5,1

COURS 5

 

La vie au XIIème siècle

 

            Arrêtons-nous un peu sur la vie des Cisterciens au XIIème siècle (entre autres à partir des Ecclesiastica Officia).

 

        1) Les lieux[1] :

            Voici ce qui est indiqué comme nécessaire pour une fondation, qui constitue donc l'essentiel du monastère : un oratoire, un réfectoire, un dortoir, une hôtellerie, une porterie (il n'y a encore ni novice ni malade!...donc il n'est pas fait mention de noviciat ni d'infirmerie).

            Le premier monastère est habituellement en bois, le temps qu'on réalise une construction en dur (cf. plan type p.23 dans Ecclesiastica Officia et page 5(i).

·L'église [2]: cf. moines, convers (décrire le bâtiment des convers avec leur réfectoire, dortoir, au sous-sol les celliers; la ruelle des convers sépare les 2 bâtiments et mène directement à l'église; en fait cela fait quasi un "second monastère" pour les convers, et ils avaient aussi une infirmerie pour eux au sud-ouest), porte des morts, escalier du dortoir.[3]

·Le cloître[4] : lieu plein de vie, de passage, lieu animé qui abrite différentes activités allant de la lectio[5] au rasage[6]. Là a lieu aussi le mandatum chaque samedi; lieu de recueillement, de méditation, de silence. Le cloître est le lieu ordinaire de la lecture (côté parallèle à l'église). Cette proximité souligne le lien profond pour le moine entre lecture et prière.

Le long du "cloître de la lecture", il y a des bancs de pierre : ils servent aussi pour la collatio[7] du soir (lecture communautaire qui caractérise le début des Complies) et pour le mandatum.

Dans les grands monastères, comme Cîteaux et Clairvaux, il y aura au XIIIème l'ajout d'un "petit cloître", nommé le "cloître de la conversation", pour le distinguer du "grand cloître" où le silence est maintenu.

5,2

·Le préau : c'est une cour ordinairement carrée, ouverte sur le ciel; elle apparaît symbolique de la Jérusalem céleste[8], c'est le "paradis du cloître". Il occupe le centre du "grand cloître" et renferme un jardin aux plantes aromatiques, médicinales et culinaires.[9]

·L'armarium[10].

·Communication dans les "parloirs". A propos de signes : les Cisterciens ont imité en cela Cluny, tout en réduisant leur nombre.

·Le Chapitre : (expliquer le nom si nécessaire) il est en général situé à l’orient, car on s'y réunit le matin, au moment où la lumière l'emporte sur la nuit. C'est le lieu des chapitres, des sermons, des coulpes, de la confession sacramentelle (dans les angles - sacrement administré par les 3 supérieurs), des pétitions. En hiver, on y fait sa lectio.

           

·Le chauffoir : on vient juste pour s'y chauffer (pas pour lire ni pour parler!), pour y subir la saignée[11], ou pour y liquéfier l'encre...

·La fontaine du lavatorium[12] : en face du réfectoire. Les frères viennent s'y laver les mains avant le repas. On peut y faire sa toilette; les frères s'y font couper les cheveux, tonsurer et raser, sept fois par an.

·Le réfectoire : les tables sont en U, comme à l'église, on s'y met par ordre d'ancienneté; il y a des tables en plus au milieu si besoin, mais jamais en vis-à-vis (cloison mitoyenne); il est au-dessus du cellier ou de la cave.

·Le dortoir[13] : il est très fréquenté dans la journée, car c'est là qu'on se prépare pour le travail (escalier sur l'église et sur le cloître); celui de Pontigny fait 94 x 10,5 m! Les latrines[14] (necessarium) se trouvent dans le prolongement du dortoir ou à l'angle droit vers l'est.

 

            En outre, il y a une salle pour les hôtes, près de la porte extérieure, à l'ouest; plus tard, il y aura près de cette porte une chapelle pour les convers (? et/ou pour les séculiers - qui n'avaient pas accès à l'église).

Il y aura aussi un noviciat[15], une infirmerie[16], sans oublier la prison[17] !

 

 

            Notons trois points de la vie quotidienne :

ÞL'eau est amenée par aqueduc ou tuyaux de plomb à une ou plusieurs citernes dans l'enceinte, d'où elle est distribuée par gravité à des robinets ou des fontaines, aux différents bâtiments[18].

ÞAu temps de la fondation de Cîteaux, on sait qu'il existe des horloges à roues, ils ont probablement des horloges sonnantes[19].

Þ  A propos du courrier, cf[20].

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        2) La vie de prière[21] :

 

            Pour le culte liturgique, ils gardent sans doute pour un court moment de transition les usages liturgiques de Molesme (cf. Petit Ex 7,11)[22], puis ils prennent des mesures de pauvreté et de simplicité[23] dans le culte, comme le reflète Petit Ex 17,5-8.

Ils suppriment de nombreuses litanies, processions (gardant seulement le 2 février, les Rameaux et l'Ascension) et mémoires de saints. C'est par le même souci de recherche de l'authenticité qu'ils ne prennent que 3 mélodies pour le Kyrie, 2 pour le Gloria et 1 pour le Credo. Il n'y a pas, bien sûr, d'instrument d'accompagnement[24]. Par leur nouvel équilibre de vie, tous peuvent participer à la vie liturgique, et nul n'est exempté de l'office.

Quant aux frères convers[25], ils s'unissent à la prière des "moines" quand ils sont à l'église (ils se mettent alors à un emplacement distinct), mais ils disent généralement leurs offices sur les lieux de travail, sous la présidence du plus ancien, aux mêmes heures que les moines. Ils ne disent pas de psaumes, mais un nombre déterminé de Pater et Gloria Patri, variable suivant l'Heure et proportionné au nombre de psaumes dits au choeur; ils terminent par une litanie brève et bénédiction.

            La Messe[26] est célébrée tous les jours après Prime en hiver ou après Tierce en été - sauf pendant les grands travaux des champs (ou du moins toute la communauté n'y assiste pas). Les grands jours de fête, il y a 2 messes (après Prime et après Tierce). Plus tard, il y aura chaque jour 2 messes spéciales : une pour les défunts de l'Ordre, et une autre pour les bienfaiteurs de l'Ordre, en l'honneur de la Bienheureuse Vierge Marie, célébrées par des prêtres désignés pour la semaine. Tous les prêtres ne disent pas leur messe privée chaque jour, mais chacun au moins une fois par semaine; ils peuvent pendant le temps de la lectio.

 

5,4

Entre 1105 et 1130, l'église de Cîteaux mesure 22m de long et 6,60m de large; il n'y a qu'un autel.

            Quant à la vie de prière privée (qui ne fait qu'un avec la vie liturgique), elle est sans doute surtout basée sur l'Ecriture Sainte et spécialement les Psaumes. La lectio[27] est réduite les jours de grands travaux, mais on peut s'y adonner en cas de pluie sur le temps du travail manuel; on sait que Cîteaux possède alors des manuscrits de plusieurs Pères (Augustin, Jérôme, Grégoire le Grand, Origène, etc...). L’allégement de l'office permet un temps indispensable de lectio (cf. armarium dans chaque monastère, copistes).

            On sait par ailleurs qu'au XIIème, la Bible est de toutes façons lue dans son intégralité chaque année en communauté, à l'église et au réfectoire. L'organisation est à la fois bien structurée et souple, selon le temps liturgique et les saisons; il y a complémentarité entre les deux lieux de lecture (soulignant en outre le lien entre Eucharistie et repas communautaire[28] cher à nos Pères) - et d'ailleurs à l'époque il n'y a sans doute qu'une seule Bible, passant de l'église au réfectoire, et vice versa. Par exemple, si une année, telle période liturgique où on lit habituellement telle série, comme les épîtres de Paul, est trop courte, alors on poursuit au réfectoire. Et en été, les Vigiles n'ont pas de leçons longues en raison de la brièveté des nuits, mais cela se trouve compensé par les lectures faites aux 2 repas.

Notons aussi qu'on ne lit jamais la Bible seule, mais toujours accompagnée des explications et commentaires des Pères[29].

 

3) La vie de travail[30] :

 

            Rappelons que dans le monachisme bénédictin traditionnel, le fonctionnement économique reposait essentiellement sur le patrimoine - biens fonciers gérés et exploités par faire-valoir indirect, dîmes, rentes, églises paroissiales. Le travail manuel était devenu méprisable.

            Soucieux de pauvreté, les Cisterciens considèrent dès le départ qu'ils ne sauraient être des rentiers, et voient le travail comme un aspect fondamental de l'ascèse (cf Petit Ex,15). Mais les années passant, la rigueur première s'assouplit (à tel point qu'au XIVème, leur réalité économique n'aura plus que de très lointains rapports avec les principes rigoureux des origines); d'ailleurs, il s'avère que très tôt, ils ont reçu serfs et rentes...

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Ils sont au fond victimes de leur succès : les dons affluent, il n'est pas toujours possible de refuser, et donc par exemple, on a parfois des domaines très éloignés de l'abbaye - à l'origine, on avait dit à pas plus de 40 km, soit une journée de marche.

            Et puis, dans leur souci d'un travail bien fait, ils acquièrent une compétence exceptionnelle pour les XII-XIIIème siècles, et donc se mettent à produire plus que nécessaire. Après des dons aux hôtes, aux pauvres, il y en a encore à commercialiser (et avec l'argent on peut acquérir d'autres terres, pour constituer des domaines cohérents, quitte à déménager les gens!); avec l'entrée dans le système économique de l'échange, beaucoup d'abbayes basculent dans l'opulence et les préoccupations trop matérielles. Autre conséquence : les populations locales sollicitent leur intervention technique efficace pour de grands travaux d'aménagement du sol.

 

            Chaque moine reçoit un travail manuel (ils travaillent environ 3 heures en hiver, 5 heures en été, plus les jours de grands travaux comme la moisson), mais le plus gros et le suivi du travail reviennent aux convers[31], qui travaillent beaucoup plus. Ceux-ci sont répartis en plusieurs équipes, qui travaillent sur place ou dans telle ou telle grange ou maison urbaine.

 

            Les granges[32] sont souvent destinées à l'agriculture et à l'élevage, mais certaines sont spécialisées : vigne (vin), olivier (huile), ovins (laine) - Clairvaux aurait eu plusieurs centaines de porcs, plus de 3000 moutons et une belle sélection bovine.

Certaines abbayes anglaises élèvent chevaux, mules et surtout moutons (ampleur considérable). Chaque abbaye semble avoir 4 ou 5 granges, Fountains en a 26.

           

            Les maisons urbaines sont des bâtiments destinés à l'entrepôt des denrées et produits en surplus, dont le vente permet l'achat de produits manquants au monastère - Cîteaux et Clairvaux ont leur maison à Dijon.

 

            Les premiers cisterciens travaillent surtout l'exploitation des forêts, l'élevage, l'agriculture. Ils font beaucoup d'efforts d'assainissement des eaux par drainage. Mentionnons aussi le défrichement, assèchement des marais, travaux d'irrigation.

Ils vivent aussi de la pêche, de la pisciculture (viviers), certains ont des marais salants pour l'exploitation du sel.

            On leur connaît diverses industries : tanneries, commerce de la laine; carrières, ateliers de métallurgie (Portugal, les premiers), hauts fourneaux, forges (Fontenay), mines de fer (Morimond), carrières de gypse (Aiguebelle) pour la chaux, ardoisière (Orval), ateliers de tuiles, briques, carreaux de pavement. Minerais : charbon (Val st Lambert), cuivre, argent (Walkenried), plomb (Fountains).

            La construction économique cistercienne devient une remarquable réussite. Le prix en est forcément un certain oubli de l'esprit de pauvreté.

5,6

 

            Au risque de répéter, on peut ainsi récapituler les points essentiels de la vie cistercienne primitive. Nos premiers Pères aspirent à retrouver :

 

¨une authentique solitude[33] : ils construisent leurs monastères loin des agglomérations, pour favoriser l'esprit de recueillement.

 

¨une authentique simplicité :

à      dans la vie matérielle : vêtement, nourriture

à      dans la vie liturgique : chants, matériel, vêtements lliturgiques

à  dans le temporel du monastère : ils cultivent eux-mêmes leurs terres et s'adonnent aux travaux agricoles. Et ils instituent des frères convers pour conjuguer cette exploitation directe des domaines, tout en gardant la pratique intégrale des exercices réguliers.

 

 

 

 

 


Annexe

Antonio Ma Martin :

Le Nouveau Monastère et le vieil Ordre

 

Extrait traduit d’un article espagnol dans Cistercium :

 

El nuevo monasterio y la vieja orden :

noveno centenario de Císter:

 

 

Trois traits de la solitude cistercienne.

 

            D’un point de vue ascético-mystique, la solitude est un désert - eremus -, lieu de combat spirituel et de purification du cœur. Comme lieu aride, il évoque la purification ; comme solitude, il évoque l’ouverture priante à la Parole qui résonne dans le silence ; c'est-à-dire qu’il est ordonné à l’écoute, à l’éveil des sens spirituels de l’âme et de l'Ecriture, qui féconderont le désert et le convertiront en jardin et en paradis. La solitude-désert est appelée à se transformer en jardin-paradis, où est restaurée l’intégrité de la nature humaine déformée par le péché : l’homme nouveau, image du Christ. Ce paradis est à la fois intérieur et extérieur : intérieur par le renouveau spirituel de l’âme : extérieur, en ce sens que l’espace monastique est un lieu salvifique sanctifié par la prière, et le cloître, avec sa forme carrée, évoque la cité sainte et le jardin d’Eden qui domestique en un certain sens le chaos de la forêt environnante.

            Du point de vue de l’art et de la discipline spirituelle, le monastère est une école, terme typiquement bénédictin, très exploité par les auteurs cisterciens dans leur propre contexte culturel dans des perspectives diverses. L’humble école du servie du Seigneur, convertie par les Cisterciens en schola caritatis, schola philosophiae christianae et autres dénominations semblables, se situe en opposition aux écoles urbaines où se développe un nouveau savoir marqué par le rationalisme théologique naissant de la scolastique. Face à elles, l’école monastique s’ordonne à la connaissance contemplative, supra-notionnelle et divinisante, qui naît de la méditation spirituelle de l'Ecriture et de la purification du cœur.

            Face à la ville-Babylone, où règne le désordre, le monastère s’érige aussi en ville nouvelle et idéale où tout se déroule dans l’ordre et la paix. Monastère cistercien n’est pas seulement un désert et une école ; il a en plus une dimension communautaire et ecclésiale, en vertu de laquelle il se propose comme ville alternative : "une ville entièrement nouvelle, appelée Jérusalem, qui signifie vision de paix" (St Bernard, Dédicace 5,9). Jérusalem symbolise la communauté chrétienne totale qu’est l'Eglise, de laquelle le monastère tente d’être une cristallisation bien concrète. C’est pourquoi les Documents Primitifs appellent les monastères églises, quoique sans leur donner le sens mystique et eschatologique que leur donnera Bernard, et qui vise la communauté chrétienne dans sa réalisation utopique, comme nous dirions aujourd’hui. En effet, le monastère vise l’utopie d’une communauté mystique, c'est-à-dire de croyants transformés en Christ et unis entre eux par l’amour ordonné et la concorde : "dans Jérusalem règne la paix, qui nous fait vivre ensemble, unis comme des frères" (St Bernard, Dédicace 5,9). L’utopie, naturellement, n’est jamais réalisable, mais elle anticipe l’idéal et le projette dans le présent, tout en dénonçant nos constants manquements à sa réalisation. En mettant en évidence nos impuissances, elle fait naître dans les personnes et dans les communautés les désirs profonds de renouveau qui feront se lever un nouveau jour.

 

 

 

 


Questions possibles

 

·       Lire et résumer l'article n°21 p.565 dans Mélanges A.Dimier t.1 vol 2, sur le travail chez les premiers cisterciens

·       Lire et résumer l'article p.487 dans AUBERGER, L'unanimité cistercienne primitive

·       Lire et résumer l'article p.95 dans Bernard et le monde cistercien

·       Lire et résumer l'article p.295 dans Liturgie n°67

§                          

 



[1] Sur les lieux cf. BERNARD p.77-92 (recueil d’une exposition à Paris), par Terryl Kinder

[2] cf. DUBY, L’art cistercien, p.151-158

[3] Sur la sacristie, cf. KINDER, L’Europe cistercienne pp.241-243 (= Kinder, les autres fois dans ce cours)

[4] cf. DUBY, L’art cistercien, p.134-150

[5] Ce n’est que tardivement que la lectio se fera généralement au scriptorium (cf. B. MARTELET, Chautard, p.119 - l’exemple de Sept-Fons).

[6] Cf. Kinder pp.108-109 pour la schématisation très intéressante quant aux différents côtés du cloître

[7] ibid pp.133-134

[8] Le cloître, le préau et Jérusalem : cf. Collection Zodiaque : Introduction au Monde des symboles p.73-74 et p.152; lire aussi Collectanea 1986, t.48 n°2 p.131 - surtout p.133-145- et recension dans BHC I, n°627.

Cf. aussi KNOWLES, Histoire du monachisme p.101 : on pense que le cloître a son origine en Italie - avec la cour, ou narthex situé à l'ouest des basiliques.

 

[9] Sur cloître et préau, cf. Kinder pp129-130

 

[10] id pp.241-243

[11] id pp.278-279

[12] id pp135-137

[13] Sur le rapport dortoir/cellule, cf article de Dom Jean Leclercq ; Pour une spiritualité de la cellule, dans Collectanea 1969 p.74+ (le dortoir a remplacé la cellule pour lutter contre les vices, non pour favoriser le côté cénobitique). Sur la spiritualité de la cellule, cf Guillaume de st Thierry in Lettre d’Or 1,10-11

[14] id pp.274-275

[15] id pp.333-336

[16] id pp.362-366, et p.371 sur les relations avec les pauvres et les malades séculiers

[17] id pp.360-362

[18] id pp.83-85

 

[19] Cf. Ecc. Officia 74,3-5   p.217-219

                                114,1-2   p.319

Pour l'horaire, cf. Fiche d'Histoire Cistercienne n°36 p.142

[20] Leclercq, L’Amour des Lettres et le désir de Dieu pp.170-171

[21] Pour l’iconographie, cf. FRANCE, The Cistercians in Medieval Art pp.170+

 

[22] Précisions extraites de Cîteaux 1988,1-2 p.187 et de Collectanea 1985 p.255 (Bulletin d’Histoire Cistercienne I,578) : ce que les premiers Pères emportent (et qui provient de Marmoutier, via Montier la celle). Son utilisation est brève. Voir cours 6 sur l’évolution de la liturgie.

 

[23] A Prime, Sexte et None : tous les jours la même hymne, sur un seul ton, bien adaptée : par exemple à Prime, au lever du soleil : Jam lucis orto sidere. Sexte et None se disaient souvent aux champs.

Sur ce sujet, voir Collectanea 1985 t.47 p.255

 

[24] Il faudra attendre les périodes de décadence pour en voir apparaître. En 1486, il fallait encore une autorisation spéciale du CG pour établir un orgue.

[25] Cf. Exordium, unité 9 pp.13-14 ou à http://users.skynet.be/am012324/exordium/fra/exordium-fra.htm

 

[26] cf. Exordium unité 9 pp.12-13 sur la Messe

[27] Pour l’iconographie, cf. FRANCE, The Cistercians in Medieval Art pp.206+

 

[28] De plus, au réfectoire les tables sont disposées en U comme à l'église.

 

[29] Sur ce sujet, voir l'article très intéressant dans Liturgie n°67, par P. Placide Vernet.

[30] Quelques mots sur le contexte socio-économique au XIIème :

Malgré des améliorations en agriculture, le XIIème a du mal à sortir de l'ornière féodale. La découverte du collier chevalin et l'utilisation du soc de charrue en fer donnent de nouvelles possibilités, mais un attelage coûte cher! Double privilège des Cisterciens : ils ont les moyens financiers et ont pu créer des forges pour la confection de leurs outils - d'où leurs meilleurs rendements, et par la vente du surplus, l'extension des domaines achetés! - jalousie des voisins qui travaillent à la houe...

Les monastères, grâce à leurs ressources grandissantes dues aussi à l'habile gestion des cellériers, surent faire des réserves pour pallier aux années de pénurie, et jouèrent ainsi un rôle social capital. = AUBERGER, L'unanimité cistercienne primitive, p.436-437. Voir aussi p.442 sur les convers.

Pour l’iconographie, cf. FRANCE, The Cistercians in Medieval Art pp.192+

 

[31] Sur leur vie et l’évolution historique, cf. Kinder pp.306-331

 

[32] cf. AUBERGER cartes p.438.

[33] cf. Annexe d’Antonio Ma Martin