24,1
La famille cistercienne au XXème
Il n’est pas
facile de voir où va l’Histoire quand on est plongé dedans ; aussi, ce
cours sera-t-il plus une série de flashes qu’une véritable analyse du XXème
siècle cistercien. Nous essaierons de suivre en parallèle les Abbés Généraux.
1)
Dom Sébastien
Wyart (1892-1904), comme
on l’a vu au Cours 20, est le premier Abbé Général de l’Ordre Cistercien de
la Stricte Observance. Moine du Mont des Cats[2],
il en est l’abbé en 1883. En 1887, on l’élit abbé de Sept-Fons, et vicaire
général de l’Ancienne Réforme. Abbé Général en 1892 donc, il est en même temps
abbé de Cîteaux[3] à partir de
1898. Il meurt en 1904 à Rome, en pleine activité[4].
En France,
c’est une période politique difficile, avec de graves menaces sur les communautés
religieuses, et des persécutions[5].
L’Ordre délègue Dom Chautard, abbé de Sept-Fons (nous en reparlerons plus
loin) auprès du gouvernement, pour défendre l’Ordre ; il rencontre Clémenceau,
et arguant de leur utilité sociale due à leur économie agricole, il réussit
à le convaincre et à obtenir de lui le maintien des monastères trappistes.
Seuls Chambarand (moines)
et Fontgombaut (fondé par Bellefontaine en 1849) seront fermés ; mais
on avait prévu des refuges[6]
à l’étranger, et l’Ordre sort de la persécution encore agrandi.
2)
Le second Abbé
Général nous est plus proche, puisqu’il s’agit de Mgr Augustin Marre
(1904-1922) ; Mgr, car le Cardinal Langénieux, archevêque de Reims, l’a
choisi comme évêque auxiliaire en 1900. Il avait été élu abbé d’Igny en 1885.
24,2
La première guerre mondiale
de 1914-1918 est une lourde épreuve : tous les jeunes moines sont mobilisés,
il y a beaucoup de victimes, de lourdes destructions pour les monastères situés
dans les zones d’opérations militaires (Mont des Cats, Oelenberg, Igny).
3)
Dom Augustin
est suivi par Dom Jean-Baptiste Ollitrault de Kéryvallan (1922-1929),
abbé de Melleray en 1920. Il aura spécialement à s’occuper de Caldey.[7].
4)
Pour changer
de l’hégémonie française, c’est un flamand qui est élu en 1929 : Dom
Herman-Joseph Smets (1929-1943), abbé de Westmalle. C’est lui qui commence
l’usage des lettres circulaires, usage encore courant ; sa lettre de
1935, intitulée « le véritable esprit de notre Ordre » est célèbre[8].
*
Sous ces 4
Abbés Généraux, l’Ordre vit un moment important, puisque les trappistes rassemblés
dans un Ordre unique s’attachent à mettre en place une organisation inspirée
par la Charte de Charité, et à retrouver la vie cistercienne primitive, dans
la liturgie, l’observance.
Ainsi, on
procède à une révision des Constitutions (1924 pour les moines, 1926 pour
les moniales). Mais contrairement à la Charte de Charité qui pose au point
de départ la communauté locale, on a affaire ici à une perspective centralisée
et pyramidale. On considère que l’unité est assurée par l’uniformité des pratiques.[9]
Par ailleurs, l’attribution de pouvoirs importants aux évêques représente
un danger pour l’identité cistercienne des moniales ; du coup, les Constitutions
ont tendance à renforcer l’autorité du Père Immédiat, au risque de limiter
l’autorité des moniales, et de mettre leurs monastères sous une double tutelle.[10]
Les CG du
moment ont le souci de développer les études en liturgie, en hagiographie,
en droit. De 1933 à 1941 le Père Joseph Canivez, de Scourmont, publie les
Statuts de CG de l’Ordre ; et c’est en 1933 que naissent les Collectanea ;
la publication en est confiée à Scourmont, où Dom Anselme Le Bail est abbé
(cf. plus loin).
24,3
De grands
spirituels exercent alors une influence profonde :
* Dom
Chautard (1858-1935), abbé de
Sept-Fons. Il est l’auteur fameux de L’âme de tout apostolat, où il
montre la place et le rôle de la prière dans toutes les situations de l’existence.[11]
* Progressivement, on abandonne les Règlements
de Rancé et de Dom Augustin de Lestrange, et ce sont des années fécondes d’effort
persévérant pour revenir à l’interprétation primitive de la RB, de la Charte
de Charité, des Us. La révision du Directoire spirituel, de Benoît
Moyne (en 1869, cf. cours 20,6) s’avérait nécessaire. On la confie à Dom Vital Lehodey (1857-1948), abbé de Bricquebec, sans doute en
raison de son constant souci d’intériorité, d’esprit de foi et d’amour. Il
publie le nouveau texte en 1910[12] ;
il y montre spécialement que la pénitence n’est qu’un moyen, et que le but
de la vie cistercienne, c’est l’union la plus étroite possible avec Dieu dès
ici-bas.[13]
* Dom
Anselme Le Bail (1878-1956),
abbé de Scourmont[14].
Il a lui aussi beaucoup aidé à ce retour aux sources. Par une connaissance
profonde des premiers auteurs cisterciens et de leur spiritualité, il a su
révéler aux autres le goût, la richesse et l’actualité de ces textes.
A cette période,
on publie aussi beaucoup de vies de saints moines et moniales.
*
Notons qu’en
1930, les moines de ND de la Délivrance, en Yougoslavie (documents joints
n°2 et 3), inquiétés, se ménagent un refuge en Algérie ; il sera transféré
en 1934 puis repris par Aiguebelle : ND de l’Atlas (1947).
C’est aussi
sous le généralat de Dom Herman-Joseph que la révolution marxiste fait ses
ravages en Espagne, avec pour notre Ordre la destruction de Viaceli et le
martyre de 19 frères[15].
Leur cause de béatification a été introduite en 1962.
24,4
L’époque nous vaut 2
autres saints :
¨ Le Bienheureux Rafael (1911-1938) de San Isidro en Espagne ;
jeune frère d’une grande simplicité et d’une grande richesse intérieure, spirituelle
et artistique, il ne sera admis que comme oblat, en raison de sa santé. Il
meurt du diabète. Jean-Paul II l’a béatifié le 28 septembre 1992[16]
¨ La Bienheureuse Maria-Gabriella, du monastère de Grottaferrata
en Italie, (transféré à Vitorchiano) offre sa vie pour l’unité des chrétiens
en 1939, elle a 25 ans. Jean-Paul II la déclare bienheureuse le 25 janvier
1983.[17]
5)
Pendant la seconde
guerre mondiale, les CG sont interrompus, et c’est Dom Dominique Nogues
(1946-1951), abbé de Timadeuc, vicaire du précédent Abbé Général, qui s’occupe
des affaires de l’Ordre ; il est élu en 1946, au premier CG qui suit
la fin de la guerre ; on sent qu’il y aurait des points de la vie quotidienne
à adapter, mais il se révèle opposé à tout changement.[18]
Pendant cette
guerre, il y a moins de pertes que lors de la 1ère [19].
Mais surtout la persécution nazie et l’occupation militaire bouleversent la
vie monastique[20].
En 1945, 2
monastères yougoslaves sont détruits et les moines dispersés. Cette guerre
évoque tout spécialement le martyre d’une vingtaine de nos frères chinois
de ND de Consolation, avec leur longue marche vers la mort en 1947, après
que leur monastère ait été pillé puis détruit.[21]
ND de Liesse lui se réfugie à Lantao. Au Japon, les monastères du Phare, de
Tenshien, ne sont pas détruits, et on envisage même des fondations :
Seiboen, Nasu (1954). Mais la guerre a apporté beaucoup de souffrance pour
les jeunes moines réquisitionnés.
En 1946, l’abbaye
des Dombes reçoit la Légion d’Honneur pour les services rendus par les moines ;
mais il y aura aussi de dures représailles pour quelques maisons qui ont fait
de la résistance.
Pendant ce
temps, au CG de 1946, on se soucie de préparer le 8ème centenaire
de la mort de st Bernard.
Les premières
années du XXème voient une nouvelle vague d’expansion, en raison d’une part
des lois anticléricales en France, mais aussi d’autre part remarquons bien
que les fondations dans les jeunes Eglises ne sont pas uniquement motivées
par le seul souci de s’assurer des refuges. Il y a en effet un véritable engagement
conscient des contemplatifs dans l’œuvre missionnaire, sous l’encouragement
de la papauté et l’appel des évêques. L’après-guerre connaît un regain encore
plus fort d’expansion, de par le nombre de vocations. Ceci est tout spécialement
remarquable aux USA : entre 1944 et 1956, on passe de 3 à 12 monastères,
soit de 300 à 1000 moines - l’influence de Thomas Merton (1915-1968)[22]
a très certainement joué ici.
24,5
La seconde guerre est
aussi l’occasion et la cause de changements socioculturels profonds dans la
société, ce qui se ressent aussi dans l’Ordre, de par les transformations
que nous allons voir se présenter progressivement.[23]
6)
On change en
effet un peu d’atmosphère avec l’élection de Dom Gabriel Sortais [24]
(1951-1963 :il meurt en plein Concile), abbé de Bellefontaine. Son généralat
va s’avérer très important. Son prédécesseur n’avait rien voulu retrancher
de l’austérité de l’observance ; aussitôt après sa démission, on étudie
la durée du sommeil ! ; Dom Gabriel le fait passer à 7h1/4 pour
les moines et 7h3/4 pour les moniales ; il supprime aussi le Petit Office
de la Vierge, qui doublait chaque office.[25]
Dom Gabriel
entend multiplier les contacts avec les supérieurs et les moines, et il envoie
2 lettres circulaires par an aux communautés ; il est sensible aux besoins
des communautés.
Et c’est en
1960 qu’apparaît la 1ère conférence régionale, même si elle n’a
que le titre de rencontre d’amitié ; Dom Gabriel est au fond assez opposé
à ce genre de choses, craignant des menaces de séparatisme...(NB : en
1954, il y avait eu une tentative de sécession en Espagne !). Cependant,
la réalité des conférences régionales va très vite évoluer.
Petit à petit,
tous les points d’observance qui avaient fait l’objet d’un nombre croissant
d’exceptions ont fini par être modifiés ou supprimés. Noter qu’on passe toujours
par la même évolution : refus de tout changement Ä modifications ponctuelles Ä loi-cadre, laissant une plus large initiative aux autorités
locales.
C’est en somme
un aggiornamento en avance sur Vatican II ; d'ailleurs, Dom Gabriel était
très en lien avec Jean XXIII .
24,6
Formation :
En 1950 naît
Cîteaux Commentarii, (revue d’histoire, à caractère scientifique),
grâce au Père Roger De Ganck[26]
et au Père Edmond Mikkers
(1910-1993)[27], et en 1951
apparaissent 2 nouvelles revues de l’Ordre, une en néerlandais, l’autre en
espagnol : Cistercium. En 1952 on révise le Ménologe cistercien.
Quant à l’anniversaire de 1953, il est l’occasion de nombreux ouvrages, articles
et traductions, et les Abbés Généraux, dans leurs lettres circulaires, ne
vont cesser de rappeler l’esprit de st Bernard et des premiers fondateurs.
Et c’est en 1959 que paraît le 1er volume de la collection Pain
de Cîteaux, sous la direction de Robert Thomas, de Sept-Fons.
C’est un temps d’essor
pour les études, en liturgie, architecture, histoire ; on lance un plan
de formation pour les jeunes, en publiant des fiches mensuelles ; on
envoie des étudiants à Rome, et pour cela Dom Gabriel fait construire en 1958
une nouvelle maison généralice, qui sert aussi de maison d’étude pour 80 moines
étudiants. On étudie aussi de plus près la législation cistercienne, spécialement
avec Colomban Bock
(1905-1956)[28].
C’est aussi surtout
pendant cette période que le Père Anselme Dimier (1898-1975)[29]
fait ses campagnes de fouilles : Foigny en 1959, Igny en 1960-1962, Trois-Fontaines,
et Vauclair pendant 15 ans !
Nous ne pouvons quitter
cette période sans évoquer Dom Jean Leclercq (1910-1993), bénédictin de l’abbaye de Clervaux
au Luxembourg. C’est sans doute lui qui aura le plus travaillé sur st Bernard
dans ce siècle, avec sa publication des oeuvres complètes en latin (des années
1957 à 1977) et ses innombrables livres ou articles.[30]
C’est aussi
une période de considération de la branche féminine de l’Ordre, qui reçoit
de nouvelles possibilités d’interventions, de responsabilité. Ainsi en 1959,
grande nouveauté, a lieu la 1ère réunion d’abbesses (les suivantes
seront en 1964 et 1968)[31]
- à cette occasion, elles passent par Igny (cf. album photos).
Par ailleurs,
Dom Gabriel propose de changer le statut de l’Abbé Général : désormais,
il est le Père Immédiat de Cîteaux, et la communauté de Cîteaux peut alors
s’élire pour elle-même un abbé.
Quant aux
CG, depuis 1950, on ne s’y préoccupe plus essentiellement de questions concrètes
d’observance, mais de questions plus vastes.
24,7
On les perçoit comme
des lieux de partage d’expérience.[32]
Et c’est en 1962 qu’est décidée l’unification de nos communautés, mais nous
en reparlerons sous l’Abbé Général suivant, puisque c’est en 1965 que le décret
est paru.
Par ailleurs,
Dom Gabriel a beaucoup aidé au développement de la dimension missionnaire
cistercienne ; c’est une grande période de fondation[33]
en Espagne, Irlande, en Afrique[34],
par des monastères anglophones et francophones (Mokoto en 1954, La Clarté-Dieu
en 1955, ainsi que Bela Vista en Angola par San Isidro, Victoria au Kenya
en 1956 par Tilburg, Maromby à Madagascar en 1958 par Mont des Cats), et aussi
en Amérique latine : Argentine (Azul en 1958 par Spencer), Chili (ND
des Andes en 1960) ; en Australie (1954 : Tarrawarra), également
dans de nouveaux états : Indonésie (Rawaseneng, « le marais joyeux »,
en 1953), Nouvelle-Zélande (Kopua en 1954 par Mont Melleray).
De ce mouvement missionnaire
naît une nouvelle mentalité, plus universelle, plus ecclésiale, avec de nouveaux
problèmes : inculturation, adaptation, comment retrouver ce qui fait
la spécificité cistercienne.
7)
Dom Ignace Gillet (1964-1974), abbé d’Aiguebelle[35], va avoir
à concrétiser tout l’aggiornamento issu du Concile Vatican II.
Cette période
post-conciliaire, d’une très grande richesse, a été sur le moment à la fois
un temps d’incertitude, de perte de l’identité monastique (=expression fort
à la mode alors), mais aussi un temps de redécouverte d’une identité plus
profonde et plus universelle, au-delà des us : telle avait bien été l’intuition
de Dom Sortais, une intuition contemplative : les observances ne sont
plus des moyens ascétiques mais des modalités vivantes de la contemplation ;
on comprend que la décentralisation va conduire à plus d’union.
Temps d’incertitude,
disais-je, de remise en question, pendant ces années 1960-1970 ; donnons
comme exemple le départ de 690 profès solennels aux USA entre 1951 et 1971.
Temps de redécouverte
d’une identité plus profonde : les CG de 1967 à 1974 acceptent petit
à petit un pluralisme entre les monastères, sur la base de quelques observances
fondamentales ; il va se manifester sous 3 formes, toutes aussi capitales
et décisives les unes que les autres, dans la ligne du Concile :
A)
Liturgie :
Depuis 1953,
il y avait un certain allégement des horaires, grâce à la simplification de
la prière, mais tout va prendre une tournure plus importante dans la foulée
du Concile.
24,8
En 1965, la Commission
de Liturgie renouvelle ses membres. En mai, on supprime les grilles au choeur,
et on accorde aux moniales l’autorisation de chanter l’office en langue vernaculaire,
mais Rome veut maintenir à tout prix le latin là où il y a des clercs...Les
supérieurs font alors une requête à Rome, et on obtient gain de cause ;
mais ce n’est qu’en 1971 qu’est généralisée la possibilité d’utiliser la langue
vivante pour la liturgie. On rétablit aussi la concélébration, la communion
au calice et la réception de l’hostie dans la main (1971) ; Prime est
supprimé.
Le passage
au français pour la récitation des psaumes demandait une nouvelle organisation ;
en 1966, on envoie un questionnaire à tous les membres de l’Ordre. En 1967,
les abbés acceptent de laisser à la détermination locale des décisions qui
ne touchaient pas à l’essentiel. On accepte aussi le principe d’expérimentations
plus poussées, qui débutent en 1968, quant à la structuration de la psalmodie.
Il y eut des remous ...des interventions du redoutable Antoniutti (cardinal responsable
de l’organisme du St-Siège chargé des religieux), puis une lettre d’apaisement
du pape le 8 décembre 1968[36],
où on recommande la prudence, la réflexion, mais aussi d’aller vers un certain
pluralisme.
En mai 1969, le St-Siège
nous accorde une loi-cadre : les 150 psaumes doivent être dits sur 15
jours maximum, et l’Abbé Général peut dispenser d’une ou 2 Petites Heures.
La Commission
de Liturgie va alors passer le flambeau aux commissions régionales (par langues) ;
en 1968 on crée la CFC, en collaboration avec des Bénédictins, mais aussi
Fr. Pierre-Yves de Taizé, les Pères J.Gélineau et D.Rimaud. On organise des
sessions de formation pour le chant, avec l’aide de musiciens ou de maîtres
de chorale, comme J.Berthier ; on forme aussi aux principes de base de
la liturgie. La Commission de Liturgie fonde sa revue Liturgie en novembre
1966.
La CFC élabore plusieurs
schémas de répartitions des psaumes, et pour chaque office une structure de
base ; ces choix liturgiques sont approuvés par Rome en 1974.[37]
B)
L’unification des communautés - décret paru en 1965.
Cela veut
dire qu’on supprime la séparation choristes/convers, qui semblait un anachronisme,
une injustice sociale, absurde et inacceptable, aux yeux de certains. Mais
cela ne s’est pas fait sans difficultés, peut-être dues au fait qu’à l’époque
l’esprit de la vocation de frères/soeurs convers(es) n’était pas complètement
compris. La valeur de cette unification est importante : à tous est accordée
la même grâce d’appartenir à l’Ordre, avec les mêmes conditions, obligations
et droits.
C)
Le Statut Unité et Pluralisme :
Il paraît
en 1969, la grande date de la décentralisation cistercienne ; on peut
le trouver à la fin de nos CST[38].
24,9
C’est un texte qui légitime
le pluralisme entre les monastères, sur la base de quelques observances fondamentales.
Désormais, ce n’est plus l’uniformité qui fait l’unité de l’Ordre, le fait
d’avoir des us et des coutumes identiques, mais "avant tout un sens profond
de notre communion dans l’expérience de nos valeurs spirituelles communes",
la pleine reconnaissance des valeurs soutenant la vocation cistercienne, et
qui pourraient être exprimées de façons différentes, selon les cultures.
Ce texte a pu désorienter d’abord, de par son caractère si
différent de la législation connue jusque-là dans l’Ordre ; il ne fixe
pas un minimum d’observance matérielle
au-dessous duquel on ne pourrait descendre, mais c’est plutôt un appel à vivre
des valeurs jamais pleinement réalisées.
Au CG de 1969, on vote
aussi, cela va ensemble, un texte très important : La
Déclaration sur la vie cistercienne (qu’on trouve aussi à la suite de
nos CST). Ce texte est inspiré d’une étude sur la RB, fruit de la Réunion
des Abbesses en 1968.
*
Du fait de
ces 3 facteurs, 1967-1969 est une période de grande expérimentation, qui à
l’époque semblait même menacer l’unité et l’identité de l’Ordre. Chaque monastère
a dû vivre ses découvertes, faire ses adaptations nécessaires, ses nouvelles
expériences, sa propre évolution. On est passé d’une uniformité qui garantissait
une perfection apparente de l’observance, à une recherche attentive d’un consensus,
qui rendrait chaque personne impliquée de façon responsable dans la vie de
sa propre communauté, et qui ouvrirait sur un processus de conversion personnelle
et communautaire.
L’évolution
au niveau de chaque communauté s’est traduite au niveau de l’Ordre en son
entier par la collégialité[39],
la responsabilité pastorale[40],
l’unité et la collaboration entre les régions[41],
les échanges culturels, un nouveau sens de l’appartenance à la réalité cistercienne.
Petit à petit, l’effort s’est centré autour de la composition de nouvelles
Constitutions, d’une Ratio, de nouveaux statuts ; en effet, après Vatican
II, l’OCSO, comme toutes les congrégations de l’Ordre de Cîteaux, vont rédiger
de nouvelles CST.[42]
24,10
Mais notre Ordre a connu
aussi des difficultés du fait de mauvaise compréhension de la part de Rome ;
en janvier 1970, sans avoir été consulté, le conseil de l’Abbé Général apprend
qu’ "il avait été décidé de donner à nos moniales le droit de faire elles-mêmes
leur propre législation". - le St-Siège préférait leur autonomie complète
à des réunions mixtes !!, ignorant ou négligeant par là l’unité interne
de l’Ordre entre moines et moniales. Les tentatives de discussions avec Rome
se sont avérées vaines. C’était ouvrir la voie à 2 CG parallèles, ce qui n’est
pas compatible avec l’unité de notre Ordre. Tout le monde réagit contre l’irrégularité
de cette mesure prise sans consulter l’Ordre, sans tenir compte des consultations
faites au sein de l’Ordre : en effet, les moniales souhaitaient participer
à l’autorité de l’Ordre, non une séparation. Nous voilà donc à partir de 1971
en présence d’un CG scindé en 2[43].
L’Ordre réagit par un sursaut unitaire, notamment avec les conférences régionales
mixtes.
Le passage
d’une formation basée sur l’apprentissage d’observances, à celle basée sur
l’intériorisation des valeurs, entraîne une redécouverte des études en patristique,
théologie, spiritualité mystique, avec l’accent mis sur la tradition cistercienne[44],
et sur la lectio.
Toute cette
évolution ne s’est pas faite du jour au lendemain, ni sans heurts, du fait
aussi d’éléments culturels, par exemple l’influence du mouvement psychologique
dans les années 1960-1980 (aux USA puis en Europe), la fascination pour les
religions orientales (aux USA), deux facteurs mettant fort l’accent sur la
personne, l’individu, parfois au détriment de l’unité communautaire. En Amérique
du Sud, la théologie de la libération a par ailleurs amené à une démocratisation
exagérée dans certaines communautés, avec réduction de l’autorité, tout devant
être soumis à l’approbation communautaire.
24,11
8)
Dom Ambrose
Southey (1974-1990), abbé de Mont st Bernard, a eu à apporter une dynamique
créatrice dans le sens de l’évolution. Il avait et a toujours une extraordinaire
capacité à mettre les cartes sur table et à aider à se faire un jugement.
Ses appréciations ont aidé les communautés à aller vers une transformation
authentique. Depuis Dom Hermans, c’est le premier non francophone. Son élection
symbolise l’ouverture de l’Ordre à la diversité culturelle, et met fin aussi
à une période de tensions entre l’assemblée capitulaire et l’Abbé Général.[45]
Depuis 1987,
on a trouvé une formule pour parer à la scission législative de l’Ordre :
on convoque des réunions mixtes conjointes (=Réunion Générale Mixte, RGM)
à des chapitres législatifs de chaque branche ; on réunit ainsi 2 entités
juridiques distinctes, mais c’est déjà un pas en avant, même si cela amène
des complications pour les séances de vote, par exemple.[46]
Pour la croissance
de l’Ordre, notons 2 incorporations : Brialmont (1975) et Awhum (1978).
Du côté des fondations, Abakaliki (1981) est la 1ère fondation
"nouvelle manière", avec juste 3 professes solennelles ; ce
sera la même chose pour Huambo en 1983. Un autre petit changement pour les
communautés de moniales : jusqu’alors elles passaient directement de
rang de fondation à celui d’abbaye ; désormais, en 1978, on introduit
le rang de prieuré (simple ou majeur, c’est-à-dire semi-autonome ou autonome).
Quant aux
conférences régionales, leur rôle ne cesse de s’affirmer[47] .
L’étape régionale fait désormais partie du processus normal de préparation
des décisions au CG. C’est un lieu privilégié d’échange pastoral. Cette structure
s’équilibre bien avec celle de la filiation : la filiation permet aux
régions de ne pas se renfermer sur elles-mêmes.
Caractéristique
de l’époque est la création en 1980 du Bulletin de liaison, pour l’échange de
nouvelles entre les monastères, publié par la maison généralice[48].
24,12
9)
Dom Ambrose est
suivi par le premier Abbé Général non européen, Dom Bernardo Olivera[49]
(élu en 1990, au CG qui a reçu la démission du précédent), d’Azul en Argentine.
Outre sa grande qualité contemplative, sa simplicité, son humilité, son humour,
on remarque chez lui la lucidité du jugement et surtout l’art de faire la
synthèse d’une situation.
Il me semble
aussi qu’il a une vision prophétique pour notre Ordre aujourd’hui ; on
peut consulter à ce propos sa 3ème conférence au CG de 1996[50],
où il nous fait part de quelques unes de ses utopies, visant à une plus grande
intégration, entre moines/moniales[51]
(jusqu'à envisager une abbesse générale), entre les régions, les cultures,
entre tous les membres de la grande famille cistercienne, pour un partage
du charisme cistercien - que ce soit avec l’Ordre de Cîteaux, comme avec les
séculiers ; il existe en effet de nombreux groupes de laïcs désireux
de vivre de la spiritualité cistercienne au cœur du monde, en Europe (cf.
la Grange de Clairvaux), aux USA, en Afrique, aux Philippines[52].
La diversité
de notre Ordre est aussi enrichie par l’existence d’une Congrégation de moniales,
toute entière associée à notre Ordre : la Congrégation Cistercienne de
st Bernard ; elle compte 23 monastères en Espagne, plus quelques uns
ailleurs (Canaries, Pérou) avec comme Abbesse Présidente l’abbesse de las
Huelgas. Il y a par ailleurs des monastères de moniales spirituellement associés
à notre Ordre : la Merci-Dieu[53],
les Bernardines d’Esquermes[54]
(8 monastères), les Bernardines d’Oudenarde (affiliées depuis 1946), réparties
en 9 diocèses (en France, Belgique, au Rwanda, au Tchad, en Angleterre - soeurs
anglicanes).
Pentecôte
1990 étant la date d’approbation par Rome de nos nouvelles Constitutions,
il est bon d’en dire un mot ici : elles ont connu 3 projets ; le
plan retenu, qui n’est plus pyramidal, mais met le monastère avant les structures
de l’Ordre, vient de Dom Bernard Johnson, avec comme rédacteur le P.Michael
Casey, de Tarrawarra (Australie). Le texte comporte des motivations doctrinales
et spirituelles, il est le plus proche possible entre moines et moniales[55].
Ces Constitutions ont été approuvées à Holyoke en 1984 par les moines et à
l’Escorial en 1985 par les moniales[56].
Sous son généralat,
en un temps où le fanatisme d’extrémistes islamistes fait rage, spécialement
en Algérie, une nouvelle page de martyre s’inscrit dans notre Ordre, avec
l’enlèvement, la détention et la mise à mort de nos 7 frères de ND de l’Atlas,
le 21 mai 1996[57].
24,13
Les années
90 sont éprouvantes pour plusieurs autres communautés : en Angola, du
fait de la guerre civile, en Bosnie, en raison du conflit avec la Serbie (Mariastern
devant même laisser son nom allemand pour Marija-Zvijezda), et nos communautés
du Zaïre, au moment de la chute de Mobutu : les frères des Mokoto sont
partis en exil, répartis dans de nombreuses communautés de l’Ordre, après
le pillage de leur monastère ; et 10 soeurs de la Clarté-Dieu se sont
réfugiées quelques années à Igny leur maison-mère, via le Rwanda, à partir
du 15 décembre 1996. De façon générale, la vie cistercienne s’avère difficile
en Afrique, en raison du contexte économique désastreux.
Avec Dom Bernardo,
on continue d’approfondir nos CST, de les préciser (Statut de la Visite Régulière,
Statut des fondations, aménagés aux CG de 1996, Statut de l’administration
temporelle au CG de 1999).
C’est sous son généralat
que nous avons célébré le 9ème centenaire de la fondation de Cîteaux ;
cet anniversaire a été célébré au niveau mondial, tant au niveau liturgique
par chaque communauté cistercienne et par beaucoup d’églises, qu’au niveau
culturel avec une quantité étonnantes d’expositions, conférences, de publications
scientifiques ou de vulgarisation, etc ; le programme de formation sur
nos sources cisterciennes, Exordium[58],
rédigé par Père Michael Casey (Tarrawarra) a été travaillé par toutes nos
communautés. Après une semaine exceptionnelle de Synaxe, qui réunissait pour la première fois à Cîteaux des membres
de toute la Famille Cistercienne, une Eucharistie solennelle a été
célébrée le 21 mars 1998 à Cîteaux, présidée par Dom Olivier entouré des deux
Abbés Généraux ; une foule cistercienne nombreuse et variée a participé
à l’événement, et chaque communauté a chez elle une petite céramique en souvenir
de ce jour. Beaucoup de communautés cisterciennes se sont mutuellement rendu
visite cette année-là.
Avec son insistance
sur le "renouveau spirituel inculturé",
on progresse aussi dans l’ouverture respectueuse à la diversité, à l’universalité
(la marche de la communauté de Kurisumala en Inde, de rite syro-malankar,
vers l’intégration à notre Ordre, me semble en être la meilleure illustration[59]).
Dom Bernardo contribue à cette ouverture en invitant également, à chaque CG,
des supérieur(e)s ou des moines et moniales, de tous pays et de toutes cultures,
à donner des conférences sur le sujet du CG, alors que traditionnellement
seul l’Abbé Général donnait ce genre d’enseignement pendant le CG. Cette tendance
profonde essaie arrive aussi à se traduire au niveau juridique, avec la restructuration
du Conseil de l’Abbé Général au CG de 1999 : il est désormais mixte avec
3 moines et 2 moniales : Mère Cécilia (Tenshien) et Mère Danièle (ancienne
abbesse des Gardes)[60].
On commence aussi à envisager des supérieurs non-prêtres.
Je voudrais
enfin évoquer quelques grands noms du Cîteaux actuel :
Þ Dom Vincent Hermans († 21.12.1993), grand
canoniste ; il a été définiteur de 1946 à 1977 et procureur de 1967 à
1977.
Þ Dom Armand Veilleux[61],
procureur général de 1990 à 1998, et qui est par ailleurs le spécialiste de
Pachôme.
Þ Signalons plusieurs historiens, outre
Mikkers et Canivez, déjà cités : Jean de la Croix Bouton (Aiguebelle),
Maur Cocheril (Port du Salut), Maur Standaert (Scourmont[62]),
Chrysogonus Waddell (Gethsémani) qui a sorti en 1999 une édition critique
remarquable (la première !) de nos Documents
Primitifs.
Þ Sans oublier de grands spirituels :
André Fracheboud (Tamié), Charles Dumont[63]
(Scourmont), Dom André Louf (Mont des Cats), Père Michael Casey (Tarrawarra).
24,14
Et
l’Ordre de Cîteaux ?
Au XXème,
il connaît une croissance plus lente que l’OCSO, mais régulière ; des
services pastoraux éminents, des travaux d’éruditions de qualité sont à remarquer.
C’est à leur
CG de 1925 que se ravive la décision de fonder en pays de mission. En 1929,
Casamari entre dans l’Ordre de Cîteaux ; cette congrégation est d’une
grande vitalité, avec des fondations en Italie, mais aussi en Erithrée (1979,
cf. document joint n°13), en rite éthiopien ; elle a là-bas 2 monastères,
plus 1 au Brésil, 1 aux USA et 10 en Italie.
L’Ordre compte
en tout 12 congrégations[64] :
1.
Congrégation
d’Autriche : 6 monastères
2.
Congrégation
de Mehrerau : 2 en Autriche, 2 en Allemagne ; Yougoslavie, Suisse
3.
Congrégation
de st Bernard en Italie : 8 monastères, plus 1 au Brésil ; c’est
eux qui restaurent Poblet en Catalogne en 1940, et Chiaravalle en 1952 (fondé
par st Bernard en 1135 et fermé à la Révolution).
4.
Congrégation
de Marie Médiatrice : 2 monastères en Belgique ; Hollande
5.
Congrégation
de l’Immaculée Conception : France (Lérins), Canada, Vietnam
6.
Congrégation
du Coeur Immaculé de Marie : Allemagne, Tchécoslovaquie (dispersé)
7.
Congrégation
de Zirc : Hongrie, et 2 aux USA (Spring Bank, en 1928 et Dallas en 1955,
le monastère de Farkasfalvy, à la fuite du régime communiste.)
8. Congrégation de Casamari
9.
Congrégation
d’Espagne : 2 monastères
10.Congrégation de Pologne : 6 - la vie a pu s’y maintenir
malgré le régime
11.Congrégation de la sainte Croix : 3 au Brésil, consacrés
à l’enseignement et à l’agriculture
12.Congrégation de la sainte Famille : 5 monastères au Vietnam,
dont un réfugié en Suisse.
24,15
Chez les moniales, il
y a 11 monastères en Italie, 5 en Suisse, 3 en Autriche, 2 en France (Castagniers
et Boulaur), Kismarös et Regina Mundi en Hongrie ; Tchécoslovaquie, Belgique,
Bolivie, Danemark, Vietnam.
La grande
diversité entre les monastères a posé problème. En 1933, ils établissent des
CST, sur la base de la Charte de Charité, réglant le gouvernement suprême
de l’Ordre, tout en laissant aux diverses congrégations une large autonomie.
Les dispositions concernant la vie monastique sont donc réservées à chaque
congrégation, sous la direction d’un abbé président.
En 1945 naît
la revue Analecta Cisterciensi,
qui comporte des travaux d’érudition.
La 2nde
guerre mondiale a eu de graves conséquences derrière le rideau de fer, avec
pratiquement la fin de la vie cistercienne en Hongrie, mais heureusement en
train de renaître, même à Zirc. Beaucoup sont morts en déportation ou en prison[65];
au Vietnam aussi il y a eu beaucoup d’emprisonnements.
En 1968-1969
ils ont aussi leur texte "Déclaration
du CG sur les principes élémentaires de la vie cistercienne".
L’Ordre a
eu de grands abbés généraux, comme Sighard Kleiner, Polycarpe Zakar (Hongrois) ; c’est maintenant Dom Mauro (abbé de Poblet).
Signalons
aussi leur grand historien, Louis
Lekai, actuellement à Dallas aux USA, où il a été prieur de 1969 à
1976 ; c’est l’auteur des Moines Blancs.[66]
Il nous faut
dire ici un mot encore de la relation entre l’OCSO et l’Ordre de Cîteaux ;
au début du siècle, Dom Sébastien Wyart, 1er Abbé Général de l’OCSO
(cf. p. 143), demande au Pape Léon XIII d’éclairer la situation canonique
de l’OCSO en lien avec l’OC ; le Pape répond par une lettre : Non
Mediocri (30 juillet 1902)[67].
Nous nous
trouvons donc actuellement en présence d’un seul Ordre divisé en 2 branches
(OCSO et Ordre de Cîteaux[68]),
chacune se recommandant des mêmes fondateurs, acceptant une même Charte de
Charité. Il y a 2 Abbés Généraux ayant les mêmes droits, et pourtant l’unité
entre les 2 branches est encore à faire[69].
Le Pape Jean-Paul II nous y exhorte, spécialement dans sa lettre "À l’occasion" du 6 octobre 1996[70],
et dans sa lettre écrite pour le 9ème centenaire de l’Ordre, le
21 mars 1998[71]
24,16
Actuellement (en 1987),
· l’Ordre de Cîteaux a 1300 moines............
en 69 monastères
1169 moniales......... en 60
monastères
·
l’OCSO a..................2918
moines............ en 89 monastères
(2512
en 97 monastères en 1999)
1901
moniales......... en 56 monastères
(1863
en 66 monastères en 1999)
L’OCSO est
réparti en 11 régions (cf. liste dans Actes de la RGM de 1997, p.[3]).
Conclusion :
Pour caractériser
l’Ordre au XXème, nous pouvons souligner sa vigoureuse expansion[72],
son internationalisation croissante, le renouveau de la spiritualité et des
études cisterciennes, l’évolution de ses mentalités, due aux mutations culturelles.
Par ailleurs il a connu
une décentralisation progressive, depuis les années 60 ; c’est la valorisation
de la diversité qui a entraîné une réinterprétation radicale du principe constitutionnel
d’unité d’observance ; et la mise en valeur de la communion d’expérience,
élément de la tradition cistercienne, comme fondement de l’unité, apparaît
comme un bel exemple de fidélité créatrice. "L’Ordre n’est pas surtout un organe juridique
pour contrôler les monastères, mais une communauté des communautés, dont la
raison d’être est la communion elle-même, réalité ecclésiale fondamentale...Ce
n’est pas ce que les Abbés auront fait au CG, mais ce qu’ils y seront devenus,
qui rendra service aux communautés ; les communautés ne peuvent plus
s’attendre comme par le passé à recevoir leur identité du CG ; il leur
faut la construire elles-mêmes." (Dom Armand Veilleux, en 1971).
L’Ordre aujourd’hui,
"c’est une présence unique et exceptionnelle
dans l’Eglise, en raison de son caractère explicitement monastique, contemplatif
et cénobitique, en raison de sa structure unitaire avec 2 branches[73],
non parallèles mais profondément intégrées, chacune cependant avec ses propres
différences et ses traits particuliers ; unique aussi de par son engagement
dans un programme à long terme de formation qualifiée, en raison de sa structure
unique basée sur la filiation, en raison de l’intérêt mutuel, des relations
fraternelles et cordiales qui ont grandi entre les maisons de l’Ordre, et
enfin en raison de sa grande puissance d’expansion."[74]
24,17
Dans sa lettre
circulaire du 20 mars 2000, année jubilaire, Dom Bernardo nous invite à un
regard plein d’action de grâces sur notre histoire, regard qui sera source
de conversion :
"Dans l’histoire de l’Église, et cela est vrai
aussi pour l’Ordre, chaque Jubilé ou anniversaire est préparé par la Providence
divine. J’invite chacun - selon sa grâce, et au moment qu’il trouvera opportun
- à regarder, avec les yeux de la foi, l’histoire de l’Église et de l’Ordre,
surtout pendant les cent dernières années, afin de remercier et de se convertir,
d’assumer et de louer...Louer et remercier, car l’éclat de la Résurrection
ne manque pas dans l’Ordre aujourd’hui, comme le fruit d’un hier qui a été
vécu dans la fidélité à la grâce : plusieurs martyrs qui ont scellé par
le sang l’offrande de leur vie ; un corpus de documents législatifs qui
inspirent par leur esprit et qui sont clairs dans les normes ; fidélité
jusqu’à l’héroïsme dans de situations extrêmes ; inculturation du patrimoine
dans de nouveaux contextes culturaux ; fondations dans les jeunes églises :
collaboration croissante entre moines et moniales dans le service de l’autorité ;
ouverture affective et effective à la Famille Cistercienne ; participation
de groupes de laïcs au charisme cisterciens."[75]
*
* *
24,18
DOCUMENT
ANNEXE N°1
Présentation
écrite par la Région espagnole
(dans
les Actes du 1er congrès international de mystique cistercienne)
Dom Bernardo est né à Buenos Aires (Argentine) en 1943, et c’est dans cette
ville qu’il a suivi l’enseignement primaire et secondaire ; il entre
ensuite à la faculté pour être vétérinaire. En 1962, il entre au monastère
de ND des Anges à Azul. Ce monastère est situé au cœur de la pampa argentine ;
c’est une fondation de l’abbaye nord américaine de Spencer (Massachusetts),
où Dom Bernardo est allé faire ses études de théologie. Il a fait aussi des
études de spiritualité à Rome. En 1984, après avoir été maître des novices
dans son monastère, il est élu abbé, charge qu’il occupera jusqu’en 1990,
date à laquelle il est élu Abbé Général par tous les abbés et toutes les abbesses
de l’Ordre, réunis à Rome en Chapitre Général (il est le 1er Abbé
Général élu par abbés et abbesses, et est aussi le premier Abbé Général non
européen). Durant son abbatiat dans son monastère comme depuis son élection
comme Abbé Général, il exerce une importante charge pastorale, par ses conférences
et écrits, par sa participation avant 1990 à de nombreuses réunions d’abbés
et d’abbesses, par sa coopération active à l’élaboration juridique des nouvelles
structures de l’Ordre (que reflètent les Constitutions de 1990). De sa plume,
nous avons deux excellents livres de spiritualité mariale, et il collabore
fréquemment aux revues de l’Ordre par des articles remplis de sens pratique
et de grande profondeur spirituelle ; il s’y montre toujours très sensible
aux caractéristiques culturelles de notre temps et des différentes aires linguistiques
auxquelles appartiennent les monastères de l’Ordre. Il a été désigné par le
St-Siège pour assister aux synodes de "la vie consacrée" et des
"deux Amériques". Il consacre 8 mois par an à la visite des monastères
masculins et féminins de l’Ordre répartis dans le monde entier, ce qui lui
permet d’enrichir grandement son expérience et de la refléter dans une activité
pastorale intense en faveur de tout l’Ordre, comme le prouve sa participation
active aux réunions d’études, aux Congrès et Conférences régionales en de
nombreux pays.
* * *
24,19
DOCUMENT
ANNEXE N°2
Paroles
adressées par Dom Armand Veilleux, Procureur Général,
lors
d’une conférence donnée à l’occasion du 1er Chapitre Général
de
la Congrégation Cistercienne de st Bernard, le 29 août 1995
Arriver à
l’unité...cela suppose une conversion. Cela suppose que nous renoncions tous
à nous considérer comme les véritables Cisterciens, et comme supérieurs aux
autres. Nous, dans la Stricte Observance, nous avons conservé un style de
vie sans apostolat, qui s’appelle aujourd’hui "strictement contemplatif"
(ce qui ne veut pas dire que nous sommes nécessairement plus contemplatifs
que les autres - un moine trappiste qui passe quatre ou cinq heures par jour
en contact avec les séculiers pour vendre du fromage ou du chocolat, n’est
pas nécessairement plus contemplatif qu’un autre Cistercien qui a quelques
heures de ministère pastoral ou d’enseignement -). Nous rendons grâces à Dieu
pour cette vocation contemplative, et nous souhaitons la conserver et y être
fidèles. Il nous faut cependant reconnaître que la vie des Cisterciens de
la Commune Observance, avec le ministère pastoral, a été reconnue par l’Église,
avec l’approbation de ses Constitutions, comme une évolution authentique du
charisme cistercien. Et ce charisme peut prendre encore diverses formes. Il
y a par exemple aujourd’hui beaucoup de laïcs, célibataires ou mariés qui,
sans abandonner leur emploi dans le monde ni leur famille, se sentent appelés
par Dieu à vivre à leur manière, dans le monde, de la spiritualité cistercienne
ou, tout au moins, de certains de ses aspects. Nous pourrions aussi considérer
cela comme une nouvelle manifestation du charisme cistercien.
Maintenant
qu’il y a, non seulement deux grandes observances avec une longue histoire
de tension et de polémique, mais aussi diverses congrégations autonomes, comme
celle d’Esquermes et la vôtre, qui n’appartiennent juridiquement à aucune
de ces deux observances, il serait plus facilement possible de se libérer
des tensions traditionnelles entre les deux observances, et de penser à un
type d’union qui puisse exprimer tout ce que nous avons en commun et, en même
temps, respecter l’identité propre et le charisme particulier de chaque Congrégation.
Je pense néanmoins
qu’avant d’arriver à ce point, nous devons tous grandir beaucoup plus dans
l’humilité nécessaire pour reconnaître l’authenticité des autres dans leur
diversité.[76]
* * *
24,20
DOCUMENT
ANNEXE N°3
Paroles adressées par Dom Armand Veilleux,
Procureur Général,
à l’Ordre Cistercien, lors de leur Chapitre
Général de septembre 1995 où il avait été invité
Beaucoup de circonstances
historiques ont fait que la grande Famille cistercienne se trouve actuellement
constituée de deux Ordres juridiquement indépendants. Nous pourrions passer
des siècles à analyser les causes de cette séparation. Mes relations personnelles
avec plusieurs d’entre vous me persuadent que nous sommes tous conscients
de l’importance actuelle de diriger notre attention vers ce que nous avons
en commun et ce qui nous unit déjà.
Nous savons bien que
la vie précède le droit. Il serait probablement inutile d’imaginer actuellement
une structure qui regroupe sous une seule autorité tout ce qui a surgi de
Cîteaux. Mais je veux vous assurer, de la part de notre Ordre, que nous souhaitons
intensifier, à tous les niveaux, les liens de fraternité et de collaboration
qui existent déjà entre nous dans de nombreux pays.
Bien qu’il soit difficile
d’imaginer quelle forme de communion peut assumer le simple fait d’une collaboration
mutuelle, je me demande si nous ne pourrions pas d’abord commencer à songer
à une Carta Fraternitatis signée
par tous ceux qui vivent du même patrimoine, à l’aube du 3ème millénaire
du christianisme.
Il y a une démarche
préalable que l’on ne peut oublier. Le Magistère de l’Église nous enseigne
que le chemin vers la communion passe par le dialogue. Et le préambule de
tout dialogue de réconciliation ne peut être autre que l’humble demande de
pardon. Je profite de l’occasion de votre Chapitre Général pour demander pardon
pour tout ce que l’Étroite Observance a pu faire ou omettre en relation avec
notre séparation actuelle. Je désire que cette parole, avec laquelle je conclus,
soit en même temps un nouveau commencement pour un avenir différent entre
nos deux ordres.[77]
* * *
DOCUMENT
ANNEXE N°4
Dom
Anselme Le Bail
Abbé de Scourmont 1913-1956
Un moine. Un Abbé. Une communauté
Paru aux Éditions de l'Abbaye de Scourmont
Dieudonné DUFRASNE, o.s.b.
(Cahiers Scourmontois-, 217 pages. 15 €)
Préface de Père Charles Dumont – Postface de Dom Armand Veilleux
"En un temps où l'on ne pensait guère, dans l'Ordre cistercien, à considérer la Règle de saint Benoît comme manuel de formation, Dom Le Bail, pénétré des auteurs cisterciens du 12º siècle, prenait ceux-ci comme commentaires privilégiés de la Règle. Il s'était ainsi constitué une doctrine claire et bien équilibrée, qui lui permettait de donner à ses novices une doctrine essentiellement cistercienne" (Thomas Merton)
"Ceux qui l'ont connu, ses moines surtout, le retrouveront dans ces pages avec une affectueuse gratitude. Ceux qui ne l'ont pas connu auront, dans ces 'approches', de quoi l'imaginer dans sa personnalité originale et chaleureuse. Les uns et les autres s'approcheront, avec surprise et admiration d'un homme et d'un moine qui sut intégrer un sain humanisme dans l'idéal concret de sa vocation" (Charles Dumont)
"Peu d'hommes ont eu sur l'Ordre cistercien de la Stricte Observance une influence plus grande que celle de Dom Anselme Le Bail durant la première moitié du vingtième siècle" (Armand Veilleux)
DOCUMENT
ANNEXE N°5
Kurisumala
pionnier du monachisme chrétien en Inde
par Marthe MAHIEU – DE PRAETERE
Cahiers Scourmontois – 3,
16 cm x 23 cm, 384 pages + pages de photos (20 €)
Abbaye de Scourmont, décembre 2001
Kurisumala : un nom évocateur signifiant « la montagne de la Croix », un lieu d’une beauté impressionnante, une réussite peu commune d’inculturation du monachisme chrétien en Inde. Raconter la vie de Francis Mahieu Acharya c’est décrire la naissance et la croissance du monastère de Kurisumala ; et raconter l’histoire de Kurisumala, c’est décrire la majeure partie de la longue vie du père Francis, qui continue d’animer spirituellement sa communauté à l’aube de ses quatre-vingt-dix ans. (de la préface de Dom Armand Veilleux
Francis
Mahieu, moine de Scourmont, partit pour l’Inde en 1955 après vingt ans de
vie monastique à l’école de Dom Anselme Le Bail, ayant lui-même rempli la
fonction de maître des novices à Scourmont et dans la fondation de Scourmont
au pays de Galles. Après avoir passé
un an à Shantivanam avec les pères Monchanin et Le Saux, il s’orienta vers
le Kerala, caractérisé par sa chrétienté de rite syriaque aussi vieille que
le christianisme. Avec Bede Griffiths
qui vint le rejoindre, il fonda la communauté monastique de Kurisumala. Lorsque le Père Le Saux lui confia Shantivanam,
dix ans plus tard, le Père Francis Mahieu y envoya Bede Griffiths avec quelques
autres moines. Ce fut la première
fondation de Kurisumala.
Cette Vie du Père Francis Mahieu Acharya est plus que la biographie d’une seule personne. Non seulement elle nous raconte le développement d’une communauté monastique, mais elle nous permet de suivre l’évolution de la vie monastique chrétienne en Inde depuis un demi-siècle et d’y voir dans leur interaction toutes les grandes figures qui marquèrent cette période.
DOCUMENT
ANNEXE N°6
Poèmes et Prières
Paru aux Éditions de l'Abbaye de Scourmont
Charles DUMONT, o.c.s.o.
(Cahiers Scourmontois-2, 168 pages. 13 €)
Comment pourrait-on avoir fréquenté saint Bernard toute sa vie sans avoir une âme de poète tout autant qu'une âme de mystique? Le Père Charles Dumont est bien connu pour ses ouvrages sur les Pères cisterciens, et en particulier pour sa présentation de la sagesse cistercienne selon saint Bernard, sous le titre Au chemin de la Paix. On le savait aussi poète, par la présence de quelques poèmes accompagnant d'autres écrits et surtout par la publication d'un petit recueil de poèmes il y a quelques années.
Père Charles n'a pas passé sa vie à écrire des poèmes. Il s'en est même abstenu – courageusement – durant les vingt-cinq premières années de sa vie monastique. N'y eut-il pas une Chapitre Général de Cîteaux, au Moyen-Âge qui interdit aux moines cette activité considérée légère? Après cette longue retenue, il en laissa jaillir un de temps à autre, comme un cri du cœur. Ils s'étalent sur une période allant de 1965 à 1999, traçant en filigrane l'évolution d'une expérience monastique. C'est pourquoi ils sont tous repris ici, dans l'ordre chronologique, même ceux qui ont déjà été publiés.
Ces poèmes sont déjà des prières. Nous y avons ajouté une collection de prières proprement dites, inspirées des premiers versets du Cantique des Cantiques, et où on reconnaîtra facilement l'influence bernardine. Elles ont pour la plupart paru dans la revue Vie Consacrée au fil des années.
DOCUMENT
ANNEXE N°7
La MERCI-Dieu
Présentation extraite
de la chronique des 75 et 76èmes voyages
de l’Abbé Général rédigée en 2000
Dans les années 1920, un groupe de jeunes femmes de Lille a commencé à se rencontrer régulièrement pour prier ensemble et étudier l’Écriture sous la direction d’un prêtre. Dans les années 1930, elles menaient la vie commune et chantaient l’office ensemble. Leur spiritualité s’inspirait principalement de Thérèse de Lisieux, et au début on les a appelées "les Benjamines". Elles étaient une vingtaine et tenaient une petite librairie religieuse, ainsi qu’un atelier d’ornements liturgiques. Dans cette tentative de mener un peu une vie cloîtrée tout en restant "dans le monde", elles étaient plutôt en avance sur leur temps, et le groupe ne fut pas toujours bien compris. Avec l’aide de leur directeur, on les accepta comme Oblates Bénédictines en 1939. Durant ces premières années, Dom Vital Lehodey, Abbé de Bricquebec, s’intéressa beaucoup à ce groupe et fut guide spirituel du prêtre et de quelques soeurs. Grâce aux conférences hebdomadaires qu’il leur donna pendant de longues années, elles furent imprégnées de la spiritualité qui a tant marqué l’Ordre à l’époque, et qui est le grand héritage de Dom Vital Lehodey. Leur genre de vie était devenu très semblable à celui de l’Ordre, simplifié toutefois et accessible à celles que la santé aurait empêchées d’entrer dans une Trappe.
La Seconde Guerre Mondiale obligea malheureusement les soeurs à se disperser, et les quelques unes qui restèrent mirent beaucoup de temps pour pouvoir se regrouper sous la direction du successeur de Dom Vital. Grâce à de nouvelles vocations, leur nombre s’accrut quelque peu, et en 1950 elles s’installèrent à Blainville sur Mer, sous le nom d’une ancienne abbaye cistercienne : Notre Dame de la Merci-Dieu. Puisque leur identité fondamentale était clairement cistercienne, elles se rapprochèrent de l’Ordre en étant affiliées à l’Abbaye de Melleray. Plutôt que de construire pour avoir plus de place, elles vinrent en 1969 sur le site actuel, un ancien Carmel, et furent chaleureusement accueillies par leur nouveau diocèse. Dans les années 1970, Dom Ambrose Southey leur rendit souvent visite, et finalement le Chapitre Général de 1977 reconnut La Merci-Dieu comme spirituellement associée à l’Ordre.
Notre visite du samedi après-midi nous a permis de rencontrer les douze soeurs de la communauté et leur aumônier, moine de Melleray. Après avoir visité leur propriété, petite mais très pittoresque, au bord de la Sarthe, nous avons participé aux Vêpres et dîné ensemble. La Merci-Dieu est bien connue en France et au-delà, pour les superbes ornements liturgiques que les soeurs confectionnent ; comme nous en avions vu des exemplaires durant la liturgie à La Trappe, la visite de leurs ateliers passionna tout le monde. Ayant expérimenté la sérénité du lieu et l’accueil chaleureux de la communauté, nous ne fûmes pas surpris d’apprendre que le monastère est aussi très apprécié dans le diocèse comme lieu de repos et de retraite.
* * *
Epilogue
"Le charisme de nos fondateurs, qu’est-ce que c’est pour
nous ?
Une idée que nous pouvons retrouver en lisant
avec intelligence et attention les textes du Premier Cîteaux,
ou une grâce commune qu’il nous faut demander et retrouver
à leur contact en communion à eux ?"
Mère
Aelred, 1969, réunion régionale à Acey
"Plus je perçois mes origines,
plus je suis présent à mon temps".
Père Chenu[78]
[1] Ce me semble difficile
de couper ce cours, mais il tient sur 2 heures, c’est pourquoi il est intitulé
21-22
[2] Cet ancien zouave pontifical entre à
32 ans au Mont des Cats. Après son noviciat, on l’envoie faire des études
à Rome, tout en étant secrétaire du procureur général ! Il est ordonné
prêtre à Rome en 1877, et fait profession solennelle à son retour au monastère
en 1878.
Sur les 19ème
et 20ème siècles, cf article de Dom Olivier Quenardel in Collectanea
63,4 (2001) pp.299-314 : Le monde cistercien français de 1850 à
nos jours
[3] La Visite Régulière de Cîteaux est assurée
par 2 au moins des 4 plus anciennes maisons (La Trappe, Westmalle, Melleray,
Port du Salut). Comme Cîteaux ne peut élire son abbé, et que cet abbé, l’Abbé
Général, n’y réside pas, Cîteaux est régi par un prieur claustral nommé
par l’Abbé Général, sans consultation de la communauté. Dès 1900 on lui
permet d’assister au CG ; en 1901 il reçoit la bénédiction abbatiale,
avec le titre d’abbé auxiliaire de Cîteaux.
[4] A l’époque, l’Abbé Général est élu à
vie.
[5] Cf. B.Brard, Lehodey
par p.144
[6] Fontgombaut part aux USA, les soeurs
de Lyon-Vaise au Canada (=ND de l’Assomption), Mâcon (moniales) et Chambarand
partent au Brésil : les moines y fondent Maristella en 1904 (repris
plus tard par l’Ordre de Cîteaux) ; à leur retour en France, les moines
repeuplent Orval et les moniales le Chambarand actuel.
[7] Il s’agissait de bénédictins anglicans
passés au catholicisme en 1913. Endettés, leur monastère a été racheté par
l’Ordre en 1929 ; ils sont dans la filiation de Scourmont.
[8] Sous son généralat, en 1934, on construit
une nouvelle maison généralice.
[9] Aux nombreux détails inclus dans les
CST, s’ajoutent 656 articles dans les Us des moines, 799 pour les moniales.
"Il n’y a pas un geste à inventer depuis l’entrée au postulat jusqu’au
fond de la tombe !", dit Fr. Pierre-Yves.
Tous les éléments juridiques de ce cours
viennent de Friedlander, ocso, Décentralisation et identité cistercienne :
1946-1985, une thèse de 724 pages, une mine ! cf. aussi sur ce
livre : revue Cîteaux 1988, tome 39,1-2 pp.212-214, par Dom Eric d’Orval
[10] Précisons qu’à l’époque un abbé est élu
à vie, alors que le mandat d’une abbesse est de 3 ans, et que pour être
réélue à partir du 3ème triennat, il lui faut l’unanimité des
voix ! ; ce point est contraire à la tradition de l’Ordre, et
a été imposé par le droit en 1836.
Quant au CG, il se réunit chaque année
le 12 septembre à Cîteaux, sauf pour les monastères hors d’Europe ;
il n’est plénier que tous les 5 ans. Il est calqué sur ceux du Moyen-Age,
c’est-à-dire comme développement du chapitre conventuel ; d’ailleurs
les moines de Cîteaux suivent les capitulants jusqu'à la salle des séances,
y chantent avec eux le Veni Creator avant de se retirer. Le compte-rendu
n’est remis qu’aux seuls capitulants ; c’est donc par leur Père Immédiat
que les moniales pourront savoir ce qui s’y est dit ; en outre, le
Père Immédiat est aussi le porte-parole des abbesses au CG.
[11] Cf. article Chautard in DS 2* col 818-819, et livre de Martelet, Chautard.
[12]Voir dans Bruno Brard, La vie de Dom
Vital Lehodey, par, p.87, le parallèle entre l’ancien et le nouveau
directoire. Cf. aussi Collectanea 1995 p.5. Sur Dom Vital, on peut lire
aussi dans ce livre p.67
[13] cf article Lehodey in DS 9, col 546-547
[14] cf article Le Bail in DS 9, col446-448 et Frère Dieudonné DUFRASNE
osb, Un moine, un abbé, une communauté : Dom Anselme Le Bail, abbé
de Scourmont (Cahiers Scourmontois 1, 1999) – voir document annexe n.4
et article de Dom Armand Veilleux in
Collectanea 63,3 (2001) p.224-233 : Un grand formateur monastique :
Dom Anselme Le Bail
[15] Pendant l’été 36, des miliciens viennent
à Viaceli, d’abord y voler du bétail, des vivres, puis le 24 août ils interdisent
tout exercice du culte et mettent les scellés sur l’église ; les frères
récitent alors l’office au scriptorium. On vient les chercher le 8 septembre,
avec interdiction d’emporter tout objet à caractère religieux (habit, bréviaire,
etc). Après quelques jours de mauvais traitements en prison, on leur laisse
une liberté relative. Ils se séparent alors en 3 groupes. En décembre, 2
groupes sont à nouveau emprisonnés, le père prieur est torturé. Les 2 groupes
disparaissent dans la nuit des 3 et 4 décembre ; on pense que les 19
frères ont été jetés à la mer (cf. dépliant en espagnol document joint n°4 ;
cf. Collectanea 1937 p.17-22 et de 1939 p.85-91, cf. le livret de Viaceli
n°46 salle d’audition).
[16] Cf. Collectanea 1987 p.279 et de 1988
p.57 et p.335 surtout, sur sa spiritualité, étudiée par thèmes ; cf.
aussi un livre qui présente son oeuvre artistique ; de même, en espagnol
une très bonne synthèse de sa spiritualité, par Antonio-María Martin FERNANDEZ-GALLARDO,
El deseo de Dios y la ciencia de la cruz : Aproximacion de la experiencia
religiosa del Hermano Rafael (Bilbao : Desclée de Brouwer, 1996,
343 p). cf ma recension de ce livre dans le BSM de Collectanea à XIV,1589 [708]
[17] Cf. Collectanea 1983 p.204, par l’abbesse
de Valserena, filiation de Vitorchiano, et 2 livres par Kervingant et par
Martelet
[18] cf. son discours d’ouverture du Chapitre
Général de 1930 in Friedlander, ocso, Décentralisation et identité cistercienne :
1946-1985 p.118
[19] cf. Collectanea 1945, p.161-251 :
chronique de guerre par monastère, très intéressante
[20] Scourmont sera évacué
deux fois, Echt et Achel expropriés et dispersés, etc !
[21] cf Collectanea 1948, X, 57
[22] Entre autres avec la publication de son
autobiographie, qui fut un best-seller : La nuit privée d’étoiles.
cf. article Merton dans le DS ,et Dumont, Thomas Merton, moine et critique
littéraire
[23] Au niveau juridique, un changement en
1950 : le mandat de l’abbesse passe de 3 à 6 ans
[24] cf Collectanea 1951 p.2
[25] Selon lui, l’Abbé Général doit se défendre
"de taxer hâtivement de caprices des besoins légitimes et de voir des
indices de relâchement dans des désirs raisonnables nécessités par l’état
des santés ou adaptés à ce qu’il y a de vraiment bon dans la mentalité du
siècle où nous vivons."
Autres modifications :
1953 : laitages autorisés en Avent
et Carême
1954 : autorisation de porter d’autres
tissus que de la laine
1958 : autorisation de servir de
la viande à l’hôtellerie
autorisation de porter un costume spécial de travail
1960 : autorisation d’éditer des
cartes postales ou brochures représentant des religieux vivants...
1962 : autorisation de lire la RB
en langue vernaculaire
poisson autorisé comme soulagement
1967 : œufs, poisson, laitages autorisés
sans restriction
toute liberté pour les vêtements de travail et de nuit
Des dispenses sont accordées plus facilement,
par exemple en ce qui concerne le climat pour les fondations hors d’Europe.
On lève aussi l’interdiction d’envoyer des étudiants ailleurs qu’à Rome
[26] Cf In memoriam : Cîteaux 2001 t.52,
1-2 pp.9-12
[27] Ce moine d’Achel, grand historien, avait
une connaissance étendue et approfondie de l’histoire de l’Ordre ;
il a écrit de nombreux articles en 4 langues !, faisant connaître les
richesses du passé de l’Ordre, spécialement de sa spiritualité ; et
il a fait découvrir des inédits, comme Jean de Forde et Gilbert de Hoyland ;
cf. Cîteaux 1993 p.1 et 1994, 1-2 p.7 ; lire spécialement p.1 et Cîteaux
1980 t.31 p.V
C’est actuellement Terryl Kinder qui est rédactrice
en chef de la revue.
[28] Moine de Scourmont, canoniste et historien ;
cf. Collectanea 1956 p.27
[29] Il est d’abord moine à Tamié puis à Scourmont ;
c’est l’un des plus éminents spécialistes du passé cistercien. Il a publié
des cartulaires, un recueil de plans d’églises cisterciennes, écrit des
essais historiques, des études d’architecture, des brochures sur d’anciennes
abbayes, des articles d’art et d’histoire, d’architectures, sur ses fouilles,
et aussi sur la spiritualité de st Bernard, sur l’héraldique, sur la vie
de certains moines. Cf.Dimier, Mélanges
[30] Si on veut se faire une petite idée cf.
sa bibliographie dans The Joy of Learning and the Love of God :
Essays in Honor of Jean Leclercq (Kalamazoo, Spencer : Cistercian
Publications, 503 p) vol 160 : p.415-497 ! = 47 livres et 1053
articles
[31] A partir de 1959 aussi les abbesses ont
le droit de faire retraite dans un autre monastère de l’Ordre.
[32] En 1960, on décide de le réunir tous
les 2 ans (avec CG plénier tous les 4 ans pour l’Extrême-Orient et l’Océanie).
De 1946 à 1967, il a lieu à Cîteaux, sauf en 1962, à Rome, pour permettre
aux abbés de voir la maison généralice où ils envoient leurs étudiants !).
Après 1960, il n’est plus question de la présence des moines de Cîteaux
au début du CG, et on supprime la lecture pendant les repas, en raison des
langues, et pour permettre des échanges.
[33] . cf tableaux in Lekai, Cistercians : Ideals and Reality p.223 et in Friedlander, ocso, Décentralisation et identité cistercienne : 1946-1985 p.106. cf aussi la conclusion de l’article d’Edmond Mikkers dans le DS 13, col 813-814
[34] Cf. C.Gravrand, Fils de st Bernard
en Afrique
[35] cf. Collectanea 1964 p.4
[36] In Documentation Catholique 66 (1969)
p.452-455
[37] cf. Dom Marie-Gérard, Le bonheur en
Dieu, chapitre 7, lire spécialement les p.162-167. Pour plus de détails,
cf. Liturgie 63 p.331
[38] cf. Collectanea 1970 p.289, où il est
commenté point par point par Dom Augustine Roberts.
[39] La collégialité est néanmoins un point
chaud, en raison de ses implications : on en arrivera à considérer
la sollicitude de tous les supérieurs, abbés et abbesses pour le bien du
corps entier - d’où par exemple à Cîteaux la Visite Régulière effectuée
pour la 1ère fois par un abbé et une abbesse accompagnatrice,
en février 1997 (Mère Inès d’El Encuentro au Mexique), et en 1999-2000,
l’apparition de Visites Régulières faites par une abbesse seule (Mère Gérard
à Echourgnac, Mère Aelred à Ubexy). Actuellement, il y a donc une inadéquation
entre cette réalité et la réalité juridique.
Après 1964, il y a de grands changements
pour les CG : les rapports ne sont plus seulement confiés aux seuls
capitulants, mais partagés aux abbesses, puis aux communautés à partir de
1967. Après 1965, on a même recours à un secrétaire non supérieur. Il faudra
attendre 1971 pour avoir une traduction officielle en anglais, 1974 pour
l’espagnol. Puis on admet aux CG experts, secrétaires, techniciens, interprètes.
[40] En 1969, on passe pour l’abbé du mandat
abbatial à vie à "ad tempus indeterminum", c’est-à-dire aussi
longtemps qu’il peut servir la communauté, ou pour 6 ans (cf. document joint
n°6 : Election abbatiale pour
un temps déterminé ou non déterminé - du CG de 1996). Même chose pour l’Abbé Général, élu pour un temps indéterminé à
partir de 1971 ; pour être élu Abbé Général, il faut avoir été supérieur :
l’accent est mis sur l’expérience de gouvernement.
[41] Mais en novembre 1967, le St-Siège réprouve
les réunions mixtes d’abbés/abbesses comme non conciliaires !!
Fait nouveau de la part de régions :
en 1971 c’est toute une région, l’américaine, qui fonde un monastère :
ND des Philippines cf. document joint n°12.
[42] Pour aider l’Ordre, plusieurs commissions
existent au niveau juridique : la commission pastorale (héritée de l’ancienne commission de vigilance - changement de nom révélateur !), la commission de droit (née en 1980, qui
regroupe des experts en droit) ; par ailleurs aux CG on constitue des
commissions ad hoc, ponctuelles, en vue
de tâches précises.
[43] A chaque CG on admet des observateurs/trices
de "l’autre branche" (c'est-à-dire ici de l’autre sexe.
Profitons-en pour dire un mot du fonctionnement
du CG : jadis l’Abbé Général était le promoteur, jusqu’en 1969 ;
puis à partir de 1971 il a un suppléant (le vice-promoteur), pour alterner,
et un modérateur non capitulant dirige les séances de votes. Dès 1971 est
mise en place une commission de coordination, pour assurer
la marche des sessions ; elle a un rôle capital : coordonner les
travaux de toutes les commissions, préparer les votes et préciser la majorité
requise, retenir ou non des amendements, pourvoir au contrôle des comptes-rendus,
fixer l’ordre des questions au programme, en ajouter si besoin.
Entre 1969 et 1981, tous les CG ont lieu
à Rome ; en 1984 : aux USA ; en 1985 : en Espagne, par
souci de contact avec les monastères ; la fréquence a varié, ils ont
lieu désormais tous les 3 ans, et durent environ 3 semaines depuis 1971.
A partir de 1973, on reprend la lecture
de tous les Rapports de Maison au CG ; avant, on lisait la Carte de
Visite, c’était un regard extérieur, celui du Père Immédiat ; là aussi,
on est passé du contrôle à l’animation : cette pratique favorise l’engagement
actif des monastères dans le discernement de leur propre situation et les
incite par là au progrès, depuis que le Rapport est rédigé, en général,
par la communauté elle-même. NB : quand un questionnaire est proposé
par les Commissions Centrales, il ne s’agit pas d’une "enquête de police",
mais d’un document que les communautés sont libres d’utiliser ou non, pour
les aider à la rédaction de leur rapport.
On aboutit là à une question essentielle :
le discernement des tendances au niveau de l’Ordre ; la lecture des
rapports de maison révèle des tendances générales, dont le CG doit discerner
la conformité au charisme cistercien ; on retient alors des Rapports
les points qui semblent faire problème, et sur ces points on propose des
directives ou orientations aux communautés - cf. par exemple l’annexe intitulée
"Qualité et authenticité de la
vie cistercienne aujourd’hui" p.39-41 du CG des abbesses en 1978.
A propos de la Visite Régulière, précisons
aussi qu’avant, elle avait pour but de vérifier la fidélité à l’observance
cistercienne, déterminée avec précision dans les us ; maintenant, les
Visites Régulières sont vues comme "des moyens d’approfondissement
et d’auto-examen dans les buts que chaque communauté se propose d’atteindre ;
elles doivent apporter un encouragement à l’abbé et à la communauté."
En ouvrant la Visite Régulière de 1997 à Igny, Dom Bernardo nous disait
qu’elle devait favoriser notre autonomie.
[44] A la place de la Commission Générale
des Etudes, on met en place en 1968 des secrétaires régionaux, en lien avec
un secrétaire central (dont la fonction ne sera pourvue qu’à partir de 1978) ;
il a pour tâche de rassembler et de diffuser des informations ; actuellement,
c’est une moniale, sr Marie-Pascale, de Chambarand. En parallèle, la maison généralice
ne reçoit quasiment plus d’étudiants.
En 1966 naissent les Cistercian Studies, par dédoublement des
Collectanea, jusque là bilingues.
[45] En 1977, on décide que l’Abbé Général
garde sa stabilité dans son monastère d’origine ; le lien avec Cîteaux
s’amenuise, mais l’Abbé Général n’en est que davantage l’émanation du CG.
Depuis 1984, l’abbé vicaire est à nouveau
l’abbé de Cîteaux.
En 1977 aussi, on crée la fonction de
postulateur, pour les causes de béatification ;
c’est actuellement une moniale, de Vitorchiano.
[46] Dom Armand a mis au point une nouvelle
procédure pour traiter les questions au CG, adoptée depuis 1974 :
· procédure
ordinaire : - discussion
en quelques commissions, lectures en séances plénières des rapports
des commissions,
débat.
- rédaction de
votes par la commission de coordination
- le lendemain :
présentation, explication des votes, possibilité d’amendement
- le jour suivant :
séance de votes
· procédure
extraordinaire : même chose,
mais la même question est confiée à toutes
les commissions
· procédure
simplifiée (introduite
depuis 1977) : un "document de travail" contenant le traitement
d’une question mineure et l’énoncé des votes est envoyé aux capitulants
avant la session ; on prend alors au CG les votes sans débat.
En 1984, on a rebaptisé un groupe et clarifié
sa fonction : la commission centrale ; elle est chargée
de préparer le CG ; lorsqu’elle est réunie, elle agit en outre comme
conseil plénier de l’Abbé Général , avec compétence identique à celle
du Conseil Permanent (NB : ce conseil, appelé depuis 1999 Conseil de l’Abbé Général, correspond à
ce qu’on appelait jadis le Définitoire) ; elle est composée alors d’un
abbé représentant chaque région, des membres du conseil permanent et de
la commission de coordination.
[47] Dès 1970, on dit que leurs désirs doivent
être inscrits au programme du CG. L’assemblée leur confie des questions
à étudier. Les conseillers permanents y participent, pour prendre le pouls...
[48] Depuis 1982, la maison généralice de
Monte Cistello a été mise en vente, pour l’acquisition d’une plus petite,
le nombre d’étudiants étant réduit
[49] cf. Document Annexe
n°1
[50] cf. Conférences de l’Abbé Général, III,
p.11 du livret Schola Caritatis,
des CG de 1996
[51] cf. sur le même sujet la conférence de Mère Martha de Gedono sur Internet, que j’ai traduite : "Nouvelles égalités : moines/moniales ; moines/prêtres" at http://www.ocso.org/martha-conf-fra.htm
[53] cf annexe 7
[54] En 1955, les Benardines
d’Esquermes obtiennent leur reconnaissance officielle comme moniales de
l’Ordre de Cîteaux, et en 1961 comme ordre de moniales cisterciennes ;
leurs CST sont approuvées depuis 1986 ; elles ont 2 monastères en France,
1 en Belgique, 2 en Angleterre, 1 au Japon, 2 au Zaïre.
[55] Le texte a été traduit en latin par Dom
Hermans et E.Mikkers.
[56] cf. Dom Marie-Gérard Dubois, Le bonheur
en Dieu, p.170-174 sur ces CST. Cf E.Connr, Cistercian Nuns, 1950-2000,
then and Now : Evolution of Juridical Structures, in CSQ 35 (2000),
pp.433-458
[57] cf. les lettres de l’Abbé
Général à ce sujet : les N°12, 13, 15 et 16, de mai 96 à mai 97, et
plusieurs livres publiés alors
[59] cf.
le beau mot d’accueil rédigé par Dom Loys au cours du CG de 1996 (p.123
des Minutes - lu par Dom Olivier) ; cf. document joint n°5
[60] cf. Minutes du CG de
1999 p.174
[61] cf sa page web : http://users.skynet.be/bs775533/arm-fra.htm
[62] cf. Collectanea 1995 p.24 et 1997 p.87
[63] cf document annexe 6. cf aussi son livre très important sur Bernard : Au chemin de la paix : La sagesse cistercienne selon st Bernard (Abbaye ND du Lac, Collection Pain de Cîteaux n.13, 1998, 267 p) et voir ma recension in BSM XIV,833 [383]
[64] cf. Lekai, Cistercians : Ideals
and Reality p.484-486
[65] cf. Bozsoki, L’Eglise en Hongrie
p.223
[66] cf. Studies in honor of Lekai
(in Cistercian Publications) p.421 son curriculum et p.423 sa bibliographie
[67] Le texte latin se trouve dans Hermans, Commentarium Cisterciense pp.453-456, ainsi que dans Actes de Léon XIII, tome 3) p.154, avec la traduction française en face.
[68] À strictement parler, nous avons deux
ordres, puisque le tronc, formé par le patrimoine cistercien qui nous unit
à nos Pères, a disparu en tant qu’Ordre.
[69] Sur ce sujet, cf. Document
Annexe N°2 et N°3, à la fin de ce cours, par Dom Armand Veilleux
[70] Dans DC 1996 p.955 ;
la mention de l’unité est p.956 colonne 2
[71] Dans DC 1998, p.355 ; la mention de l’unité est p.357 col 2, 2nd paragraphe, ou ici en document joint n°10, para 160-161
[72] En 1892, 80% des communautés
de moines étaient en Europe ; en 1999, il y en a 51, et 49 hors d’Europe ;
pour les moniales, en 1892, 79% étaient en Europe, en 1999 37 sont en Europe
et 30 hors d’Europe, avec pour moines et moniales une moyenne d’âge beaucoup
moins élevée hors d’Europe et beaucoup plus de jeunes en formation qu’en
Europe (cf. document joint n° 11 pour plus
de détails).
À la fin du XXème, notons la fondation
de St-Sauveur au Liban par Latroun et celle de Tautra en Norvège par Mississippi.
[73] Ce qui fait dire à Dom
Bernardo que nous sommes "l’oiseau rare de l’Église"
[74] extrait d’une conférence de M.Christiana,
de Humocaro, donnée en italien et traduite en américain...
Lire aussi la conclusion d’E.Mikkers,
de l’article Cisterciens dans
le DS (cf. 24E)
[75] Lettre du 20 mars 2000 :
Le XXème siècle et le Christ ressuscité p.6
[76] Cité en espagnol dans un article de Dom Hermegildo Marín (Cistercium 204)
[77] Cité en espagnol dans un article de Dom Hermegildo Marín (Cistercium 210)
[78] Ces deux passages sont
cités dans Dumont, Sagesse ardente p.248 et 249