3,1

COURS 3 [1]

 

R O B E R T

 

            Nous venons de voir le mouvement général qui caractérise la fin du XIème siècle : on prétend un peu partout remonter aux sources, pour retrouver la pureté des origines; c'est dans ce mouvement que va se dérouler l'itinéraire mouvementé d'un certain Robert, et de "la plus grande aventure du monde"...

            Sur Robert, nous avons une Vita, rédigée entre 1221 et 1222 (= date de sa canonisation) par un moine de Molesme[2]

            Vers 1028 Robert naît[3] près de Troyes, d'une famille pieuse et noble de Champagne. Vers l'âge de 15 ans, il entre au monastère bénédictin de Montier-la-Celle, près de Troyes; au bout de 10 ans environ, il y devient prieur.

            Autour de 1068, les moines de l'abbaye st Michel de Tonnerre (Yonne) le choisissent comme abbé et il s'efforce de réformer la communauté. "Bien que ces moines aient accepté un rétablissement de la discipline monastique, ils firent marche arrière. Robert démissionna et retourna à Montier-la-celle comme simple moine, ayant aussi refusé la requête d’un groupe d’ermites dans la forêt de Colan, voisine de Tonnerre, qui lui demandaient de devenir leur supérieur. Peu de temps après son retour, peut-être en 1072, il accepta le gouvernement du prieuré de Saint-Ayoul à Provins. Pendant ce temps, les ermites de Colan en avaient appelé à Grégoire VII et c’est ainsi qu’en 1074, Robert devint leur supérieur, peut-être pas fâché de laisser le remue-ménage d’un monastère urbain, pour vive dans la forêt."[4]

            Il avait une grande renommée; et ses disciples deviennent nombreux, alors il cherche un nouvel emplacement : ce sera en forêt de Molesme[5] au diocèse de Langres en 1075.

3,2

            Au début, la vie y est très simple et même très pauvre. L'évêque de Langres, touché de compassion, lance un appel à la charité : alors le renom de l'abbaye se répand, les donations affluent. Molesme devient une communauté prospère (en 1098, elle aura 35 prieurés dépendants, plus autres annexes et monastères de moniales associés - un petit Cluny !).

"La réussite de Molesme l’obligea à jouer un rôle dans le monde de la féodalité. Bien des donations étaient assorties de contraintes : des enfants à éduquer, des pensionnaires à accepter, des sépultures dans l’enclos du monastère à assurer. Les bienfaiteurs étaient reçus et entretenus, et parfois des réunions de nobles se tenaient au monastère. En outre, de vastes possessions agraires demandaient un grand nombre d’employés pour accomplir le travail qui dépassait les possibilités des moines, et divers niveaux de supervision devenaient nécessaires, si on voulait assurer le bon ordre. Avec la complexité croissante de l’administration, il fallut une bureaucratie, ainsi que des domestiques pour assurer les tâches pratiques. Il y avait beaucoup d’ambiguïté dans une telle situation et, si l’on en croit l’auteur de la Vita, les vices s’amplifiaient sans contrôle, et les discordes grandissaient."[6]

Oui, l'ambiance communautaire souffre de tension entre les tenants de l'austérité précaire et les adeptes d'un genre de vie plus proche de Cluny. Molesme commence à ressembler à Cluny, modèle auquel Robert avait voulu échapper.

 

            Robert, n'arrivant pas à souder sa communauté, se retire à Aux en ermite; mais ses moines repentants en appellent à l'évêque et même...au Pape Urbain II, qui l'obligent à revenir!

            Mais en fait, il y a toujours deux tendances : la majorité qui refuse de changer ses coutumes, et quelques frères zélés qui trouvent que Robert ne va pas assez loin dans ses réformes; quelques uns, dont les frères Albéric et Etienne, partent dans des lieux retirés du monde. Entre 1096 et 1097 est fondée la celle d'Aulps (diocèse de Genève) qui devient abbaye avec une charte signée par Robert abbé), Albéric (prieur), et rédigée par le secrétaire Etienne. Elle présente un caractère original : elle mentionne explicitement que les moines désirent "adhérer de façon plus étroite aux préceptes de notre Père st Benoît".

 

            Mais la paix ne règne toujours pas à Molesme. Alors l'abbé Robert, le prieur Albéric (apparemment de retour avec son compagnon) et quelques autres dont Etienne, projettent d'établir un...nouveau monastère :

 

« L’an de l’Incarnation du Seigneur 1098, Robert d’heureuse mémoire, premier abbé de l’Eglise de Molesme fondée dans le diocèse de Langres, et certains frères du même monastère allèrent trouver le vénérable Hugues, alors légat du Siège apostolique et archevêque de l’Eglise de Lyon, s’engageant à ordonner leur vie selon l’observance de la sainte Règle de notre Père Benoît. Et afin de réaliser ce projet avec plus de liberté, ils lui demandèrent avec insistance de leur accorder le ferme soutien de son autorité apostolique. Le légat se rendit très volontiers à leurs désirs et jeta les fondations de leur entreprise par la lettre suivante ». (=Exorde de Cîteaux)

 

 

3,3

Comment connaissons-nous les débuts de ce Nouveau Monastère?

            Nous avons la chance d'avoir de précieux documents sur l'origine de Cîteaux : des documents législatifs, c'est-à-dire juridiques, (qui ont une partie narrative), liturgiques ou littéraires, nous en verrons des extraits.

 

*     Documents législatifs :

            "Habituellement, ce type de collection comporte 3 parties : un récit, une constitution et une liste des observances qui forment la vie du nouvel Ordre et qui le distinguent de ceux qui existent déjà. Dans nos Documents, le récit est l’Exordium Parvum, la Charte de Charité est la constitution, et les Statuts/Instituta/Capitula énumèrent les observances propres aux cisterciens. Les 3 composantes d’une collection juridique doivent être envisagées comme ayant un but commun."[7]

 

Þ  "Un récit : il décrit les circonstances entourant la fondation : on donne les noms des principaux acteurs, et les diverses étapes du développement du concept. On ajoute à cela le témoignage de personnes bien placées qui ont soutenu l’aventure nouvelle."[8]

·      Le Petit Exorde : il a probablement été rédigé par Etienne lui-même, sans doute avant 1119[9]. C'est une des premières législations, ainsi désignée à cause du récit par lequel elle commence : le texte expose le commencement de Cîteaux sur les plans historiques et juridiques.

 

Þ  Une constitution : ce texte constitutionnel définit les structures qui gouvernent les relations à l’intérieur de l’Ordre. Ainsi, la Charte de Charité décrit les relations entre la maison fondatrice et la maison-fille, le fonctionnement du Chapitre Général."[10]

·      La Charte de Charité : peut-être le premier texte...formulé pour la première fois, dans son état originel, en 1114...? - ceci est généralement admis pour les 3 premiers chapitres. On en parlera plus longuement au cours n°5.

 

Þ  Une liste d’observances : une première liste d’Instituta est incluse dans Petit Exorde 15 et 17. Ces us montrent ce qui distingue les cisterciens, en quoi leur manière de vivre est convenable, et en conséquence, combien ceux qui suivent cette voie sont dignes de recevoir une approbation."[11]

3,4

·      Les Instituta (ou Capitula) : c'est la première compilation logique et systématique des décisions et coutumes communes à l'ensemble de l'Ordre - décisions prises au long des Chapitres Généraux, et qui comportent donc des modifications et adaptations.

 

·      L'Exorde de Cîteaux : c'est une compilation, et aussi déjà une relecture...composée entre 1123 et 1124 (ou entre 1137 et 1138), qui comprend :

*     l'Exorde proprement dit : c'est-à-dire un résumé du Petit Exorde (ou...son noyau primitif ??)

*     un résumé de la Charte de Charité

*     des Capitula

            Ces documents primitifs de notre Ordre sont des textes de plaidoirie. Ils ne cherchent pas seulement à donner des informations au lecteur, mais aussi à le convaincre, spécialement à convaincre la Curie Romaine que le chétif Ordre cistercien était un dépositaire convenable pour le patronage papal.[12]

            Cet ensemble de documents législatifs reçut des accroissements successifs sous l'impulsion des Chapitres Généraux, pour se stabiliser vers 1175, et il est très difficile de déterminer le noyau primitif et sa date de rédaction ( cf. ce que nous pensons pouvoir en reconstituer dans le programme Exordium). Quant au scénario de la composition, il y a en gros deux opinions.

            On peut ajouter à cela 2 coutumiers, qui évoluèrent aussi au cours des siècles :

·      les Ecclesiastica Officia = les règlements ou us pour les moines choristes

·      les Usus Conversorum, pour les convers.

 

*     Documents liturgiques :

            Missels, hymnaires, psautier, "Bréviaire de st Etienne" (désormais à la Bibliothèque municipale de Dijon), graduel, antiphonaire, lectionnaire, calendrier, etc.

*     Documents littéraires :

            Ce sont des témoignages contemporains des premiers frères; il y a spécialement des textes de Guillaume de Malmesbury, moine bénédictin anglais. Il a écrit une grande Histoire de l'Angleterre - La Geste des Rois d'Angleterre - où il parle des débuts de Cîteaux, du fait que st Etienne était anglais.

            Il y a aussi Orderic Vital : ce moine bénédictin, anglais lui aussi, a écrit une Histoire Ecclésiastique; il n'est pas très porté à louanger Cîteaux quand il parle...Il écrit pendant les polémiques Cîteaux-Cluny!

            Il faut ajouter à cela un texte littéraire très intéressant, mais beaucoup plus tardif : c'est le Grand Exorde, écrit entre 1206 et 1221, par Conrad d'Eberbach (1140-1226), moine de Clairvaux puis abbé d'Eberbach; il s'agit d’une collection d’anecdotes édifiantes, d'un recueil hagiographique relatant les hauts faits des monastères cisterciens, avec une teinte apologétique, face aux calomnies des Bénédictins.

3,5

            Mais revenons au Nouveau Monastère :

            Début 1098, Robert et 6 autres frères vont à Lyon trouver le légat du Pape (Hugues) pour lui expliquer leur projet. Le légat prend le temps de réfléchir, puis leur envoie une lettre, capitale. De retour à Molesme, Robert fait connaître la décision et choisit ceux qui veulent s'associer à son dessein. 21 moines partent, tandis que les restant se choisissent un nouvel abbé.

            Ils arrivent donc à Cîteaux le 21 mars 1098, si l'on en croit le Grand Exorde, qui est cette année-là la fête de st Benoît et le Dimanche des Rameaux [13].

            Le lieu-dit, offert par Renaud de Beaune, poussé par Odon I Duc de Bourgogne[14], s'appelle "Cîteaux", car c'est un endroit marécageux, où poussent beaucoup de cistels (roseaux)[15]. Plus tard, à partir de 1120, on donnera ce nom au monastère lui-même; pour l'instant, on le désigne comme "le Nouveau Monastère"[16] : l'expression indique bien la nouveauté de leur propos : l'établissement d'une observance très fidèle à RB, dans le cadre d'une communauté de frères vivant dans la solitude, la pauvreté, la simplicité - tout cela inspiré par un amour intense du Christ.

            A quel endroit exactement s'installent-ils ? On pense à "la Forgeotte"; il semble aussi qu'il y ait eu par là avant eux quelques familles. Le terrain est donné par le vicomte de Beaune, Renaud. Ce sont des terres franches de tout bien, ce qui est très important dans le sens d'une plus grande séparation par rapport au monde et aux structures féodales. Le Duc de Bourgogne, Eudes 1er (=Odon), fait des dons au monastère en terrain, vigne (Meursault)[17] et fait achever à ses frais le premier monastère de bois.

Les nouveaux arrivants trouvent au lieu dit Cîteaux la solitude, l'éloignement du monde, la pauvreté caractéristique de l'observance littérale de la RB[18] qu'ils veulent instaurer dans ce "Nouveau Monastère". C'est un retour aux sources. C'est une vraie rupture d'avec Molesme et les autres monastères bénédictins : ceux-là avaient de nombreuses propriétés, des dons, des acquisitions. Ils étaient très intégrés à la vie de la société : par des activités administratives, des obligations féodales, et les abbés devaient souvent s'absenter. Les bienfaiteurs, les visiteurs, etc, entraient en clôture, les rois et la noblesse y tenaient même cour.

3,6

L'équilibre entre la prière, l'étude et le travail était rompu : les messes et les offices étaient longs, il y avait de nombreux ajouts (office de la Ste Vierge, office des morts). Et ils observaient des coutumes qui adoucissaient les rigueurs de RB.

 

            Au Nouveau Monastère, les frères souhaitent retrouver une vraie vie évangélique en suivant pour guide la RB elle-même, en s'y tenant strictement pour la nourriture, les vêtements, les prières, les possessions et le travail. Ils refusent aussi toute entrave féodale ou économique, et remettent le travail manuel en honneur[19]. Ils refusent les enfants-oblats (cf. RB) mais mettent en place des convers (nous y reviendrons).

            Ce qui caractérise Cîteaux, entre autres, c'est cet attachement profond à RB et au cénobitisme.

 

            Pour en revenir à l'histoire, Robert est installé abbé par l'évêque Gautier de Chalon. Une grande foule est là pour la Dédicace en 1098, peut-être le 15 août (?).

 

 

            Et à Molesme pendant ce temps ?

            Ça ne va toujours pas, il y a des troubles suite au départ de Robert et les frères réclament leur ancien abbé au Pape! Un synode d'évêques est réuni...et Robert rentre à Molesme!..."acte d'obéissance héroïque", en juillet 1099, avec dit-on, ceux qui finalement "n'aimaient pas la solitude"[20] (Petit Exorde VII,13 p.37).

            Robert mourut le 17 avril 1111 à 83 ans[21]. Il a été un grand abbé, soucieux d'authenticité et de vérité; il désirait suivre de près la RB.

 

 

 

 


ANNEXE

 

 

Origines de Cîteaux

 

Par Gérald de Galles (1146-1223), dans son Speculum Ecclesiae

 

 

            Voici comment les moines qu’on appelle Cisterciens ont rompu leurs relations avec les Clunisiens, peu de temps avant notre époque.

            Quatre moines issus du monastère clunisien de Sherborne, au diocèse de Salisbury, [...], ont traversé la Manche pour servir Dieu plus parfaitement. Ils ont parcouru la France, jusqu’au moment où ils sont arrivés en terre de Bourgogne, fertile, mais sauvage et boisée. Après bien des pérégrinations, et après avoir essayé deux fois de s’établir, ils furent divinement conduits à un troisième lieu - Cistercium -. Comme d’habitude, le nombre de moines et de frères augmenta, et ils commencèrent à construire, comme Dieu le leur permettait.

            Ils disent que l’un des quatre hommes qui créèrent l’Ordre, Harding, fut leur premier abbé. Vous savez tous que nous acceptons ce récit. Mais certains membres de l’Ordre, trouvant l’histoire de leurs commencements trop modeste, le nient. [...] Ils devraient se rappeler que dans de nombreux cas, la bonne fortune fait suite à de faibles débuts, et que le plus souvent, de petits commencements vont avec de grands accomplissements.

            Ces gens, pour agrandir leurs phylactères et décorer leurs glands[22], racontent la légende d’un abbé et de douze moines de Molesme, en France, qui ont quitté leur monastère en quête d’une observance plus authentique et d’une vie plus vertueuse. Ils se sont installés à Cîteaux, en Bourgogne, et avec le temps, tous les treize sont devenus abbés de diverses maisons.

            D’autres disent que vingt-et-un moines et Robert, leur abbé, ont quitté Molesme, que Robert est devenu abbé de Cîteaux, et qu’ils ont créé cette nouvelle abbaye - au nom de Dieu - en 1098.

            Il est possible que les deux versions soient justes : les quatre moines sont venus d’Angleterre, se sont installés à Cîteaux, et quand l’histoire de la fondation est parvenue à Molesme, douze (ou treize, avec l’abbé) se sont joints plus tard à leur assemblée sainte. Les histoires varient, et en variant, les phylactères s’agrandissent.

 

 

 

 

 


Questions possibles

 

·       Lire toute la Déclaration de 1969 (cf note 17 du cours).

·       Recopier les mentions explicites à RB, dans les passages suivants du Petit Exorde (qu’on peut aussi trouver à http://users.skynet.be/scourmont/script/scriptorium-a.htm ), et faire une synthèse:

            Prologue 4  p.25

            I           p.27

            II,2-3      p.27-29

            III,2 et 6  p.29-31 

·       Nos documents législatifs ont été rédigés dans le but de convaincre la Curie Romaine de la valeur de l’ordre cistercien naissant, et de l’opportunité de l’approuver. En lisant l’Exorde de Cîteaux, peux-tu relever certaines techniques de persuasion ? (réponses dans unité 3 p.4)

§                          

 



[1] Pour plus de clarté, nous traiterons séparément des 3 fondateurs. Mais il est important de ne pas oublier qu’il s’agit d’une oeuvre commune. Dans ce sens, voir par exemple la conférence de Dom Armand Veilleux "Ils partirent avec leur abbé. Réflexion sur le caractère cénobitique de la fondation de Cîteaux", à http://users.skynet.be/bs775533/Armand/wri/kalamazoo-fra.htm

[2] Cf. Exordium unité 2 p.2 et Sources principales pp.1-12 ou dans :  http://users.skynet.be/am012324/exordium/fra/exordium-fra.htm

[3] On raconte que sa mère, enceinte, aurait eu une apparition de la Vierge qui lui aurait remis une belle alliance, déclarant que l'enfant qu'elle mettrait au monde était appelé aux épousailles spirituelles avec Elle, la Reine du Ciel. On a vu là l'origine de la dévotion mariale de Robert, qui lui fit consacrer à Marie le premier oratoire, coutume suivie par toutes les fondations postérieures. Aujourd'hui encore, le Statut des Fondations, au n° 10, dit ceci :

"En suivant une tradition aussi ancienne que l'Ordre lui-même, toutes les maisons sont fondées sous le vocable et le patronage de la Vierge Marie, Reine du Ciel et de la Terre."

[4] Exordium unité 2 p.4

 

[5] Molesme, qui s’orthographie de nos jours Molesmes, est désormais dans le diocèse de Dijon, à 20 km au nord ouest de Châtillon sur Seine

NB : parmi ceux qui ont signé le document de donation, on trouve Tescelin le Roux, père de st Bernard !

[6] Exordium unité 2 pp.4-5

[7] Exordium unité 3 p.2

 

[8] Exordium unité 3 p.3

 

[9] Dans les années 1950, Jean Lefèvre, dans une thèse de doctorat, soutenait que le Petit Exorde n’avait été écrit qu’en 1151, comme introduction aux textes nécessaires pour l’approbation d’Eugène III en 1152. Il le voyait comme un texte littéraire (où Cîteaux est exposé sous le meilleur éclairage possible), où l’on aurait inséré des documents authentiques. Cette opinion est généralement rejetée.

 

[10] Exordium unité 3 p.3

 

[11] ibid

[12] cf. ibid

[13] cf. annexe, sur une autre relecture des débuts de Cîteaux

 

[14] =frère de Robert, évêque de Langres

 

[15] ajonc : cistellum en latin, et cistel en langue romane; on a proposé aussi une autre étymologie : cis-tercium = 3ème borne de la voie romaine.

 

[16] Dans la Conférence d'ouverture de Dom Bernardo au CG de 1993 à Poyo (p.3): Il explique ainsi une des raisons qui motivent l'étape de rénovation spirituelle et inculturée à laquelle il nous invite:

"La conviction profonde que Cîteaux, connu en ses débuts comme le "Nouveau Monastère", est né pour rendre possible une vie nouvelle, comme êtres nouveaux dans la nouvelle création, vivant le commandement nouveau. Nos Pères et nous sommes tous disciples de Celui qui a dit : "Voici que je fais toutes choses nouvelles."

 

[17] Don fait à Noël 1098. Il n'y a sans doute pas encore de convers, mais des laïcs, ouvriers à gages.

 

[18] Déclaration du Chapitre Général de 1969 au sujet de la vie cistercienne (cf. Cîteaux, Documents contemporains : à la fin de nos CST p.327) :

"A la suite des premiers Pères de l'Ordre, nous voyons dans la RB l'interprétation concrète de l'Evangile pour nous. Pénétrée du sentiment de la transcendance divine et de la seigneurie du Christ, qui anime toute la Règle, notre vie est entièrement orientée vers l'expérience du Dieu vivant."

[19] "Le monachisme féodal, d’extraction noble et versé dans la liturgie, ne pratiquait pas le travail manuel, encore moins le travail agricole réservé aux serfs de la glèbe. C’est pourquoi, quand les Cisterciens décidèrent de se faire paysans, et d’accomplir les travaux des serfs, ils donnèrent un coup de grâce à la conception féodale de la société civile et ecclésiastique, et ils provoquèrent une des révolutions les plus retentissantes du siècle, avec des répercussions sociales et économiques ; et c’est au fond, ce qui scandalisa le plus." (p.82 ; extrait de l’article évoqué dans l’annexe du cours 2). C’était en effet rompre l’ordre établi, donc l’ordre établi par Dieu, selon la conception médiévale si augustinienne. D’ailleurs, ils n’échapperont pas longtemps à cette transgression de l’ordre social... Et Cîteaux n’a jamais identifié pauvreté et rejet de toute économie.

[20] Guillaume de Malmesbury dit que seuls 8 moines restèrent !

 

[21] Il a été canonisé en 1220, et à partir de 1222, le calendrier cistercien a fixé sa fête au 29 avril, puis les 3 fondateurs ont finalement reçu le même jour de fête : le 26 janvier

 

[22] Mt 23,5