céder les propriétés[24].

·      la construction d’une église ! Cela peut paraître étonnant vu les difficultés, mais l’église primitive tombant de vétusté, on profite de quelques années de paix et des dons de Gaûcher de Châtillon pour en reconstruire une nouvelle, fin XIV ; même si le donateur est très généreux, cela occasionne quand même des dépenses !

            Mais au début du XVème la guerre reprend plus vivement. En raison des dangers et de la misère, les religieux abandonnent peu à peu leur monastère pour aller se réfugier à Reims, voire même se disperser dans leurs familles - et ceux qui restent peuvent difficilement suivre la discipline monastique. On fait appel au roi Charles VI pour demander de l’aide : il décide de se charger  de l’administration temporelle pour 3 ans. Mais cela n’améliore pas vraiment la situation et cela cause en fait de nouveaux problèmes, car cette autorité civile qui a mainmise sur le temporel n’est pas sans porter préjudice à la vie religieuse elle-même.

 

5.De la guerre à la Commende en 1545 :[25]

            La guerre finie, les moines rentrent au monastère, mais « la plupart n’avaient plus de religieux que le vêtement » (Péchenard), et il devient impossible de remonter la pente de la décadence.

       Les seigneurs des environs s’emparent de plus en plus des produits de leurs terres, et en 1464 ils n’ont plus que 9 granges, qu’ils doivent peu à peu louer ou céder. En partie en raison du relâchement de l’esprit religieux, mais surtout en raison de la famine (leurs graines et leurs légumes sont pillés, par exemple) ils doivent tuer leurs troupeaux et abandonner l’abstinence (ce jusqu’à la Révolution) ; ce sera d’ailleurs peu à peu demandé à tout l’Ordre.

            Avec Jean de Sépeaux (1506-1545), dernier abbé régulier, nous voilà en Commune Observance. Ne restent plus que 72 moines, alors qu’Igny en avait compté jusqu’à 300, et le nombre va aller en décroissant encore.

 

6.La Commende : 1545-1791 .

            Avec Louis de Foligny commence la Commende, et s’amorce le début d’une décadence encore plus profonde et rapide - finalement, la suppression de l’abbaye à la Révolution n’en sera que la conclusion.

22,6

Pourtant, la Commende était instituée sous couleur de réforme, et Igny, parmi ses 9 abbés commendataires (cf. liste dans Carré p.596-600), en eut plusieurs animés d’un zèle sincère. Mais le système ne convient pas : désormais, l’abbé n’est plus le chef et le modèle de la communauté. Ainsi, de 72 moines en 1545, on passera à 6 à la fin du XVIIIème !

            La misère subsiste, puisque le système réclame que les 2/3 des revenus aillent à l’abbé commendataire, et en plus il faut sans cesse faire appel au roi pour que les moines aient leur part !

            En plus, les guerres de religion reprennent de plus belle sous l’abbatiat de Louis de Brezé (1553-1589), les Huguenots font des ravages, et l'Eglise n’est que pillages ou taxes à verser. Au XVIIème, les désastres matériels se multiplient avec les pillages des Espagnols (la grande de Longeville est brûlée en 1650). L’abbaye devient paroisse et ses prêtres administrent les sacrements aux alentours - ce qui a suscité de vives difficultés avec le curé d’Arcis ! Dans ce contexte de misère, la réforme de Rancé sera sans conséquence sur la vie à Igny : on est trop englué dans les problèmes. Et puis, en 1627, il n’y a déjà plus que 11 moines, 9 en 1653.

            Au XVIIIème, on fait de nombreuses réparations[26] ; pourtant en 1741 ne restent que 5 moines. Sous l’abbatiat de Justinien de Puisigneux (1760-1776), la bibliothèque disparaît !...peut-être transportée dans les bibliothèques nationales, à la demande du roi Louis XV.

            En 1777 arrive le dernier abbé commendataire, Jean-Charles de Courcy ; il fait beaucoup de sacrifices pour remettre l’abbaye en état, et finalement fait raser l’église trop vétuste en 1780, et la remplace par une petite rotonde 7 ans après...[27] Mais la Révolution éclate juste avant sa consécration ! et le 13 février 1790, tous les couvents de France sont supprimés.[28] En mars, on fait l’inventaire de tout le mobilier ; seuls 4 moines résident alors à l’abbaye. Le 5 avril 1791 ils sont expulsés : l’abbaye devient bien national, ils doivent se disperser. Toute la propriété est vendue ; la famille Raison de Reims, à elle seule, achète la maison conventuelle plus 3 granges, et s’établit à Igny.

 

7.La Résurrection d’Igny !

            En 1875, presque un siècle plus tard, la famille Raison met l’abbaye en vente. Mgr Langénieux[29] saisit l’occasion et la rachète, ainsi que la ferme de la Grange, avec l’intention d’y rappeler des moines.

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Il demande à Dom Etienne, abbé de sainte-Marie du Désert[30], qui compte alors 80 moines. Et le 27 janvier 1876 arrivent 23 moines dont 4 novices (parmi lesquels Fr. Augustin Marre...). Mais les nouveaux venus sont très pauvres[31], si pauvres que l’archevêque les autorise à aller mendier !

            Mais bien vite, sous la direction du prieur, Dom Nivard (1876-1881), on restaure l’abbaye ; on commence par relever les reliques du Bx Guerric, qui sont placées sous l’autel de l’Eglise consacrée le 21 septembre 1876, en présence d’une foule ![32] Pour faire face à la misère, Mgr Langénieux demande l’ouverture d’un orphelinat agricole, qui commence en 1877[33] et compte 60 élèves.

            Mais en 1880, la politique française fait à nouveau craindre une nouvelle suppression des ordres religieux ; on envoie pendant quelques mois les novices à la campagne, en habits séculiers. Puis le calme revient. En janvier 1881, Père Augustin sous-prieur, est nommé conseiller municipal d’Arcis...puis prieur en février ! Finalement, Mgr Langénieux, devenu cardinal, élève Igny au rang d’abbaye et le 6 septembre 1886, on élit comme abbé Dom Augustin Marre[34] ! Sa devise était : « Plus servir qu’être servi. »[35]

           

Pour aider à la vie matérielle, il installe une petite chocolaterie en 1884, d’abord près du moulin (= maison de la paix) ; finalement la prospérité revenant, on ferme l’orphelinat en 1891 et Dom Augustin fait bâtir une plus grande chocolaterie (1898) en dehors de l’enceinte du monastère (emplacement actuel). Plus de 70 ouvriers viennent y travailler. Igny a retrouvé sa prospérité spirituelle et matérielle.

En 1890, on a pu, pour la 1ère fois, fêter Guerric !

            En 1900, Mgr Langénieux se choisit Dom Augustin comme coadjuteur et finalement Mgr Marre sera élu Abbé Général de l’Ordre en octobre 1904. Il est alors très souvent absent d’Igny, et on pense que cela a pu jouer sur le recrutement qui recommence à être plus difficile.

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8.La première guerre mondiale

            A la déclaration en 1914, Igny ne compte que 22 membres. Le 31 juillet 1914, la dispersion commence avec la mobilisation ; on arrête l’usine et les frères âgés sont envoyés à sainte Marie du désert.

            Igny se trouve en pleine zone des armées puisque dès la 1ère bataille les armées cantonnent à Arcis ; la chocolaterie subit un premier pillage allemand...

Vu cette position stratégique, dès octobre 1914 on transforme Igny en hôpital pour contagieux pouvant contenir jusqu’à 180 malades, dans des lits faits à partir des caisses à chocolat ! En tout, 2000 malades seront soignés à Igny. Mais l’abbaye elle-même reste aux quelques moines demeurés sur place, tandis que les officiers logent à l’hôtellerie. Finalement l’abbaye est évacuée en mai 1918, car il y a une seconde invasion allemande ; tous les moines s’en vont aussi (vers Blagnac et sainte Marie du Désert). Et puis le 6 (?) août, alors que les Allemands sont en définitive contraints à faire retraite, ils font sauter l’abbaye, car l’ordre est de détruire « toutes les maisons de belle apparence [36]».

            Mgr Marre s’était réfugié chez les soeurs de l’Immaculée Conception à Laval, du coup, c’est là qu’on transporte les reliques de Guerric. Dès 1919, la communauté d’Igny essaie de se regrouper à Cîteaux ; mais Mgr Marre doit reconnaître qu’il sera impossible de reprendre la vie à Igny. Il démissionne en 1922.

Et comme Laval a beaucoup de vocations et songe à une fondation, on profite des dommages de guerre, et Mgr Marre leur cède la place[37].

Mgr Marre meurt le 6 septembre 1927, et en novembre les frères restant d’Igny se séparent, partant pour Cîteaux, le Désert, Port du Salut ; quelques uns restent aider aux travaux à Igny : les Pères Hippolyte, Bonaventure et Robert. Les travaux de reconstruction commencent en 1927[38].

 

*

*       *

 

 


Document annexe

Les Granges

 

            Igny en a possédé beaucoup... puis a dû les abandonner progressivement, à partir de la guerre de Cent Ans.

            A mesure que l’abbaye augmente ses propriétés, elle les regroupe autour de divers centres d’exploitation : les granges ; d’ailleurs, plusieurs abbés ont le souci d’échanger des propriétés, pour qu’elles soient plus regroupées.

            Lisons la description d’une grange : in Carré p.219-221[39] ; le grangier, ou maître, est chargé de l’organisation des travaux, mais c’est le cellérier qui est le responsable ; il y a aussi un hôtelier pour assurer l’hospitalité.

            Igny a eu jusqu’à 17 granges, en 1350, avec en plus de nombreuses autres propriétés isolées, en tout dans plus de 50 localités.[40] Ces propriétés comptent, outre des champs, des bois, des étangs, des vignes, etc, plus de droits de chasse, de pâturage, de pêche[41].

            Pour tout cela, les moines arrangent beaucoup de routes, construisent des ponts, et obtiennent des droits de passage et de libre-circulation des denrées (exceptionnel à l’époque !)...mais ce n’est pas toujours sans querelles...qui bien sûr ne sont pas pour entretenir l’esprit de pauvreté et de détachement !

 

 

*

*          *

 



[1] Bibliographie : Péchenard, Schmit, Carré (ces livres, ainsi que des cahiers manuscrits d’Igny, sont exclusivement sur l’histoire d’Igny) et Grand Exorde. Nous avons aussi 4 albums photos

 

[2] Manrique (1577-1649), moine de Huerta, a écrit entre autres les Annales : c’est une des principales sources de l’histoire cistercienne, évoquées déjà au cours 13 ; nous les avons en latin ,en 4 volumes.

 

[3] C’est une citation d’un historien du diocèse ; avant ces mots, il écrit : « Plein de l’esprit de sa vocation, soucieux de son salut éternel, moins préoccupé de commander que de faire du bien, il s’adonnait à la piété, et il était pour son peuple un modèle de vertu, et pour les personnes élevées en dignité un type achevé de douceur et de modération. »

 

[4] Commune : association des habitants d’une ville pour réclamer plus de liberté (par exemple liberté de se déplacer, de vendre, d’acheter, etc), pour se libérer des restrictions féodales en vigueur dans les villages.

 

[5] Cf. Charpentier, tome VIII, Vita Prima n°67 p.46

 

[6] C’est pour cela que nous avons dans le cloître l’écusson de l’évêque Renauld de Martigny (=3 jambières).

[7] Cf. Péchenard p.17

[8] Petits ajouts :

·       Pour resituer Igny par rapport à Cîteaux :

 

 

 

Cîteaux

1098

ê

 

 

La Ferté

1113

Pontigny

1114

Clairvaux

1115

ê

Morimond

1115

 

 

Trois-Fontaines

1118

Fontenay

1119

Foigny

1121

Igny

1128

ê

 

 

 

Signy

1135

ê

La Valroy

1148

 

 

Bonnefontaine

1154-1790

Val st-Lambert

1202-1796

 

 

·       On pense que les 1ères constructions étaient à l’emplacement de ce qui est maintenant « la ferme de la grange ». En 1130, les bâtiments étant terminés, a lieu la dédicace par Renauld, en présence de Bernard. Ce jour-là, Igny reçoit encore beaucoup de dons et de terres de la part des grands personnages présents.

·       Le nom d’Igny :c’était le nom du vallon. « La maison du feu » (ignis) est une fausse étymologie. De nombreux lieux en France se terminent par -igny, ce qui voulait dire : « domaine de ...untel ». Pour Igny, la 1ère partie du nom a disparu (explication du P. Anselme Dimier).

·       Renauld de Martigny meurt en 1138, sa dépouille est transportée à Igny (aller voir dans la chapelle sainte Thérèse, à droite).

[9] Cf. Charpentier, tome VIII, Vita Prima n°48 p.36

[10] p.210 au bas de la page ; on peut lire aussi les pages 209-217. Voici comment Humbert explique lui-même son comportement : cf. Péchenard p.43

[11] cf. Cocheril p.75 ; cf. en annexe, carte des manuscrits de Signy ; sur la Marne cistercienne, cf. article d’Anselme Dimier, photocopié en annexe

[12] cf. Charpentier, tome Igny, Lettre 141 p.210-211 ; voici un court extrait :

« Après tout, si vous étiez décidé à agir comme vous l’avez fait, ne pouviez-vous pas attendre que, n’ayant plus à me préoccuper des nécessités pressantes de l'Eglise entière, je puisse m’occuper de la malheureuse communauté que vous délaissez comme un enfant qu’on abandonne ? »

On peut lire aussi sur Humbert : Sermon lors de la mort de Dom Humbert, dans Sermons Per Annum traduits par Fr Pierre-Yves, p.901

[13] Voici en quelques lignes comment Manrique décrit ses écrits : cf. Péchenard p.83-84

[14] Un récit d’Henriquez, autre historien de l’Ordre, qui illustre bien son humilité

 

[15] Le Grand Exorde 3,8 illustre cette pureté par le récit d’une vision : p.145-147

 

[16] Voici comment le décrit son biographe, Thomas de Reuil : cf. Péchenard p.147, et dans le Grand Exorde p.576

 

[17] cf. récit de sa vocation in Péchenard p.117-118

 

[18] cf. Grand Exorde p.579

 

[19] C’est sous son abbatiat que Gérard, abbé de Clairvaux, s’est fait assassiner par Hugues, moine qu’il avait fait enfermer à Igny.

[20] Cf. Péchenard p.122-123

[21] cf. récit par Péchenard p.145-146

[22] cf. Péchenard p.160-161, par Thomas de Reuil

 

[23] Un exemple dans Carré p.199

[24] lire par exemple Péchenard p.388 : les moines doivent payer une rente à des religieuses, mais...

[25] C’est pendant cette période qu’il est question du bas relief situé désormais à la chapelle sainte Thérèse ; cf. Carré pour l’histoire, et voici la traduction :

Je T’en prie, par Ton Fils,

Vierge, que celui-ci soit agréable au Père.

Parce que Tu as tété ceci

Mon Fils, je Te demande grâce pour celui-ci.

Père, regarde ces plaies,

Fais ce que je Te demande ma Mère.
Mon Fils, je T’accorderai tes demandes

Je ne Te refuserai rien de ce que Tu veux.

[26] cf. plan dans Carré p.399 ; il semble que l'Eglise fut très grande

 

[27] cf. document annexe : inscription et traduction, de la 1ère pierre - placée au fond de l’actuelle crypte

Plan et description de cette rotonde dans Péchenard p.537 (sur ce plan on peut voir une petite chapelle : on en a encore des restes au nord de l’église actuelle ; cf. les anges dans Carré p.393 ! et un dessin dans Carré p.35) et 498, dans Schmit p.177 ; dans Carré p.421

On peut voir aussi dans Carré p.279 la description et l’explication du bas-relief qui se trouve encore dans la chapelle sainte Thérèse

 

[28] Lire l’article dans Carré p.427

 

[29] C’est pour cela que nous avons dans le cloître l’écusson du Cardinal Langénieux (porte de l’église - fond)

[30]

La Trappe1140

ê

La Valsainte 1791

ê

Aiguebelle 1816

ê

Sainte Marie du désert 1852

ê

Igny 1876

 

[31] cf. Péchenard p.522 et cahier bleu p.10

 

[32] cf. description dans Péchenard p.524

 

[33] cf. discours dans Carré p.476 et règlement p.514

 

[34] cf. B.Brard, Lehodey, par p.119, sur sa personnalité. Nous avons dans les archives plusieurs lettres entre Mgr Langénieux, Dom Augustin, l’Abbé Général

 

[35] cf. Schmit p.190-191 et cahier bleu p.11-12

[36] cf. cahier bleu p.22 et article de s.Aleth p.25, dans la plaquette noire sur Igny

 

[37] cf. la charte de fondation p.32-35 du cahier bleu

 

[38] Il y eut donc 4 monastères d’Igny (cf. album n°2 et le plan joint) :

1.     1130-fin du XIVème (cf. Mélanges Anselme Dimier Igny p.448-451)

2.     Fin XIVème-1780 (env 75 m de long !)

3.     1787-1918 (petite chapelle en rotonde)

4.     construit en 1929

[39] cf. aussi Péchenard p.342, et dessin de Montaon dans Carré p.408

 

[40]La liste est dans Péchenard p.335 et la carte p.344

 

[41] Par exemple sur la Vesle, entre Fismes et Jonchery ! cf. carte p.344