International Immorality
The almost total
absence of reaction from the international community in presence of the cruel
and barbarian methods used by the State of Israel towards the Palestinian
people these days is a flagrant example of the every day more total absence of
respect of moral values, or simply the absence of morality within the
international commnity.
The countries of North
America and
From the time when the
neo-liberal economy imposed itself as the basic value of the countries that
consider themselves “developed” and when all the other values have finally been
submitted to that one value, practically every moral value has disappeared from
the relationship between peoples.
We have witnessed these
past few years a whole series of “teleguided”
democratic movements according to a method elaborated by the CIA and applied by
a whole series of organizations that are just a fake name for it or have been
created to do its work, in particular The
National Endowment for Democracy and its numerous “filiales”
like the billionaire George Soros’ Open Society
A massive operation was
set up in 2000 by the
The same tricks were
used a few years later to overthrow Edward Shevardnadze in
The same method brought Haiti to the “marasme” still more tragic that what the country had known
for generations but failed in Venezuela, where the American experts totally
misjudged the support of the Venezuelan population, which in its great majority
continues to be grateful to Hugo Chavez for delivering them from a long series
of corrupt governments that had plunged the people in misery in spite of the
manna of petrol.
The list of these
“democratic” elections, teleguided from outside, does
not stop to get longer and longer, without forgetting, of course, the last
election in
When, however, the
Palestinian people, through an election run according to all the democratic
rules under the eyes of foreign observers who could confirm its honesty,
elected a government that was not amiable to the regimes in Tel Aviv and
Washington, the international community refused to recognize the authority of
that freely elected government. Not only
did it refuse to recognize it, but it submitted the Palestinian population to
sufferings still greater that those it had been submitted to for more than half
a century. Subsidies (made necessary
since many years by the systematic destruction of the Palestinian economy by
Israel), and nobody seemed to find abnormal that Israel would refuse to forward
to the Palestinian government the taxes collected in its name from Palestinians
– which, according to the civil code, is a pure and simple theft. (The “velléité” expressed some days ago to start some subsidies
again did not have concrete effects so far).
Before recognizing the Hamas government the international community wants that it
renounces violence. Nice sentiments
indeed! But do we know another situation
in history where it was felt necessary to ask a people that
is militarily occupied and militarily attacked almost daily to renounce
defending itself. Of course, people can
and must ask Palestinians not to attack civilians within Israel; but why is it that
nobody dares asking at the same time Israel to stop its systematic
assassinations in Palestine, killing each time a number of civilians greater
that the “suspects” it tries to assassinate with missiles lauched
from the air towards cars often in the midst of streets full of civilians. Is there nobody in the international
community who has the courage and the moral sense to remind the autistic
governments of
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Avant de reconnaître le
gouvernement Hamas, la communauté internationale voudrait qu’il renonce à la
violence. Beaux sentiments sans
doute ! Mais connaît-on une rautre situation
dans l’histoire où l’on a cru bon de demander à un peuple occupé militairement
et attaqué militairement pratiquement tous les jours de renoncer à se
défendre. Bien sûr, on peut et on doit
demander aux Palestiniens de ne pas attaquer les civils en Israël ; mais
pourquoi personne n’ose-t-il demander en même temps à Israël de cesser ses
assassinats systématiques en Palestine, tuant chaque fois un nombre de civils
plus grand que les « suspects » qu’elle essaye d’assassiner par des
missiles lancés du haut des airs vers des autos souvent en pleine rue bondée de
civils. D’ailleurs n’y a-t-il personne
dans la communauté internationale qui ait le courage et le sens moral de rappeler
aux gouvernements autistes d’Israël et de Washington que la tradition des pays
civilisés veut qu'on arrête et qu’on juge les personnes « suspectes »
de crime plutôt que de les assassiner avant de démontrer leur crime. Évidemment
il n'est possible à personne de reprocher aux dirigeants de l’État d’Israël,
quoi que ce soit, même le crime le plus évident contre le droit international,
sans se faire traiter d’antisémite ;
et comme personne ne désire être affublé de ce qualificatif, ce chantage
continue d’être aussi efficace année après année.
Comment peut-on
reprocher aux dirigeants palestiniens de ne pas contrôler les groupes
extrémistes qui agissent sur son territoire ou en Israël alors que depuis des
décennies on a tout fait pour rendre le territoire palestinien absolument
ingouvernable, par des attaques et des contrôles militaires incessants, par la
neutralisation des moyens de communications entre les diverses parties du
territoire, et par la destruction massive et répétée de toutes les
infrastructures. Comment pouvait-on
reprocher à Arafat de ne pas contrôler la violence en Palestine, alors qu’on le
tenait prisonnier dans son compound à moitié détruit, et sans communication
avec l’extérieur, durant plusieurs années, avant son empoisonnement.
Qu’on demande à Hamas
de reconnaître l’État d’Israël, oui ; mais qu’on demande aussi à l’État
d’Israël de cesser d’empêcher, comme il le fait depuis plus d’un demi-siècle,
la constitution d’un État palestinien.
Qu’on lui demande surtout de cesser son activité frénétique des
dernières années – la construction du mur de la honte, en particulier – visant
à rendre pratiquement impossible dans l’avenir tout État palestinien viable.
Il est normal qu’on
s’émeuve de l’enlèvement d’un jeune soldat juif ; mais est-ce la fatigue
ou l’habitude qui font que personne ne s’émeuve devant l’enlèvement fréquent de
centaines de palestiniens, parmi lesquels se trouvent de nombreux enfants, qui
pourrissent dans les prisons d’Israël. La réaction d’une violence extrême du
gouvernement de l’État d’Israël à l’enlèvement de son jeune soldat, punissant
collectivement la population de Gaza en la privant d’électricité et d’eau
potable et en détruisant massivement les infrastructures (ponts en particulier)
ayant survécu aux attaques antérieures constitue, aux termes du droit international,
un crime de guerre et un crime contre l’humanité. L’arrestation de la presque totalité du
gouvernement palestinien -- récemment élu démocratiquement -- est un geste de
folie arrogante que ne rend possible que la conviction qu’entretient désormais
l’État d’Israël de posséder aux yeux de la communauté internationale une
complète immunité l’autorisant à tout se permettre, y compris ce qu’on
considère terrorisme et même crime contre l’humanité, lorsque c’est
fait par d’autres.
Je suis aussi déçu de voir
que les autorités de l’Église catholique, qui ont dépensé tant d’encre pour se
défendre contre ce qu’ils percevaient comme des accusations dans l’imagination
fertile de Dan Brown, l’auteur du Da
Vinci Code, en ont trouvé bien peu pour réagir au présent drame. Les invitations générales adressées « à
toutes les parties » à reprendre la négociation sonnent aussi creux
que les appels à la « retenue » adressés par George Bush à Israël.
L'agence de presse ZENITH -- bien connue surtout pour sa recherche constance
d'argent, mais aussi pour sa façon assez biaisée de rapporter les faits de
l'Église et du monde -- rapportait, dans son numéro du 30 juin, l'appel du Pape
à la libération du jeune soldat tenu otage -- à la demande explicite du premier
ministre israélien, Moshé Katsav, précise l'agence -- mais pas un seul mot du
sort du peuple palestinien déjà soumis alors depuis quelques jours à la cruelle
et criminelle invasion militaire d'Israël. J'ose espérer qu'une position aussi
unilatérale et donc injuste est le fait de ZENITH et non du Pape.
Je ne me fais l’avocat
d’aucune violence. Je condamne et
regrette toutes les violences qui engouffrent le Moyen-Orient, et qui affectent
les peuples d’Israël et de Palestine. Mais l’immoralité du « double standard »
de la communauté internationale me scandalise et me donne les
haut-le-cœur. Je continue de refuser le
mot « terrorisme » dont l’usage actuel est entaché d’hypocrisie on
point d’en être pourri. Pourquoi
l’explosion de bombes humaines en
Israël serait-elle un acte de terrorisme, mais pas le lancement de bombes inhumaines sur la Palestine du haut des
airs ? Pourquoi les attaques contre
les soldats de la soi-disant « coalition » en Afghanistan ou en Irak
seraient-elles du terrorisme, mais pas le sort inhumain et illégal réservé aux
victimes du cachot abject de Guantanamo Bay?
Dans un article
antérieur, j’ai utilisé l’expression de « génocide palestinien », qui
a suscité la surprise, le scandale et la colère chez certains. Je connais les définitions – d’ailleurs très
larges et plutôt imprécises – du « génocide » données par divers
documents des Nations Unies. Mais il reste que le mot génocide veut dire
étymologiquement l’acte ou l’effort de provoquer la mort d’une nation (génos). Si le fait d’empêcher systématiquement un
peuple durant plus d’un demi-siècle de se constituer en nation et d’avoir son
propre pays, et le fait de garder ce peuple – privé de la majeure partie de son
territoire -- dans des camps de réfugiés, où règne une pauvreté abjecte, et de
le soumettre à des humiliations constantes et systématiques, à une occupation
civile et militaire et à toutes sortes de harcèlement, ne peut s’appeler
« génocide », que les grammairiens m’inventent un néologisme, car
aucun autre mot d’aucune langue moderne n’existe pour décrire une telle
situation.
30 juin 2006
Abbé
de Scourmont