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COURS
6
Expansion et Évolution
au XIIème siècle
I)
Expansion
Le nouvel arbre ne tarde pas à donner
des fruits[1], et beaucoup de fruits. Les nouvelles recrues
sont si nombreuses qu'on se met très vite à essaimer. Essayons de voir d'abord
comment a lieu une nouvelle fondation.
*
Un propriétaire civil ou ecclésiastique
offre à l'Ordre un domaine, ou un abbé cherche un emplacement. Quand l'évêque
s'est engagé à ne pas se mêler des affaires des moines, et que le donateur
a concédé le domaine à perpétuité, ce qui rend le monastère totalement indépendant
(avec souvent les descendants du donateur qui réclament ou revendiquent des
droits par la suite!), on procède à la fondation, avec assentiment du Chapitre
Général - à partir de 1194, le CG envoie 2 abbés inspecter les lieux offerts
pour une fondation.
La première condition pour le site[2],
c'est la solitude absolue. D'où
le dépeuplement systématique parfois, comme dans le Yorkshire : les abbayes
de Meaux, Kirkstall et Byland rasent tous les villages de leurs domaines et
les remplacent par des granges.
Il y a d'autres cas en Angleterre, au Portugal et en Allemagne.
NB: les moines relogent les familles plus loin![3]
Du fait de ce critère, on comprend
par exemple qu'il y a peu de monastères dans les Pyrénées : les vallées y
sont peuplées, la circulation intense (chemins de Compostelle, par exemple),
mais davantage dans le Massif Central où les vallées sont désertes et inexploitées.
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On doit ensuite pouvoir trouver dans le domaine tout ce qui
est indispensable pour observer la RB : église, bâtiments réguliers, eau,
moulin, fours, ateliers, jardins, pour préserver la séparation du monde. Le
problème de l'eau est fondamental, c'est la seconde condition pour le site;
elle doit être abondante, donc on va souvent au fond des vallées, ce qui permet
aussi la polyculture.
*
Pour fonder un monastère, on envoie
un abbé et 12 moines, avec quelques convers selon les besoins. Pour les affiliations,
il suffit d'envoyer quelques moines pour initier la communauté présente, par
exemple pour les congrégations bénédictines entières comme celle de Savigny
au XIIème.
Le petit groupe de fondateurs apporte
le nécessaire pour le service liturgique. L'abbaye, pas encore construite,
est dédiée à la Vierge (sinon c'est qu'il s'agit d'une affiliation, qui garde
parfois longtemps son nom primitif).
Dès 1120, on ne doit pas envoyer de
groupe de moines avant que le monastère n'ait les lieux réguliers : oratoire,
réfectoire, dortoir, hôtellerie, porterie. Le tout en clôture, sauf l'hôtellerie
et...les étables!
En arrivant, les moines délimitent
le domaine puis construisent des cabanes en planches, en rondins. Puis ils
défrichent pour assurer leur subsistance. Il s'écoule jusqu'à 30 ou 40 ans
avant la construction en pierre.
Si le premier site ne convient pas, ils en cherchent un plus
favorable, et n'hésitent pas à chercher plusieurs années. C'est en Angleterre
que les transferts sont les plus nombreux, les plus éloignés du site primitif.
Ce phénomène des transferts est très
intéressant : ils sont très nombreux, et finalement il est rare qu'une abbaye
définitive se trouve sur son emplacement primitif. Ces transferts, jugés normaux
au début, seront réglementés à partir de 1152.
Pour les XII-XIIIème siècles, voici
des motifs de transfert : le manque d'eau (incendie de la Bussière), danger
d'inondation, insalubrité de l'air, stérilité des terres, exiguïté des lieux,
rigueur du climat (dans les Pyrénées, Cabadour à 1050m part à l'Escale-Dieu)
ou...les loups! (Auvergne).
A partir du XIVème, les raisons des
transferts sont plutôt politiques ou économiques : question de sécurité, abbayes
ruinées par les guerres. Le Concile de Trente obligera les moniales à s'installer
dans l'enceinte des villes.
Le moment de la construction en pierre venu, on emploie les moines et convers et on
loue aussi des ouvriers laïcs. Certaines abbayes ont des architectes fameux,
comme Achard, maître des novices à Clairvaux sous Bernard. Pontigny prête
des maîtres d'oeuvre et des ouvriers spécialisés parmi ses moines.
Tournée en général vers l'Orient, l'église
est bâtie au point le plus élevé. L'eau, qui arrive d'amont, sert à la sacristie,
puis passe derrière ou sous l'abbatiale, afin d'alimenter le réfectoire, le
canal des égouts, longeant la cuisine et autres services. Les lieux réguliers
se trouvent au nord ou au sud, selon l'écoulement de l'eau.
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Telle est la démarche pour les fondations
qui se mettent à fleurir à un rythme accéléré.
A la mort d'Etienne en 1134, il y a 70 monastères fondés; en
1153, à la mort de Bernard : 340 abbayes fondées ou affiliées[4]
(maisons isolées ou congrégations entières, telles celles d'Obazine et de
Savigny[5]
qui s'affilient à l'Ordre cistercien en 1147, avec, pour Savigny, 29 filles
dont la Trappe). A lui seul, Bernard avait fondé 68 abbayes et affilié la
congrégation de Savigny.
En 1200, l'Ordre a 525 abbayes d'hommes.
Au plus haut point, en 1675, l'Ordre comptera 750 monastères de moines,
et 900 monastères de moniales se réclameront des observances cisterciennes
(nombreuses en Allemagne, Angleterre, Espagne).
Au XIIème, il y a 525 fondations; au
XIIIème : 169 ; au XIVème : 18 ; au XVème : 20
au XVIème : 0 ; au XVIIème : 4
Les fondations commencent en France, et c'est là qu'elles seront le
plus nombreuses : 240. Beaucoup se situent en Bourgogne et Ile-de-France.
On en compte 23 en Champagne et 16 au diocèse de Besançon.
Mais dès 1120, la Ferté fonde hors
de France, en Italie : Tiglieto
(elle aura beaucoup de granges au XIIIème). L'Italie aura en tout 88 maisons
(à Tre Fontane entrera Bernard de Pise, qui deviendra Eugène III, le premier
Pape cistercien); en Sardaigne + Sicile : 11. Puis le mouvement s'étend à
toute l'Europe.
En 1123, Morimond fonde Camp en Allemagne,
qui aura plus de 100 maisons. En 1128, l'Aumône fonde Waverley en Angleterre; ce pays aura 75 abbayes, l'Irlande
36 et l'Ecosse 11. Rievaulx est fondé en 1132 par Clairvaux. En 1130, Morimond
fonde Rein en Autriche; il y aura
là 48 maisons. En 1131, Clairvaux fonde Bonmont en Suisse. L'Espagne aura 56 maisons, le Portugal 13. La Belgique
comptera 20 abbayes de moines et 48 de moniales.
On va plus loin encore : 20 monastères
dans les pays scandinave: en Suède
6 de moines (la première est Alvastra[6]
en 1143) et 8 de moniales; 4 en Norvège
(dont Tuttero[7], perdu dans les glaces) et 15 au Danemark.
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Vers l'est, on fondera 13 maisons en Pologne. La querelle entre l'empereur Frédéric I et le Pape Alexandre
III mettra un frein, mais dès la paix revenue entre l'Eglise et l'Etat, il
y aura de nouvelles pousses; on fonde même au-delà de la chrétienté, en 1171
à Doberan (= on se servait des abbayes comme points de départ pour des missions
d'évangélisation). On va jusqu'en Hongrie
(Czikador naît en 1142), en Bohême,
en Silésie, en Russie (3 maisons).
Bernard a de vagues projets pour la
Terre Sainte, mais il les abandonne pour
question de sécurité par rapport aux Musulmans, et d'insalubrité. Malgré ses
avertissements, on établit précipitamment des monastères en Orient dès la seconde moitié du XIIème
: il y a 6 abbayes en Syrie, dans
les diocèses de Tripoli et d'Antioche (Belmont en 1157, par Morimond, qui
fonde elle-même à Chypre en 1169).
Mais ces maisons disparaissent bientôt, sous la conquête turque; à la prise
de Tripoli, Belmont[8]
est évacuée (1289) - actuellement elle abrite des moines grecs orthodoxes.
Et malgré toutes ces fondations, les
monastères ne désemplissent pas : il y a toujours à cette époque à Cîteaux
entre 200 et 300 moines. En 1148 à Clairvaux, après 60 fondations, on compte
encore 90 novices, 400 convers, en tout : 700 moines! On trouvera dans la
chambre de Bernard à sa mort 888 cédules de profession...[9]
On donne plusieurs causes pour expliquer une telle expansion : ce genre de vie qui attire beaucoup, qui attire aussi
bénédictins et chanoines (affiliations), l'influence de Bernard, la législation
de la Charte de Charité, qui maintient partout régularité, ferveur, unité
d'observance, et aussi la démographie : la population de l'Europe est en pleine
croissance et double entre 1050 et 1200.
II)
Evolution au XIIème :
Cîteaux grandit[10].
Au cours du XIIème, la vie législative de l'Ordre continue donc d'évoluer.
Les Chapitres Généraux rassemblent des abbés de plus en plus nombreux : ils
deviennent une assemblée dont l'autorité grandit et se distingue petit à petit
du seul abbé de Cîteaux et de sa communauté[11]. L'autorité du Chapitre
Général[12]
grandit non seulement par rapport à l'Ordre, mais aussi dans toute l'Eglise;
par exemple, les abbés cisterciens réunis en Chapitre Général font échouer
le projet du Pape, qui voulait désigner Bernard de Clairvaux comme chef de
la croisade de 1150.
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Le même Pape Eugène III, en confirmant
de son autorité les institutions de l'Ordre dans la Bulle de 1152 (Sacrosancta),
attire l'attention des abbés à bien veiller sur leur Ordre, car il devient
puissant et risquerait de dévier de son esprit primitif.
En 1152 est même donné l'ordre de cesser
les fondations nouvelles! mais il ne fut jamais exécuté! NB : cet ordre est
donné au CG où Bernard est absent...; il était malade, c'était un an avant
sa mort.
A partir d'août 1165, on voit apparaître
(explicitement dans la Bulle d'Alexandre III) une grande nouveauté dans l'Ordre
- mais qui était en "préparation" : l'abbé de Cîteaux reste le père
de tous, mais sa communauté est désormais soumise comme toutes les autres
à la Visite Régulière annuelle, qui sera effectuée par les quatre premiers pères réunis
: La Ferté, Pontigny, Clairvaux et Morimond. Pendant la Visite, l'abbé de
Cîteaux s'efface devant les "quatre premiers pères"; cette décision
a sans doute été prise au Chapitre Général de 1163.
Au début, on envisage le rôle des trois premiers pères (sans
Morimond?) uniquement en cas de déviation ou de décès de l'abbé de Cîteaux.
Leur importance ne cessera de croître : en 1185 un statut oblige l'abbé de
Cîteaux à avoir toujours au moins l'un des quatre premiers pères près de lui
pendant les définitions.
En 1190, les abbés absents au Chapitre
Général peuvent faire leur pénitence dans l'une des quatre abbayes (non plus
uniquement à Cîteaux); et on verra que le mouvement ira plus loin encore...
Il nous faut dire un mot ici de l’évolution liturgique
au long du XIIème siècle : nous
avons vu au cours précédent que l'hymnaire apporté de Molesme est remplacé
par l'hymnaire cistercien en sa première recension (=R1) ; ces corrections
se révèlent désastreuses : en son souci de fidélité à RB pour le choix d'hymnes
exclusivement ambrosiennes, avec des textes et des mélodies difficiles à mémoriser,
l’ensemble se révèle insuffisant pour tout le cycle liturgique - il a d’ailleurs
été critiqué par Abélard[13].
Cet hymnaire est donc à son tour remplacé, peu avant 1147 par
R2 (commencé sous Etienne), sous la direction de Bernard : nouvelles productions,
plus grande variété d'hymnes, rigueur théologique, conformité littéraire.
Les frères gardent des mélodies milanaises, en introduisent de plus familières,
en composent de nouvelles. R2 est remaniée à son tour entre 1174 et 1182 lors
d'une révision générale des livres liturgiques de l'Ordre[14].
En 1185 est introduit l'Office
de la Ste Vierge, qui n'était pas récité au choeur au début de Cîteaux[15].
Il y aura également l'Office pour les
défunts[16].
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Nous avons évoqué l'influence du Chapitre Général, mais il
faut dire un mot de l'influence de l'Ordre
cistercien en son entier sur la chrétienté et la civilisation du XIIème
siècle; on a écrit même que le XIIème, c'est le siècle cistercien.
¨Cîteaux a un rôle de premier
plan au niveau économique[17]
: défrichement, drainage, étangs, etc.
¨Au niveau artistique : architecture (style ogival,
cf cours sur l'art); style simple, mais qui a donné des créations remarquables
par leur équilibre, leur harmonie (chevets plats, suppression des déambulatoires
superflus).
¨Au niveau ecclésiastique,
en servant et défendant l'Eglise : l'Ordre a apporté son soutien dans la réforme
ecclésiastique commencée par les Papes Léon IX et Grégoire VIII au XIème siècle
; on peut noter qu'une centaine de cisterciens ont été évêques entre 1130
et 1200 et 15 cardinaux[18]. Il y eut même un
pape cistercien : Eugène III (1145-1152). Cîteaux a oeuvré aussi contre les
schismes (spécialement par st Bernard contre Anaclet) et pour la défense des
hérésies (Abélard, Albigeois), nous y reviendrons plus tard. L'Ordre a influencé
aussi la croisade et a été le berceau
d'ordres militaires[19] ; développons un
peu ce point :
Les ordre militaires visaient à unir
les exigences de la vie monastique à celles de la vie militaire[20] ;
le premier essai, réussi, fut celui des Templiers, fondé par Hugues de Payns,
un parent de Bernard[21] ; le saint
avait aussi un oncle du nom d’André chez les Templiers. Du fait de ces liens,
il fut amené à leur écrire une Règle en 1128, sans toutefois rien inventer,
puisque cette règle codifiait des usages[22]
en vigueur depuis 1120. Il contribua à leur renommée[23]
en rédigeant en plus son Eloge de la nouvelle chevalerie vers 1135.
L’influence de Cîteaux fut plus directe
encore sur les ordres militaires espagnols[24]
et portugais. Le premier initiateur en fut un cistercien, et Morimond fut
désignée comme leur maison-mère. Le plus connu est l’Ordre de Calatrava, né
après la défense héroïque de cette forteresse par Raymond, l’abbé cistercien
de Fitero. Les chevaliers du nouvel ordre, dont d’anciens moines de Fitero,
gardèrent l’habit cistercien. Ils furent accueillis favorablement par le CG
de 1164, "non ut familiares sed ut vere fratres", et officiellement
incorporés en 1187. Calatrava devint une congrégation cistercienne de la filiation
de Morimond. Il y en eut 4 autres, dont Alcantara.
6,7
¨
Du côté plus spirituel, on peut dire un mot de la "querelle
des observances" entre Cluny et Cîteaux. Les observances sont plus austères
à Cîteaux; Cluny les juge trop excessives et lance des accusations contre
le Nouveau Monastère, d'autant plus que de nombreux "moines noirs"
demandent à entrer dans l'Ordre, spécialement à Clairvaux. Pierre le Vénérable,
abbé de Cluny, écrit une lettre à Bernard pour mettre les choses au net; Bernard
lui répond par L'Apologie; ils deviennent amis...Nous en reparlerons
en évoquant la vie de Bernard.
L'arbre a grandi très vite et porte
beaucoup de fruits; mais déjà on le met en garde, de peur que ses fruits ne
se gâtent...ce qu'hélas le XIIIème siècle confirmera.
– – –
Questions possibles
·
Lire Grand Exorde p.374-375
·
Lire la BD sur St Bernard pour le cours suivant
[1]Voir
l'arbre dans l’Atlas cistercien et les cartes dans le livre de COCHERIL
[2] Sur les sites cf. KINDER, L’Europe cistercienne
pp.79-82
[3] Bulletin
d’Histoire Cistercienne I,342-343, et II,535; cf. aussi Hautecombe : BHC
I,877 et Pontigny : ils font déguerpir les habitants de ste Porcaire en
les relogeant plus loin (entre 1138 et 1163).
[4] Les
premières affiliations sont des ermitages (par exemple Cadouin en 1119,
et Bonnevaux en 1124), des communautés de chanoines réguliers (Cherlieu
en 1132). Elles furent plus nombreuses après la mort d'Etienne avec Aulps
et ses filles en 1135-1136. En 1147 : congrégations de Savigny et Obazine,
en bloc.
=
AUBERGER p.293-294 et cartes p.500-503; voir aussi p.495+, les cartes des
premières fondations.
[5] Les incorporations n’étaient pas sans poser de sérieux
problèmes au niveau économique et disciplinaire ; en effet, on leur
faisait souvent des concessions, par exemple on ne les obligeait pas à se
défaire de toutes les dîmes, rentes, etc. Du coup, ces concessions encourageaient
indirectement d’autres communautés à dépasser les interdits.
[6] cf.
le récit émouvant de la fondation d'Alvastra p.260 du Grand Exorde livre
4, chap 28
[7] cf. la chronique de Laval, au 21 mars 1999, sur la renaissance de ce monastère. Si vous souhaitez voir ce texte, me contacter à emmacazabonne@msn.com
[8]. Sentant le danger arriver avec les Musulmans, la communauté fonda un refuge à Chypre, Beaulieu, où elle fuit en 1289 ; la communauté vécut jusqu’au XVème. Aujourd’hui, Belmont abrite une communauté de moines orthodoxes.
[9] Il convient toutefois de relativiser la taille des communautés : en effet, à côté des géants de Cîteaux, Clairvaux, Rievaulx, il y avait beaucoup de tout petits établissements, et le CG de 1189 dut répéter que chaque maison devait avoir au moins 12 moines sous un abbé, sinon être réduite au statut de grange ou être dissoute.
[10] Cf le graphique pour le total des fondations au XIIème dans le Livre de Lekai : Cistercians: Ideals and Reality p.46
[11] D’ailleurs, la communauté de Cîteaux n’est bientôt plus
admise ; "la figure actuelle des délégués au CG, qui d’une certaine manière récupère une certaine présence
non abbatiale de la communauté fondatrice, tient sa pleine justification
au sein du charisme originaire, et ce serait une erreur de la concevoir
uniquement comme une concession de la mentalité post-conciliaire."
In Antonio Martin, Nuevo Monasterio
y vieja Orden.
[12] Il
faut dire que les abbés passent de 12 en 1120, à 40 en 1130 et 300 en 1150!
Un
texte du début du XIIIème dit que le Chapitre Général se rassemble habituellement
à partir du 14 septembre (Croix Glorieuse) à Cîteaux; il y a une salle assez
vaste pour 300 abbés. Le nombre sera dépassé, mais il y aura aussi beaucoup
d'absences : si on a enlevé l'une des premières excuses (=bénédiction d'un
novice), on admet maintenant une absence à cause de la distance (évolution
de l'Ordre oblige!); ce qui fait que de la fin du XIIème à la fin du XIIIème,
ne viennent finalement que tous les 5 ou 7 ans les abbés de Palestine, Syrie,
Chypre, Grèce, Suède, et même que tous les 2 ans ceux de Navarre.
[13] Si on veut des compléments détaillés sur R1, cf. Exordium unité 9 pp.3-5 ou à http://users.skynet.be/am012324/exordium/fra/exordium-fra.htm
[14] Pour des compléments détaillés sur R2, id pp.7-11. Sur l’évolution de la liturgie cistercienne, dans ses grandes lignes.
[15] cf. AELRED, La vie de recluse p.66 (SChrétiennes) note 1 ; cf. aussi Exordium unité 9 pp.6 et 14-15.
[16] cf. Exordium id pp.5-6 ; sur ces 2 offices, cf. le DACL à l’article Cîteaux col.1790-1791 (l’article comprend les col 1779 à 1811 ; les col 1799-1800 précisent spécialement le nom des 11 fêtes nouvelles ajoutées au cours du XIIème)
[17] Un
exemple de la réussite matérielle : Clairvaux en 1125 a 2 cellériers.
[18] Dès
1130, il y a des "cardinaux blancs"...ce qui met les cisterciens
en bonne place...Outre l'exemption de la dîme (1132), Cîteaux eut d'autres
privilèges ecclésiastiques, par exemple en 1184 : défense d'excommunier
des cisterciens (!), étendue en 1187 à leurs voisins, ouvriers, bienfaiteurs...
En
tout, il y aura dans l’histoire environ 600 évêques (+1, à savoir Nicolas
Aubertin !) et 40 cardinaux cisterciens
[19] cf. Dictionnaire d’Histoire et de Géographie Ecclésiastiques tome 8 col 634-635
[20] cf. Eloge de la nouvelle chevalerie 1,1 (p.51
dans SChrétiennes 367)
[21] Parent assez éloigné toutefois, du coté de son oncle Gaudry, frère d’Aleth.
[22] Ils avaient le triple voeu, entre les mains du patriarche
de Jérusalem pour les premiers frères, plus l’engagement de ne pas reculer
au combat et de ne pas demander grâce, ils assistaient à l’office au choeur,
office qu’ils remplaçaient par des Pater, en campagne. Ils prenaient leurs
repas en commun, et observaient le grand silence après Complies
[23] A leur apogée, au XIIIème, ils seront 15 000, avec 9000 forteresses et maisons ; l’introduction à l’Eloge de la nouvelle chevalerie donne beaucoup de renseignements
[24] C’était dans le contexte de la lutte contre les Arabes