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Cours 24-25[1]

 

La famille cistercienne au XXème

 

 

            Il n’est pas facile de voir où va l’Histoire quand on est plongé dedans ; aussi, ce cours sera-t-il plus une série de flashes qu’une véritable analyse du XXème siècle cistercien. Nous essaierons de suivre en parallèle les Abbés Généraux.

 

1)   Dom Sébastien Wyart (1892-1904), comme on l’a vu au Cours 20, est le premier Abbé Général de l’Ordre Cistercien de la Stricte Observance. Moine du Mont des Cats[2], il en est l’abbé en 1883. En 1887, on l’élit abbé de Sept-Fons, et vicaire général de l’Ancienne Réforme. Abbé Général en 1892 donc, il est en même temps abbé de Cîteaux[3] à partir de 1898. Il meurt en 1904 à Rome, en pleine activité[4].

            En France, c’est une période politique difficile, avec de graves menaces sur les communautés religieuses, et des persécutions[5]. L’Ordre délègue Dom Chautard, abbé de Sept-Fons (nous en reparlerons plus loin) auprès du gouvernement, pour défendre l’Ordre ; il rencontre Clémenceau, et arguant de leur utilité sociale due à leur économie agricole, il réussit à le convaincre et à obtenir de lui le maintien des monastères trappistes.

Seuls Chambarand (moines) et Fontgombaut (fondé par Bellefontaine en 1849) seront fermés ; mais on avait prévu des refuges[6] à l’étranger, et l’Ordre sort de la persécution encore agrandi.

 

2)   Le second Abbé Général nous est plus proche, puisqu’il s’agit de Mgr Augustin Marre (1904-1922) ; Mgr, car le Cardinal Langénieux, archevêque de Reims, l’a choisi comme évêque auxiliaire en 1900. Il avait été élu abbé d’Igny en 1885.

 

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La première guerre mondiale de 1914-1918 est une lourde épreuve : tous les jeunes moines sont mobilisés, il y a beaucoup de victimes, de lourdes destructions pour les monastères situés dans les zones d’opérations militaires (Mont des Cats, Oelenberg, Igny).

3)   Dom Augustin est suivi par Dom Jean-Baptiste Ollitrault de Kéryvallan (1922-1929), abbé de Melleray en 1920. Il aura spécialement à s’occuper de Caldey.[7].

4)   Pour changer de l’hégémonie française, c’est un flamand qui est élu en 1929 : Dom Herman-Joseph Smets (1929-1943), abbé de Westmalle. C’est lui qui commence l’usage des lettres circulaires, usage encore courant ; sa lettre de 1935, intitulée « le véritable esprit de notre Ordre » est célèbre[8].

*

            Sous ces 4 Abbés Généraux, l’Ordre vit un moment important, puisque les trappistes rassemblés dans un Ordre unique s’attachent à mettre en place une organisation inspirée par la Charte de Charité, et à retrouver la vie cistercienne primitive, dans la liturgie, l’observance.

            Ainsi, on procède à une révision des Constitutions (1924 pour les moines, 1926 pour les moniales). Mais contrairement à la Charte de Charité qui pose au point de départ la communauté locale, on a affaire ici à une perspective centralisée et pyramidale. On considère que l’unité est assurée par l’uniformité des pratiques.[9] Par ailleurs, l’attribution de pouvoirs importants aux évêques représente un danger pour l’identité cistercienne des moniales ; du coup, les Constitutions ont tendance à renforcer l’autorité du Père Immédiat, au risque de limiter l’autorité des moniales, et de mettre leurs monastères sous une double tutelle.[10]

            Les CG du moment ont le souci de développer les études en liturgie, en hagiographie, en droit. De 1933 à 1941 le Père Joseph Canivez, de Scourmont, publie les Statuts de CG de l’Ordre ; et c’est en 1933 que naissent les Collectanea ; la publication en est confiée à Scourmont, où Dom Anselme Le Bail est abbé (cf. plus loin).

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            De grands spirituels exercent alors une influence profonde :

*     Dom Chautard (1858-1935), abbé de Sept-Fons. Il est l’auteur fameux de L’âme de tout apostolat, où il montre la place et le rôle de la prière dans toutes les situations de l’existence.[11]

 

*     Progressivement, on abandonne les Règlements de Rancé et de Dom Augustin de Lestrange, et ce sont des années fécondes d’effort persévérant pour revenir à l’interprétation primitive de la RB, de la Charte de Charité, des Us. La révision du Directoire spirituel, de Benoît Moyne (en 1869, cf. cours 20,6) s’avérait nécessaire. On la confie à Dom Vital Lehodey (1857-1948), abbé de Bricquebec, sans doute en raison de son constant souci d’intériorité, d’esprit de foi et d’amour. Il publie le nouveau texte en 1910[12] ; il y montre spécialement que la pénitence n’est qu’un moyen, et que le but de la vie cistercienne, c’est l’union la plus étroite possible avec Dieu dès ici-bas.[13]

 

*     Dom Anselme Le Bail (1878-1956), abbé de Scourmont[14]. Il a lui aussi beaucoup aidé à ce retour aux sources. Par une connaissance profonde des premiers auteurs cisterciens et de leur spiritualité, il a su révéler aux autres le goût, la richesse et l’actualité de ces textes.

            A cette période, on publie aussi beaucoup de vies de saints moines et moniales.

 

*

            Notons qu’en 1930, les moines de ND de la Délivrance, en Yougoslavie (documents joints n°2 et 3), inquiétés, se ménagent un refuge en Algérie ; il sera transféré en 1934 puis repris par Aiguebelle : ND de l’Atlas (1947).

            C’est aussi sous le généralat de Dom Herman-Joseph que la révolution marxiste fait ses ravages en Espagne, avec pour notre Ordre la destruction de Viaceli et le martyre de 19 frères[15]. Leur cause de béatification a été introduite en 1962.

 

 

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L’époque nous vaut 2 autres saints :

¨    Le Bienheureux Rafael (1911-1938) de San Isidro en Espagne ; jeune frère d’une grande simplicité et d’une grande richesse intérieure, spirituelle et artistique, il ne sera admis que comme oblat, en raison de sa santé. Il meurt du diabète. Jean-Paul II l’a béatifié le 28 septembre 1992[16]

 

¨    La Bienheureuse Maria-Gabriella, du monastère de Grottaferrata en Italie, (transféré à Vitorchiano) offre sa vie pour l’unité des chrétiens en 1939, elle a 25 ans. Jean-Paul II la déclare bienheureuse le 25 janvier 1983.[17]

 

5)   Pendant la seconde guerre mondiale, les CG sont interrompus, et c’est Dom Dominique Nogues (1946-1951), abbé de Timadeuc, vicaire du précédent Abbé Général, qui s’occupe des affaires de l’Ordre ; il est élu en 1946, au premier CG qui suit la fin de la guerre ; on sent qu’il y aurait des points de la vie quotidienne à adapter, mais il se révèle opposé à tout changement.[18]

 

            Pendant cette guerre, il y a moins de pertes que lors de la 1ère [19]. Mais surtout la persécution nazie et l’occupation militaire bouleversent la vie monastique[20].

            En 1945, 2 monastères yougoslaves sont détruits et les moines dispersés. Cette guerre évoque tout spécialement le martyre d’une vingtaine de nos frères chinois de ND de Consolation, avec leur longue marche vers la mort en 1947, après que leur monastère ait été pillé puis détruit.[21] ND de Liesse lui se réfugie à Lantao. Au Japon, les monastères du Phare, de Tenshien, ne sont pas détruits, et on envisage même des fondations : Seiboen, Nasu (1954). Mais la guerre a apporté beaucoup de souffrance pour les jeunes moines réquisitionnés.

            En 1946, l’abbaye des Dombes reçoit la Légion d’Honneur pour les services rendus par les moines ; mais il y aura aussi de dures représailles pour quelques maisons qui ont fait de la résistance.

            Pendant ce temps, au CG de 1946, on se soucie de préparer le 8ème centenaire de la mort de st Bernard.

            Les premières années du XXème voient une nouvelle vague d’expansion, en raison d’une part des lois anticléricales en France, mais aussi d’autre part remarquons bien que les fondations dans les jeunes Eglises ne sont pas uniquement motivées par le seul souci de s’assurer des refuges. Il y a en effet un véritable engagement conscient des contemplatifs dans l’œuvre missionnaire, sous l’encouragement de la papauté et l’appel des évêques. L’après-guerre connaît un regain encore plus fort d’expansion, de par le nombre de vocations. Ceci est tout spécialement remarquable aux USA : entre 1944 et 1956, on passe de 3 à 12 monastères, soit de 300 à 1000 moines - l’influence de Thomas Merton (1915-1968)[22] a très certainement joué ici.

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La seconde guerre est aussi l’occasion et la cause de changements socioculturels profonds dans la société, ce qui se ressent aussi dans l’Ordre, de par les transformations que nous allons voir se présenter progressivement.[23]

 

6)   On change en effet un peu d’atmosphère avec l’élection de Dom Gabriel Sortais [24] (1951-1963 :il meurt en plein Concile), abbé de Bellefontaine. Son généralat va s’avérer très important. Son prédécesseur n’avait rien voulu retrancher de l’austérité de l’observance ; aussitôt après sa démission, on étudie la durée du sommeil ! ; Dom Gabriel le fait passer à 7h1/4 pour les moines et 7h3/4 pour les moniales ; il supprime aussi le Petit Office de la Vierge, qui doublait chaque office.[25]

 

            Dom Gabriel entend multiplier les contacts avec les supérieurs et les moines, et il envoie 2 lettres circulaires par an aux communautés ; il est sensible aux besoins des communautés.

            Et c’est en 1960 qu’apparaît la 1ère conférence régionale, même si elle n’a que le titre de rencontre d’amitié ; Dom Gabriel est au fond assez opposé à ce genre de choses, craignant des menaces de séparatisme...(NB : en 1954, il y avait eu une tentative de sécession en Espagne !). Cependant, la réalité des conférences régionales va très vite évoluer.

            Petit à petit, tous les points d’observance qui avaient fait l’objet d’un nombre croissant d’exceptions ont fini par être modifiés ou supprimés. Noter qu’on passe toujours par la même évolution : refus de tout changement Ä modifications ponctuelles Ä loi-cadre, laissant une plus large initiative aux autorités locales.

 

            C’est en somme un aggiornamento en avance sur Vatican II ; d'ailleurs, Dom Gabriel était très en lien avec Jean XXIII .

 

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Formation :

            En 1950 naît Cîteaux Commentarii, (revue d’histoire, à caractère scientifique), grâce au Père Roger De Ganck[26] et au Père Edmond Mikkers (1910-1993)[27], et en 1951 apparaissent 2 nouvelles revues de l’Ordre, une en néerlandais, l’autre en espagnol : Cistercium. En 1952 on révise le Ménologe cistercien. Quant à l’anniversaire de 1953, il est l’occasion de nombreux ouvrages, articles et traductions, et les Abbés Généraux, dans leurs lettres circulaires, ne vont cesser de rappeler l’esprit de st Bernard et des premiers fondateurs. Et c’est en 1959 que paraît le 1er volume de la collection Pain de Cîteaux, sous la direction de Robert Thomas, de Sept-Fons.

C’est un temps d’essor pour les études, en liturgie, architecture, histoire ; on lance un plan de formation pour les jeunes, en publiant des fiches mensuelles ; on envoie des étudiants à Rome, et pour cela Dom Gabriel fait construire en 1958 une nouvelle maison généralice, qui sert aussi de maison d’étude pour 80 moines étudiants. On étudie aussi de plus près la législation cistercienne, spécialement avec Colomban Bock (1905-1956)[28].

C’est aussi surtout pendant cette période que le Père Anselme Dimier (1898-1975)[29] fait ses campagnes de fouilles : Foigny en 1959, Igny en 1960-1962, Trois-Fontaines, et Vauclair pendant 15 ans !

Nous ne pouvons quitter cette période sans évoquer Dom Jean Leclercq (1910-1993), bénédictin de l’abbaye de Clervaux au Luxembourg. C’est sans doute lui qui aura le plus travaillé sur st Bernard dans ce siècle, avec sa publication des oeuvres complètes en latin (des années 1957 à 1977) et ses innombrables livres ou articles.[30] 

 

            C’est aussi une période de considération de la branche féminine de l’Ordre, qui reçoit de nouvelles possibilités d’interventions, de responsabilité. Ainsi en 1959, grande nouveauté, a lieu la 1ère réunion d’abbesses (les suivantes seront en 1964 et 1968)[31] - à cette occasion, elles passent par Igny (cf. album photos).

            Par ailleurs, Dom Gabriel propose de changer le statut de l’Abbé Général : désormais, il est le Père Immédiat de Cîteaux, et la communauté de Cîteaux peut alors s’élire pour elle-même un abbé.

            Quant aux CG, depuis 1950, on ne s’y préoccupe plus essentiellement de questions concrètes d’observance, mais de questions plus vastes.

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On les perçoit comme des lieux de partage d’expérience.[32] Et c’est en 1962 qu’est décidée l’unification de nos communautés, mais nous en reparlerons sous l’Abbé Général suivant, puisque c’est en 1965 que le décret est paru.

            Par ailleurs, Dom Gabriel a beaucoup aidé au développement de la dimension missionnaire cistercienne ; c’est une grande période de fondation[33] en Espagne, Irlande, en Afrique[34], par des monastères anglophones et francophones (Mokoto en 1954, La Clarté-Dieu en 1955, ainsi que Bela Vista en Angola par San Isidro, Victoria au Kenya en 1956 par Tilburg, Maromby à Madagascar en 1958 par Mont des Cats), et aussi en Amérique latine : Argentine (Azul en 1958 par Spencer), Chili (ND des Andes en 1960) ; en Australie (1954 : Tarrawarra), également dans de nouveaux états : Indonésie (Rawaseneng, « le marais joyeux », en 1953), Nouvelle-Zélande (Kopua en 1954 par Mont Melleray).

De ce mouvement missionnaire naît une nouvelle mentalité, plus universelle, plus ecclésiale, avec de nouveaux problèmes : inculturation, adaptation, comment retrouver ce qui fait la spécificité cistercienne.

 

7)   Dom Ignace Gillet (1964-1974), abbé d’Aiguebelle[35], va avoir à concrétiser tout l’aggiornamento issu du Concile Vatican II.

            Cette période post-conciliaire, d’une très grande richesse, a été sur le moment à la fois un temps d’incertitude, de perte de l’identité monastique (=expression fort à la mode alors), mais aussi un temps de redécouverte d’une identité plus profonde et plus universelle, au-delà des us : telle avait bien été l’intuition de Dom Sortais, une intuition contemplative : les observances ne sont plus des moyens ascétiques mais des modalités vivantes de la contemplation ; on comprend que la décentralisation va conduire à plus d’union.

            Temps d’incertitude, disais-je, de remise en question, pendant ces années 1960-1970 ; donnons comme exemple le départ de 690 profès solennels aux USA entre 1951 et 1971.

            Temps de redécouverte d’une identité plus profonde : les CG de 1967 à 1974 acceptent petit à petit un pluralisme entre les monastères, sur la base de quelques observances fondamentales ; il va se manifester sous 3 formes, toutes aussi capitales et décisives les unes que les autres, dans la ligne du Concile :

 

A)  Liturgie :

            Depuis 1953, il y avait un certain allégement des horaires, grâce à la simplification de la prière, mais tout va prendre une tournure plus importante dans la foulée du Concile.

 

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En 1965, la Commission de Liturgie renouvelle ses membres. En mai, on supprime les grilles au choeur, et on accorde aux moniales l’autorisation de chanter l’office en langue vernaculaire, mais Rome veut maintenir à tout prix le latin là où il y a des clercs...Les supérieurs font alors une requête à Rome, et on obtient gain de cause ; mais ce n’est qu’en 1971 qu’est généralisée la possibilité d’utiliser la langue vivante pour la liturgie. On rétablit aussi la concélébration, la communion au calice et la réception de l’hostie dans la main (1971) ; Prime est supprimé.

            Le passage au français pour la récitation des psaumes demandait une nouvelle organisation ; en 1966, on envoie un questionnaire à tous les membres de l’Ordre. En 1967, les abbés acceptent de laisser à la détermination locale des décisions qui ne touchaient pas à l’essentiel. On accepte aussi le principe d’expérimentations plus poussées, qui débutent en 1968, quant à la structuration de la psalmodie. Il y eut des remous ...des interventions du redoutable Antoniutti (cardinal responsable de l’organisme du St-Siège chargé des religieux), puis une lettre d’apaisement du pape le 8 décembre 1968[36], où on recommande la prudence, la réflexion, mais aussi d’aller vers un certain pluralisme.

En mai 1969, le St-Siège nous accorde une loi-cadre : les 150 psaumes doivent être dits sur 15 jours maximum, et l’Abbé Général peut dispenser d’une ou 2 Petites Heures.

            La Commission de Liturgie va alors passer le flambeau aux commissions régionales (par langues) ; en 1968 on crée la CFC, en collaboration avec des Bénédictins, mais aussi Fr. Pierre-Yves de Taizé, les Pères J.Gélineau et D.Rimaud. On organise des sessions de formation pour le chant, avec l’aide de musiciens ou de maîtres de chorale, comme J.Berthier ; on forme aussi aux principes de base de la liturgie. La Commission de Liturgie fonde sa revue Liturgie en novembre 1966.

La CFC élabore plusieurs schémas de répartitions des psaumes, et pour chaque office une structure de base ; ces choix liturgiques sont approuvés par Rome en 1974.[37]

 

B)  L’unification des communautés - décret paru en 1965.

            Cela veut dire qu’on supprime la séparation choristes/convers, qui semblait un anachronisme, une injustice sociale, absurde et inacceptable, aux yeux de certains. Mais cela ne s’est pas fait sans difficultés, peut-être dues au fait qu’à l’époque l’esprit de la vocation de frères/soeurs convers(es) n’était pas complètement compris. La valeur de cette unification est importante : à tous est accordée la même grâce d’appartenir à l’Ordre, avec les mêmes conditions, obligations et droits.

 

C) Le Statut Unité et Pluralisme :

            Il paraît en 1969, la grande date de la décentralisation cistercienne ; on peut le trouver à la fin de nos CST[38].

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C’est un texte qui légitime le pluralisme entre les monastères, sur la base de quelques observances fondamentales. Désormais, ce n’est plus l’uniformité qui fait l’unité de l’Ordre, le fait d’avoir des us et des coutumes identiques, mais "avant tout un sens profond de notre communion dans l’expérience de nos valeurs spirituelles communes", la pleine reconnaissance des valeurs soutenant la vocation cistercienne, et qui pourraient être exprimées de façons différentes, selon les cultures.

Ce texte a pu désorienter d’abord, de par son caractère si différent de la législation connue jusque-là dans l’Ordre ; il ne fixe pas un minimum d’observance matérielle au-dessous duquel on ne pourrait descendre, mais c’est plutôt un appel à vivre des valeurs jamais pleinement réalisées.

Au CG de 1969, on vote aussi, cela va ensemble, un texte très important : La Déclaration sur la vie cistercienne (qu’on trouve aussi à la suite de nos CST). Ce texte est inspiré d’une étude sur la RB, fruit de la Réunion des Abbesses en 1968.

*

            Du fait de ces 3 facteurs, 1967-1969 est une période de grande expérimentation, qui à l’époque semblait même menacer l’unité et l’identité de l’Ordre. Chaque monastère a dû vivre ses découvertes, faire ses adaptations nécessaires, ses nouvelles expériences, sa propre évolution. On est passé d’une uniformité qui garantissait une perfection apparente de l’observance, à une recherche attentive d’un consensus, qui rendrait chaque personne impliquée de façon responsable dans la vie de sa propre communauté, et qui ouvrirait sur un processus de conversion personnelle et communautaire.

            L’évolution au niveau de chaque communauté s’est traduite au niveau de l’Ordre en son entier par la collégialité[39], la responsabilité pastorale[40], l’unité et la collaboration entre les régions[41], les échanges culturels, un nouveau sens de l’appartenance à la réalité cistercienne. Petit à petit, l’effort s’est centré autour de la composition de nouvelles Constitutions, d’une Ratio, de nouveaux statuts ; en effet, après Vatican II, l’OCSO, comme toutes les congrégations de l’Ordre de Cîteaux, vont rédiger de nouvelles CST.[42]

 

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Mais notre Ordre a connu aussi des difficultés du fait de mauvaise compréhension de la part de Rome ; en janvier 1970, sans avoir été consulté, le conseil de l’Abbé Général apprend qu’ "il avait été décidé de donner à nos moniales le droit de faire elles-mêmes leur propre législation". - le St-Siège préférait leur autonomie complète à des réunions mixtes !!, ignorant ou négligeant par là l’unité interne de l’Ordre entre moines et moniales. Les tentatives de discussions avec Rome se sont avérées vaines. C’était ouvrir la voie à 2 CG parallèles, ce qui n’est pas compatible avec l’unité de notre Ordre. Tout le monde réagit contre l’irrégularité de cette mesure prise sans consulter l’Ordre, sans tenir compte des consultations faites au sein de l’Ordre : en effet, les moniales souhaitaient participer à l’autorité de l’Ordre, non une séparation. Nous voilà donc à partir de 1971 en présence d’un CG scindé en 2[43]. L’Ordre réagit par un sursaut unitaire, notamment avec les conférences régionales mixtes.

            Le passage d’une formation basée sur l’apprentissage d’observances, à celle basée sur l’intériorisation des valeurs, entraîne une redécouverte des études en patristique, théologie, spiritualité mystique, avec l’accent mis sur la tradition cistercienne[44], et sur la lectio.

            Toute cette évolution ne s’est pas faite du jour au lendemain, ni sans heurts, du fait aussi d’éléments culturels, par exemple l’influence du mouvement psychologique dans les années 1960-1980 (aux USA puis en Europe), la fascination pour les religions orientales (aux USA), deux facteurs mettant fort l’accent sur la personne, l’individu, parfois au détriment de l’unité communautaire. En Amérique du Sud, la théologie de la libération a par ailleurs amené à une démocratisation exagérée dans certaines communautés, avec réduction de l’autorité, tout devant être soumis à l’approbation communautaire.

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8)   Dom Ambrose Southey (1974-1990), abbé de Mont st Bernard, a eu à apporter une dynamique créatrice dans le sens de l’évolution. Il avait et a toujours une extraordinaire capacité à mettre les cartes sur table et à aider à se faire un jugement. Ses appréciations ont aidé les communautés à aller vers une transformation authentique. Depuis Dom Hermans, c’est le premier non francophone. Son élection symbolise l’ouverture de l’Ordre à la diversité culturelle, et met fin aussi à une période de tensions entre l’assemblée capitulaire et l’Abbé Général.[45]

 

            Depuis 1987, on a trouvé une formule pour parer à la scission législative de l’Ordre : on convoque des réunions mixtes conjointes (=Réunion Générale Mixte, RGM) à des chapitres législatifs de chaque branche ; on réunit ainsi 2 entités juridiques distinctes, mais c’est déjà un pas en avant, même si cela amène des complications pour les séances de vote, par exemple.[46]

            Pour la croissance de l’Ordre, notons 2 incorporations : Brialmont (1975) et Awhum (1978). Du côté des fondations, Abakaliki (1981) est la 1ère fondation "nouvelle manière", avec juste 3 professes solennelles ; ce sera la même chose pour Huambo en 1983. Un autre petit changement pour les communautés de moniales : jusqu’alors elles passaient directement de rang de fondation à celui d’abbaye ; désormais, en 1978, on introduit le rang de prieuré (simple ou majeur, c’est-à-dire semi-autonome ou autonome).

            Quant aux conférences régionales, leur rôle ne cesse de s’affirmer[47] . L’étape régionale fait désormais partie du processus normal de préparation des décisions au CG. C’est un lieu privilégié d’échange pastoral. Cette structure s’équilibre bien avec celle de la filiation : la filiation permet aux régions de ne pas se renfermer sur elles-mêmes.

            Caractéristique de l’époque est la création en 1980 du Bulletin de liaison, pour l’échange de nouvelles entre les monastères, publié par la maison généralice[48].

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9)   Dom Ambrose est suivi par le premier Abbé Général non européen, Dom Bernardo Olivera[49] (élu en 1990, au CG qui a reçu la démission du précédent), d’Azul en Argentine. Outre sa grande qualité contemplative, sa simplicité, son humilité, son humour, on remarque chez lui la lucidité du jugement et surtout l’art de faire la synthèse d’une situation.

            Il me semble aussi qu’il a une vision prophétique pour notre Ordre aujourd’hui ; on peut consulter à ce propos sa 3ème conférence au CG de 1996[50], où il nous fait part de quelques unes de ses utopies, visant à une plus grande intégration, entre moines/moniales[51] (jusqu'à envisager une abbesse générale), entre les régions, les cultures, entre tous les membres de la grande famille cistercienne, pour un partage du charisme cistercien - que ce soit avec l’Ordre de Cîteaux, comme avec les séculiers ; il existe en effet de nombreux groupes de laïcs désireux de vivre de la spiritualité cistercienne au cœur du monde, en Europe (cf. la Grange de Clairvaux), aux USA, en Afrique, aux Philippines[52].

            La diversité de notre Ordre est aussi enrichie par l’existence d’une Congrégation de moniales, toute entière associée à notre Ordre : la Congrégation Cistercienne de st Bernard ; elle compte 23 monastères en Espagne, plus quelques uns ailleurs (Canaries, Pérou) avec comme Abbesse Présidente l’abbesse de las Huelgas. Il y a par ailleurs des monastères de moniales spirituellement associés à notre Ordre : la Merci-Dieu[53], les Bernardines d’Esquermes[54] (8 monastères), les Bernardines d’Oudenarde (affiliées depuis 1946), réparties en 9 diocèses (en France, Belgique, au Rwanda, au Tchad, en Angleterre - soeurs anglicanes).

            Pentecôte 1990 étant la date d’approbation par Rome de nos nouvelles Constitutions, il est bon d’en dire un mot ici : elles ont connu 3 projets ; le plan retenu, qui n’est plus pyramidal, mais met le monastère avant les structures de l’Ordre, vient de Dom Bernard Johnson, avec comme rédacteur le P.Michael Casey, de Tarrawarra (Australie). Le texte comporte des motivations doctrinales et spirituelles, il est le plus proche possible entre moines et moniales[55]. Ces Constitutions ont été approuvées à Holyoke en 1984 par les moines et à l’Escorial en 1985 par les moniales[56].

            Sous son généralat, en un temps où le fanatisme d’extrémistes islamistes fait rage, spécialement en Algérie, une nouvelle page de martyre s’inscrit dans notre Ordre, avec l’enlèvement, la détention et la mise à mort de nos 7 frères de ND de l’Atlas, le 21 mai 1996[57].

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            Les années 90 sont éprouvantes pour plusieurs autres communautés : en Angola, du fait de la guerre civile, en Bosnie, en raison du conflit avec la Serbie (Mariastern devant même laisser son nom allemand pour Marija-Zvijezda), et nos communautés du Zaïre, au moment de la chute de Mobutu : les frères des Mokoto sont partis en exil, répartis dans de nombreuses communautés de l’Ordre, après le pillage de leur monastère ; et 10 soeurs de la Clarté-Dieu se sont réfugiées quelques années à Igny leur maison-mère, via le Rwanda, à partir du 15 décembre 1996. De façon générale, la vie cistercienne s’avère difficile en Afrique, en raison du contexte économique désastreux.

            Avec Dom Bernardo, on continue d’approfondir nos CST, de les préciser (Statut de la Visite Régulière, Statut des fondations, aménagés aux CG de 1996, Statut de l’administration temporelle au CG de 1999).

C’est sous son généralat que nous avons célébré le 9ème centenaire de la fondation de Cîteaux ; cet anniversaire a été célébré au niveau mondial, tant au niveau liturgique par chaque communauté cistercienne et par beaucoup d’églises, qu’au niveau culturel avec une quantité étonnantes d’expositions, conférences, de publications scientifiques ou de vulgarisation, etc ; le programme de formation sur nos sources cisterciennes, Exordium[58], rédigé par Père Michael Casey (Tarrawarra) a été travaillé par toutes nos communautés. Après une semaine exceptionnelle de Synaxe, qui réunissait pour la première fois à Cîteaux des membres de toute la Famille Cistercienne, une Eucharistie solennelle a été célébrée le 21 mars 1998 à Cîteaux, présidée par Dom Olivier entouré des deux Abbés Généraux ; une foule cistercienne nombreuse et variée a participé à l’événement, et chaque communauté a chez elle une petite céramique en souvenir de ce jour. Beaucoup de communautés cisterciennes se sont mutuellement rendu visite cette année-là.

 

Avec son insistance sur le "renouveau spirituel inculturé", on progresse aussi dans l’ouverture respectueuse à la diversité, à l’universalité (la marche de la communauté de Kurisumala en Inde, de rite syro-malankar, vers l’intégration à notre Ordre, me semble en être la meilleure illustration[59]). Dom Bernardo contribue à cette ouverture en invitant également, à chaque CG, des supérieur(e)s ou des moines et moniales, de tous pays et de toutes cultures, à donner des conférences sur le sujet du CG, alors que traditionnellement seul l’Abbé Général donnait ce genre d’enseignement pendant le CG. Cette tendance profonde essaie arrive aussi à se traduire au niveau juridique, avec la restructuration du Conseil de l’Abbé Général au CG de 1999 : il est désormais mixte avec 3 moines et 2 moniales : Mère Cécilia (Tenshien) et Mère Danièle (ancienne abbesse des Gardes)[60]. On commence aussi à envisager des supérieurs non-prêtres.

 

            Je voudrais enfin évoquer quelques grands noms du Cîteaux actuel :

Þ  Dom Vincent Hermans († 21.12.1993), grand canoniste ; il a été définiteur de 1946 à 1977 et procureur de 1967 à 1977.

Þ  Dom Armand Veilleux[61], procureur général de 1990 à 1998, et qui est par ailleurs le spécialiste de Pachôme.

 

Þ  Signalons plusieurs historiens, outre Mikkers et Canivez, déjà cités : Jean de la Croix Bouton (Aiguebelle), Maur Cocheril (Port du Salut), Maur Standaert (Scourmont[62]), Chrysogonus Waddell (Gethsémani) qui a sorti en 1999 une édition critique remarquable (la première !) de nos Documents Primitifs.

Þ  Sans oublier de grands spirituels : André Fracheboud (Tamié), Charles Dumont[63] (Scourmont), Dom André Louf (Mont des Cats), Père Michael Casey (Tarrawarra).

 

 

24,14

Et l’Ordre de Cîteaux ?

            Au XXème, il connaît une croissance plus lente que l’OCSO, mais régulière ; des services pastoraux éminents, des travaux d’éruditions de qualité sont à remarquer.

            C’est à leur CG de 1925 que se ravive la décision de fonder en pays de mission. En 1929, Casamari entre dans l’Ordre de Cîteaux ; cette congrégation est d’une grande vitalité, avec des fondations en Italie, mais aussi en Erithrée (1979, cf. document joint n°13), en rite éthiopien ; elle a là-bas 2 monastères, plus 1 au Brésil, 1 aux USA et 10 en Italie.

            L’Ordre compte en tout 12 congrégations[64] :

1.   Congrégation d’Autriche : 6 monastères

2.   Congrégation de Mehrerau : 2 en Autriche, 2 en Allemagne ; Yougoslavie, Suisse

3.   Congrégation de st Bernard en Italie : 8 monastères, plus 1 au Brésil ; c’est eux qui restaurent Poblet en Catalogne en 1940, et Chiaravalle en 1952 (fondé par st Bernard en 1135 et fermé à la Révolution).

4.   Congrégation de Marie Médiatrice : 2 monastères en Belgique ; Hollande

5.   Congrégation de l’Immaculée Conception : France (Lérins), Canada, Vietnam

6.   Congrégation du Coeur Immaculé de Marie : Allemagne, Tchécoslovaquie (dispersé)

7.   Congrégation de Zirc : Hongrie, et 2 aux USA (Spring Bank, en 1928 et Dallas en 1955, le monastère de Farkasfalvy, à la fuite du régime communiste.)

8.   Congrégation de Casamari

9.   Congrégation d’Espagne : 2 monastères

10.Congrégation de Pologne : 6 - la vie a pu s’y maintenir malgré le régime

11.Congrégation de la sainte Croix : 3 au Brésil, consacrés à l’enseignement et à l’agriculture

12.Congrégation de la sainte Famille : 5 monastères au Vietnam, dont un réfugié en Suisse.

24,15

Chez les moniales, il y a 11 monastères en Italie, 5 en Suisse, 3 en Autriche, 2 en France (Castagniers et Boulaur), Kismarös et Regina Mundi en Hongrie ; Tchécoslovaquie, Belgique, Bolivie, Danemark, Vietnam.

            La grande diversité entre les monastères a posé problème. En 1933, ils établissent des CST, sur la base de la Charte de Charité, réglant le gouvernement suprême de l’Ordre, tout en laissant aux diverses congrégations une large autonomie. Les dispositions concernant la vie monastique sont donc réservées à chaque congrégation, sous la direction d’un abbé président.

            En 1945 naît la revue Analecta Cisterciensi, qui comporte des travaux d’érudition.

            La 2nde guerre mondiale a eu de graves conséquences derrière le rideau de fer, avec pratiquement la fin de la vie cistercienne en Hongrie, mais heureusement en train de renaître, même à Zirc. Beaucoup sont morts en déportation ou en prison[65]; au Vietnam aussi il y a eu beaucoup d’emprisonnements.

            En 1968-1969 ils ont aussi leur texte "Déclaration du CG sur les principes élémentaires de la vie cistercienne".

            L’Ordre a eu de grands abbés généraux, comme Sighard Kleiner, Polycarpe Zakar (Hongrois) ; c’est maintenant Dom Mauro (abbé de Poblet).

            Signalons aussi leur grand historien, Louis Lekai, actuellement à Dallas aux USA, où il a été prieur de 1969 à 1976 ; c’est l’auteur des Moines Blancs.[66]

 

            Il nous faut dire ici un mot encore de la relation entre l’OCSO et l’Ordre de Cîteaux ; au début du siècle, Dom Sébastien Wyart, 1er Abbé Général de l’OCSO (cf. p. 143), demande au Pape Léon XIII d’éclairer la situation canonique de l’OCSO en lien avec l’OC ; le Pape répond par une lettre : Non Mediocri (30 juillet 1902)[67].

            Nous nous trouvons donc actuellement en présence d’un seul Ordre divisé en 2 branches (OCSO et Ordre de Cîteaux[68]), chacune se recommandant des mêmes fondateurs, acceptant une même Charte de Charité. Il y a 2 Abbés Généraux ayant les mêmes droits, et pourtant l’unité entre les 2 branches est encore à faire[69]. Le Pape Jean-Paul II nous y exhorte, spécialement dans sa lettre "À l’occasion" du 6 octobre 1996[70], et dans sa lettre écrite pour le 9ème centenaire de l’Ordre, le 21 mars 1998[71]

 

24,16

Actuellement (en 1987),

·      l’Ordre de Cîteaux a 1300 moines............ en 69 monastères

                                                   1169 moniales......... en 60 monastères

·      l’OCSO a..................2918 moines............ en 89 monastères

                                               (2512 en 97 monastères en 1999)

                                                1901 moniales......... en 56 monastères

                                               (1863 en 66 monastères en 1999)

            L’OCSO est réparti en 11 régions (cf. liste dans Actes de la RGM de 1997, p.[3]).

 

Conclusion :

 

            Pour caractériser l’Ordre au XXème, nous pouvons souligner sa vigoureuse expansion[72], son internationalisation croissante, le renouveau de la spiritualité et des études cisterciennes, l’évolution de ses mentalités, due aux mutations culturelles.

 

Par ailleurs il a connu une décentralisation progressive, depuis les années 60 ; c’est la valorisation de la diversité qui a entraîné une réinterprétation radicale du principe constitutionnel d’unité d’observance ; et la mise en valeur de la communion d’expérience, élément de la tradition cistercienne, comme fondement de l’unité, apparaît comme un bel exemple de fidélité créatrice. "L’Ordre n’est pas surtout un organe juridique pour contrôler les monastères, mais une communauté des communautés, dont la raison d’être est la communion elle-même, réalité ecclésiale fondamentale...Ce n’est pas ce que les Abbés auront fait au CG, mais ce qu’ils y seront devenus, qui rendra service aux communautés ; les communautés ne peuvent plus s’attendre comme par le passé à recevoir leur identité du CG ; il leur faut la construire elles-mêmes." (Dom Armand Veilleux, en 1971).

 

            L’Ordre aujourd’hui, "c’est une présence unique et exceptionnelle dans l’Eglise, en raison de son caractère explicitement monastique, contemplatif et cénobitique, en raison de sa structure unitaire avec 2 branches[73], non parallèles mais profondément intégrées, chacune cependant avec ses propres différences et ses traits particuliers ; unique aussi de par son engagement dans un programme à long terme de formation qualifiée, en raison de sa structure unique basée sur la filiation, en raison de l’intérêt mutuel, des relations fraternelles et cordiales qui ont grandi entre les maisons de l’Ordre, et enfin en raison de sa grande puissance d’expansion."[74]

 

24,17

 

            Dans sa lettre circulaire du 20 mars 2000, année jubilaire, Dom Bernardo nous invite à un regard plein d’action de grâces sur notre histoire, regard qui sera source de conversion :

            "Dans l’histoire de l’Église, et cela est vrai aussi pour l’Ordre, chaque Jubilé ou anniversaire est préparé par la Providence divine. J’invite chacun - selon sa grâce, et au moment qu’il trouvera opportun - à regarder, avec les yeux de la foi, l’histoire de l’Église et de l’Ordre, surtout pendant les cent dernières années, afin de remercier et de se convertir, d’assumer et de louer...Louer et remercier, car l’éclat de la Résurrection ne manque pas dans l’Ordre aujourd’hui, comme le fruit d’un hier qui a été vécu dans la fidélité à la grâce : plusieurs martyrs qui ont scellé par le sang l’offrande de leur vie ; un corpus de documents législatifs qui inspirent par leur esprit et qui sont clairs dans les normes ; fidélité jusqu’à l’héroïsme dans de situations extrêmes ; inculturation du patrimoine dans de nouveaux contextes culturaux ; fondations dans les jeunes églises : collaboration croissante entre moines et moniales dans le service de l’autorité ; ouverture affective et effective à la Famille Cistercienne ; participation de groupes de laïcs au charisme cisterciens."[75]

 

 

 

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24,18

 

DOCUMENT ANNEXE N°1

Présentation écrite par la Région espagnole

(dans les Actes du 1er congrès international de mystique cistercienne)

 

Dom Bernardo est né à Buenos Aires (Argentine) en 1943, et c’est dans cette ville qu’il a suivi l’enseignement primaire et secondaire ; il entre ensuite à la faculté pour être vétérinaire. En 1962, il entre au monastère de ND des Anges à Azul. Ce monastère est situé au cœur de la pampa argentine ; c’est une fondation de l’abbaye nord américaine de Spencer (Massachusetts), où Dom Bernardo est allé faire ses études de théologie. Il a fait aussi des études de spiritualité à Rome. En 1984, après avoir été maître des novices dans son monastère, il est élu abbé, charge qu’il occupera jusqu’en 1990, date à laquelle il est élu Abbé Général par tous les abbés et toutes les abbesses de l’Ordre, réunis à Rome en Chapitre Général (il est le 1er Abbé Général élu par abbés et abbesses, et est aussi le premier Abbé Général non européen). Durant son abbatiat dans son monastère comme depuis son élection comme Abbé Général, il exerce une importante charge pastorale, par ses conférences et écrits, par sa participation avant 1990 à de nombreuses réunions d’abbés et d’abbesses, par sa coopération active à l’élaboration juridique des nouvelles structures de l’Ordre (que reflètent les Constitutions de 1990). De sa plume, nous avons deux excellents livres de spiritualité mariale, et il collabore fréquemment aux revues de l’Ordre par des articles remplis de sens pratique et de grande profondeur spirituelle ; il s’y montre toujours très sensible aux caractéristiques culturelles de notre temps et des différentes aires linguistiques auxquelles appartiennent les monastères de l’Ordre. Il a été désigné par le St-Siège pour assister aux synodes de "la vie consacrée" et des "deux Amériques". Il consacre 8 mois par an à la visite des monastères masculins et féminins de l’Ordre répartis dans le monde entier, ce qui lui permet d’enrichir grandement son expérience et de la refléter dans une activité pastorale intense en faveur de tout l’Ordre, comme le prouve sa participation active aux réunions d’études, aux Congrès et Conférences régionales en de nombreux pays.

 

 

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24,19

 

DOCUMENT ANNEXE N°2

Paroles adressées par Dom Armand Veilleux, Procureur Général,

lors d’une conférence donnée à l’occasion du 1er Chapitre Général

de la Congrégation Cistercienne de st Bernard, le 29 août 1995

 

            Arriver à l’unité...cela suppose une conversion. Cela suppose que nous renoncions tous à nous considérer comme les véritables Cisterciens, et comme supérieurs aux autres. Nous, dans la Stricte Observance, nous avons conservé un style de vie sans apostolat, qui s’appelle aujourd’hui "strictement contemplatif" (ce qui ne veut pas dire que nous sommes nécessairement plus contemplatifs que les autres - un moine trappiste qui passe quatre ou cinq heures par jour en contact avec les séculiers pour vendre du fromage ou du chocolat, n’est pas nécessairement plus contemplatif qu’un autre Cistercien qui a quelques heures de ministère pastoral ou d’enseignement -). Nous rendons grâces à Dieu pour cette vocation contemplative, et nous souhaitons la conserver et y être fidèles. Il nous faut cependant reconnaître que la vie des Cisterciens de la Commune Observance, avec le ministère pastoral, a été reconnue par l’Église, avec l’approbation de ses Constitutions, comme une évolution authentique du charisme cistercien. Et ce charisme peut prendre encore diverses formes. Il y a par exemple aujourd’hui beaucoup de laïcs, célibataires ou mariés qui, sans abandonner leur emploi dans le monde ni leur famille, se sentent appelés par Dieu à vivre à leur manière, dans le monde, de la spiritualité cistercienne ou, tout au moins, de certains de ses aspects. Nous pourrions aussi considérer cela comme une nouvelle manifestation du charisme cistercien.

            Maintenant qu’il y a, non seulement deux grandes observances avec une longue histoire de tension et de polémique, mais aussi diverses congrégations autonomes, comme celle d’Esquermes et la vôtre, qui n’appartiennent juridiquement à aucune de ces deux observances, il serait plus facilement possible de se libérer des tensions traditionnelles entre les deux observances, et de penser à un type d’union qui puisse exprimer tout ce que nous avons en commun et, en même temps, respecter l’identité propre et le charisme particulier de chaque Congrégation.

            Je pense néanmoins qu’avant d’arriver à ce point, nous devons tous grandir beaucoup plus dans l’humilité nécessaire pour reconnaître l’authenticité des autres dans leur diversité.[76]

 

*   *   *


24,20

 

DOCUMENT ANNEXE N°3

Paroles adressées par Dom Armand Veilleux, Procureur Général,

à l’Ordre Cistercien, lors de leur Chapitre Général de septembre 1995 où il avait été invité

 

Beaucoup de circonstances historiques ont fait que la grande Famille cistercienne se trouve actuellement constituée de deux Ordres juridiquement indépendants. Nous pourrions passer des siècles à analyser les causes de cette séparation. Mes relations personnelles avec plusieurs d’entre vous me persuadent que nous sommes tous conscients de l’importance actuelle de diriger notre attention vers ce que nous avons en commun et ce qui nous unit déjà.

Nous savons bien que la vie précède le droit. Il serait probablement inutile d’imaginer actuellement une structure qui regroupe sous une seule autorité tout ce qui a surgi de Cîteaux. Mais je veux vous assurer, de la part de notre Ordre, que nous souhaitons intensifier, à tous les niveaux, les liens de fraternité et de collaboration qui existent déjà entre nous dans de nombreux pays.

Bien qu’il soit difficile d’imaginer quelle forme de communion peut assumer le simple fait d’une collaboration mutuelle, je me demande si nous ne pourrions pas d’abord commencer à songer à une Carta Fraternitatis signée par tous ceux qui vivent du même patrimoine, à l’aube du 3ème millénaire du christianisme.

Il y a une démarche préalable que l’on ne peut oublier. Le Magistère de l’Église nous enseigne que le chemin vers la communion passe par le dialogue. Et le préambule de tout dialogue de réconciliation ne peut être autre que l’humble demande de pardon. Je profite de l’occasion de votre Chapitre Général pour demander pardon pour tout ce que l’Étroite Observance a pu faire ou omettre en relation avec notre séparation actuelle. Je désire que cette parole, avec laquelle je conclus, soit en même temps un nouveau commencement pour un avenir différent entre nos deux ordres.[77]

 

 

*   *   *


DOCUMENT ANNEXE N°4

Dom Anselme Le Bail

Abbé de Scourmont 1913-1956

Un moine. Un Abbé. Une communauté

Paru aux Éditions de l'Abbaye de Scourmont

Dieudonné DUFRASNE, o.s.b.

(Cahiers Scourmontois-, 217 pages. 15 )

Préface de Père Charles Dumont – Postface de Dom Armand Veilleux

"En un temps où l'on ne pensait guère, dans l'Ordre cistercien, à considérer la Règle de saint Benoît comme manuel de formation, Dom Le Bail, pénétré  des auteurs cisterciens du 12º siècle, prenait ceux-ci comme commentaires privilégiés de la Règle.  Il s'était ainsi constitué une doctrine claire et bien équilibrée, qui lui permettait de donner à ses novices une doctrine essentiellement cistercienne" (Thomas Merton)

"Ceux qui l'ont connu, ses moines surtout, le retrouveront dans ces pages avec une affectueuse gratitude. Ceux qui ne l'ont pas connu auront, dans ces  'approches', de quoi l'imaginer dans sa personnalité originale et chaleureuse.  Les uns et les autres s'approcheront, avec surprise et admiration d'un homme et d'un moine qui sut intégrer un sain humanisme dans l'idéal concret de sa vocation" (Charles Dumont)

"Peu d'hommes ont eu sur l'Ordre cistercien de la Stricte Observance une influence plus grande que celle de Dom Anselme Le Bail durant la première moitié du vingtième siècle" (Armand Veilleux)

 


DOCUMENT ANNEXE N°5

Kurisumala

Francis Mahieu Acharya

pionnier du monachisme chrétien en Inde

 par Marthe MAHIEU – DE PRAETERE

 Cahiers Scourmontois – 3,

16 cm x 23 cm,  384 pages + pages de photos (20 )

Abbaye de Scourmont, décembre 2001

Kurisumala : un nom évocateur signifiant « la montagne de la Croix », un lieu d’une beauté impressionnante, une réussite peu commune d’inculturation du monachisme chrétien en Inde.  Raconter la vie de Francis Mahieu Acharya c’est décrire la naissance et la croissance du monastère de Kurisumala ; et raconter l’histoire de Kurisumala, c’est  décrire la majeure partie de la longue vie du père  Francis, qui continue d’animer spirituellement sa communauté à l’aube de ses quatre-vingt-dix ans.  (de la préface de Dom Armand Veilleux

 Francis Mahieu, moine de Scourmont, partit pour l’Inde en 1955 après vingt ans de vie monastique à l’école de Dom Anselme Le Bail, ayant lui-même rempli la fonction de maître des novices à Scourmont et dans la fondation de Scourmont au pays de Galles.  Après avoir passé un an à Shantivanam avec les pères Monchanin et Le Saux, il s’orienta vers le Kerala, caractérisé par sa chrétienté de rite syriaque aussi vieille que le christianisme.  Avec Bede Griffiths qui vint le rejoindre, il fonda la communauté monastique de Kurisumala.  Lorsque le Père Le Saux lui confia Shantivanam, dix ans plus tard, le Père Francis Mahieu y envoya Bede Griffiths avec quelques autres moines.  Ce fut la première fondation de Kurisumala.  

 Cette Vie du Père Francis Mahieu Acharya est plus que la biographie d’une seule personne.  Non seulement elle nous raconte le développement d’une communauté monastique, mais elle nous permet de suivre l’évolution de la vie monastique chrétienne en Inde depuis un demi-siècle et d’y voir dans leur interaction toutes les grandes figures qui marquèrent cette période.


DOCUMENT ANNEXE N°6

 

Poèmes et Prières

Paru aux Éditions de l'Abbaye de Scourmont

Charles DUMONT, o.c.s.o.

(Cahiers Scourmontois-2, 168 pages. 13 )

Comment pourrait-on avoir fréquenté saint Bernard toute sa vie sans avoir une âme de poète tout autant qu'une âme de mystique?  Le Père Charles Dumont est bien connu pour ses ouvrages sur les Pères cisterciens, et en particulier pour sa présentation de la sagesse cistercienne selon saint Bernard, sous le titre Au chemin de la Paix.  On le savait aussi poète, par la présence de quelques poèmes accompagnant d'autres écrits et surtout par la publication d'un petit recueil de poèmes il y a quelques années.  

 Père Charles n'a pas passé sa vie à écrire des poèmes.  Il s'en est même abstenu – courageusement – durant les vingt-cinq premières années de sa vie monastique.  N'y eut-il pas une Chapitre Général de Cîteaux, au Moyen-Âge qui interdit aux moines cette activité considérée légère?  Après cette longue retenue, il en laissa jaillir un de temps à autre, comme un cri du cœur.  Ils s'étalent sur une période allant de 1965 à 1999, traçant en filigrane l'évolution d'une expérience monastique. C'est pourquoi ils sont tous repris ici, dans l'ordre chronologique, même ceux qui ont déjà été publiés.

 Ces poèmes sont déjà des prières.  Nous y avons ajouté une collection de prières proprement dites, inspirées des premiers versets du Cantique des Cantiques, et où on reconnaîtra facilement l'influence bernardine.  Elles ont pour la plupart paru dans la revue Vie Consacrée au fil des années.


DOCUMENT ANNEXE N°7

 

 

La MERCI-Dieu

 

 

Présentation extraite de la chronique des 75 et 76èmes voyages de l’Abbé Général rédigée en 2000

 

 

Dans les années 1920, un groupe de jeunes femmes de Lille a commencé à se rencontrer régulièrement pour prier ensemble et étudier l’Écriture sous la direction d’un prêtre. Dans les années 1930, elles menaient la vie commune et chantaient l’office ensemble. Leur spiritualité s’inspirait principalement de Thérèse de Lisieux, et au début on les a appelées "les Benjamines". Elles étaient une vingtaine et tenaient une petite librairie religieuse, ainsi qu’un atelier d’ornements liturgiques. Dans cette tentative de mener un peu une vie cloîtrée tout en restant "dans le monde", elles étaient plutôt en avance sur leur temps, et le groupe ne fut pas toujours bien compris. Avec l’aide de leur directeur, on les accepta comme Oblates Bénédictines en 1939. Durant ces premières années, Dom Vital Lehodey, Abbé de Bricquebec, s’intéressa beaucoup à ce groupe et fut guide spirituel du prêtre et de quelques soeurs. Grâce aux conférences hebdomadaires qu’il leur donna pendant de longues années, elles furent imprégnées de la spiritualité qui a tant marqué l’Ordre à l’époque, et qui est le grand héritage de Dom Vital Lehodey. Leur genre de vie était devenu très semblable à celui de l’Ordre, simplifié toutefois et accessible à celles que la santé aurait empêchées d’entrer dans une Trappe.

 

La Seconde Guerre Mondiale obligea malheureusement les soeurs à se disperser, et les quelques unes qui restèrent mirent beaucoup de temps pour pouvoir se regrouper sous la direction du successeur de Dom Vital. Grâce à de nouvelles vocations, leur nombre s’accrut quelque peu, et en 1950 elles s’installèrent à Blainville sur Mer, sous le nom d’une ancienne abbaye cistercienne : Notre Dame de la Merci-Dieu. Puisque leur identité fondamentale était clairement cistercienne, elles se rapprochèrent de l’Ordre en étant affiliées à l’Abbaye de Melleray. Plutôt que de construire pour avoir plus de place, elles vinrent en 1969 sur le site actuel, un ancien Carmel, et furent chaleureusement accueillies par leur nouveau diocèse. Dans les années 1970, Dom Ambrose Southey leur rendit souvent visite, et finalement le Chapitre Général de 1977 reconnut La Merci-Dieu comme spirituellement associée à l’Ordre.

 

Notre visite du samedi après-midi nous a permis de rencontrer les douze soeurs de la communauté et leur aumônier, moine de Melleray. Après avoir visité leur propriété, petite mais très pittoresque, au bord de la Sarthe, nous avons participé aux Vêpres et dîné ensemble. La Merci-Dieu est bien connue en France et au-delà, pour les superbes ornements liturgiques que les soeurs confectionnent ; comme nous en avions vu des exemplaires durant la liturgie à La Trappe, la visite de leurs ateliers passionna tout le monde. Ayant expérimenté la sérénité du lieu et l’accueil chaleureux de la communauté, nous ne fûmes pas surpris d’apprendre que le monastère est aussi très apprécié dans le diocèse comme lieu de repos et de retraite.

 

*   *   *

 


 

Epilogue

 

 

 

"Le charisme de nos fondateurs, qu’est-ce que c’est pour nous ?

Une idée que nous pouvons retrouver en lisant avec intelligence et attention les textes du Premier Cîteaux,

ou une grâce commune qu’il nous faut demander et retrouver à leur contact en communion à eux ?"

Mère Aelred, 1969, réunion régionale à Acey

 

 

 

"Plus je perçois mes origines,

plus je suis présent à mon temps".

Père Chenu[78]

 



[1] Ce me semble difficile de couper ce cours, mais il tient sur 2 heures, c’est pourquoi il est intitulé 21-22

[2] Cet ancien zouave pontifical entre à 32 ans au Mont des Cats. Après son noviciat, on l’envoie faire des études à Rome, tout en étant secrétaire du procureur général ! Il est ordonné prêtre à Rome en 1877, et fait profession solennelle à son retour au monastère en 1878.

Sur les 19ème et 20ème siècles, cf article de Dom Olivier Quenardel in Collectanea 63,4 (2001) pp.299-314 : Le monde cistercien français de 1850 à nos jours

 

 

[3] La Visite Régulière de Cîteaux est assurée par 2 au moins des 4 plus anciennes maisons (La Trappe, Westmalle, Melleray, Port du Salut). Comme Cîteaux ne peut élire son abbé, et que cet abbé, l’Abbé Général, n’y réside pas, Cîteaux est régi par un prieur claustral nommé par l’Abbé Général, sans consultation de la communauté. Dès 1900 on lui permet d’assister au CG ; en 1901 il reçoit la bénédiction abbatiale, avec le titre d’abbé auxiliaire de Cîteaux.

 

[4] A l’époque, l’Abbé Général est élu à vie.

 

[5] Cf. B.Brard, Lehodey par p.144

 

[6] Fontgombaut part aux USA, les soeurs de Lyon-Vaise au Canada (=ND de l’Assomption), Mâcon (moniales) et Chambarand partent au Brésil : les moines y fondent Maristella en 1904 (repris plus tard par l’Ordre de Cîteaux) ; à leur retour en France, les moines repeuplent Orval et les moniales le Chambarand actuel.

[7] Il s’agissait de bénédictins anglicans passés au catholicisme en 1913. Endettés, leur monastère a été racheté par l’Ordre en 1929 ; ils sont dans la filiation de Scourmont.

[8] Sous son généralat, en 1934, on construit une nouvelle maison généralice.

[9] Aux nombreux détails inclus dans les CST, s’ajoutent 656 articles dans les Us des moines, 799 pour les moniales. "Il n’y a pas un geste à inventer depuis l’entrée au postulat jusqu’au fond de la tombe !", dit Fr. Pierre-Yves.

Tous les éléments juridiques de ce cours viennent de Friedlander, ocso, Décentralisation et identité cistercienne : 1946-1985, une thèse de 724 pages, une mine ! cf. aussi sur ce livre : revue Cîteaux 1988, tome 39,1-2 pp.212-214, par Dom Eric d’Orval

[10] Précisons qu’à l’époque un abbé est élu à vie, alors que le mandat d’une abbesse est de 3 ans, et que pour être réélue à partir du 3ème triennat, il lui faut l’unanimité des voix ! ; ce point est contraire à la tradition de l’Ordre, et a été imposé par le droit en 1836.

Quant au CG, il se réunit chaque année le 12 septembre à Cîteaux, sauf pour les monastères hors d’Europe ; il n’est plénier que tous les 5 ans. Il est calqué sur ceux du Moyen-Age, c’est-à-dire comme développement du chapitre conventuel ; d’ailleurs les moines de Cîteaux suivent les capitulants jusqu'à la salle des séances, y chantent avec eux le Veni Creator avant de se retirer. Le compte-rendu n’est remis qu’aux seuls capitulants ; c’est donc par leur Père Immédiat que les moniales pourront savoir ce qui s’y est dit ; en outre, le Père Immédiat est aussi le porte-parole des abbesses au CG.

[11] Cf. article Chautard in DS 2* col 818-819, et livre de Martelet, Chautard.

[12]Voir dans Bruno Brard, La vie de Dom Vital Lehodey, par, p.87, le parallèle entre l’ancien et le nouveau directoire. Cf. aussi Collectanea 1995 p.5. Sur Dom Vital, on peut lire aussi dans ce livre p.67

 

[13] cf article Lehodey in DS 9, col 546-547

[14] cf article Le Bail in DS 9, col446-448 et Frère Dieudonné DUFRASNE osb, Un moine, un abbé, une communauté : Dom Anselme Le Bail, abbé de Scourmont (Cahiers Scourmontois 1, 1999) – voir document annexe n.4 et article de Dom Armand Veilleux  in Collectanea 63,3 (2001) p.224-233 : Un grand formateur monastique : Dom Anselme Le Bail

[15] Pendant l’été 36, des miliciens viennent à Viaceli, d’abord y voler du bétail, des vivres, puis le 24 août ils interdisent tout exercice du culte et mettent les scellés sur l’église ; les frères récitent alors l’office au scriptorium. On vient les chercher le 8 septembre, avec interdiction d’emporter tout objet à caractère religieux (habit, bréviaire, etc). Après quelques jours de mauvais traitements en prison, on leur laisse une liberté relative. Ils se séparent alors en 3 groupes. En décembre, 2 groupes sont à nouveau emprisonnés, le père prieur est torturé. Les 2 groupes disparaissent dans la nuit des 3 et 4 décembre ; on pense que les 19 frères ont été jetés à la mer (cf. dépliant en espagnol document joint n°4 ; cf. Collectanea 1937 p.17-22 et de 1939 p.85-91, cf. le livret de Viaceli n°46 salle d’audition).

[16] Cf. Collectanea 1987 p.279 et de 1988 p.57 et p.335 surtout, sur sa spiritualité, étudiée par thèmes ; cf. aussi un livre qui présente son oeuvre artistique ; de même, en espagnol une très bonne synthèse de sa spiritualité, par Antonio-María Martin FERNANDEZ-GALLARDO, El deseo de Dios y la ciencia de la cruz : Aproximacion de la experiencia religiosa del Hermano Rafael (Bilbao : Desclée de Brouwer, 1996, 343 p). cf ma recension de ce livre dans le BSM de Collectanea à XIV,1589 [708]

 

[17] Cf. Collectanea 1983 p.204, par l’abbesse de Valserena, filiation de Vitorchiano, et 2 livres par Kervingant et par Martelet

 

[18] cf. son discours d’ouverture du Chapitre Général de 1930 in Friedlander, ocso, Décentralisation et identité cistercienne : 1946-1985 p.118

 

[19] cf. Collectanea 1945, p.161-251 : chronique de guerre par monastère, très intéressante

 

[20] Scourmont sera évacué deux fois, Echt et Achel expropriés et dispersés, etc !

[21] cf Collectanea 1948, X, 57

 

[22] Entre autres avec la publication de son autobiographie, qui fut un best-seller : La nuit privée d’étoiles. cf. article Merton dans le DS ,et Dumont, Thomas Merton, moine et critique littéraire

[23] Au niveau juridique, un changement en 1950 : le mandat de l’abbesse passe de 3 à 6 ans

[24] cf Collectanea 1951 p.2

 

[25] Selon lui, l’Abbé Général doit se défendre "de taxer hâtivement de caprices des besoins légitimes et de voir des indices de relâchement dans des désirs raisonnables nécessités par l’état des santés ou adaptés à ce qu’il y a de vraiment bon dans la mentalité du siècle où nous vivons."

 

Autres modifications :

1953 : laitages autorisés en Avent et Carême

1954 : autorisation de porter d’autres tissus que de la laine

1958 : autorisation de servir de la viande à l’hôtellerie

           autorisation de porter un costume spécial de travail

1960 : autorisation d’éditer des cartes postales ou brochures représentant des religieux vivants...

1962 : autorisation de lire la RB en langue vernaculaire

            poisson autorisé comme soulagement

1967 : œufs, poisson, laitages autorisés sans restriction

            toute liberté pour les vêtements de travail et de nuit

Des dispenses sont accordées plus facilement, par exemple en ce qui concerne le climat pour les fondations hors d’Europe. On lève aussi l’interdiction d’envoyer des étudiants ailleurs qu’à Rome

[26] Cf In memoriam : Cîteaux 2001 t.52, 1-2 pp.9-12

[27] Ce moine d’Achel, grand historien, avait une connaissance étendue et approfondie de l’histoire de l’Ordre ; il a écrit de nombreux articles en 4 langues !, faisant connaître les richesses du passé de l’Ordre, spécialement de sa spiritualité ; et il a fait découvrir des inédits, comme Jean de Forde et Gilbert de Hoyland ; cf. Cîteaux 1993 p.1 et 1994, 1-2 p.7 ; lire spécialement p.1 et Cîteaux 1980 t.31 p.V

C’est actuellement Terryl Kinder qui est rédactrice en chef de la revue.

 

[28] Moine de Scourmont, canoniste et historien ; cf. Collectanea 1956 p.27

 

[29] Il est d’abord moine à Tamié puis à Scourmont ; c’est l’un des plus éminents spécialistes du passé cistercien. Il a publié des cartulaires, un recueil de plans d’églises cisterciennes, écrit des essais historiques, des études d’architecture, des brochures sur d’anciennes abbayes, des articles d’art et d’histoire, d’architectures, sur ses fouilles, et aussi sur la spiritualité de st Bernard, sur l’héraldique, sur la vie de certains moines. Cf.Dimier, Mélanges

 

[30] Si on veut se faire une petite idée cf. sa bibliographie dans The Joy of Learning and the Love of God : Essays in Honor of Jean Leclercq (Kalamazoo, Spencer : Cistercian Publications, 503 p) vol 160 : p.415-497 ! = 47 livres et 1053 articles

 

[31] A partir de 1959 aussi les abbesses ont le droit de faire retraite dans un autre monastère de l’Ordre.

[32] En 1960, on décide de le réunir tous les 2 ans (avec CG plénier tous les 4 ans pour l’Extrême-Orient et l’Océanie). De 1946 à 1967, il a lieu à Cîteaux, sauf en 1962, à Rome, pour permettre aux abbés de voir la maison généralice où ils envoient leurs étudiants !). Après 1960, il n’est plus question de la présence des moines de Cîteaux au début du CG, et on supprime la lecture pendant les repas, en raison des langues, et pour permettre des échanges.

 

[33] . cf tableaux in Lekai, Cistercians : Ideals and Reality p.223 et in Friedlander, ocso, Décentralisation et identité cistercienne : 1946-1985 p.106. cf aussi la conclusion de l’article d’Edmond Mikkers dans le DS 13, col 813-814

[34] Cf. C.Gravrand, Fils de st Bernard en Afrique

 

[35] cf. Collectanea 1964 p.4

[36] In Documentation Catholique 66 (1969) p.452-455

[37] cf. Dom Marie-Gérard, Le bonheur en Dieu, chapitre 7, lire spécialement les p.162-167. Pour plus de détails, cf. Liturgie 63 p.331

 

[38] cf. Collectanea 1970 p.289, où il est commenté point par point par Dom Augustine Roberts.

[39] La collégialité est néanmoins un point chaud, en raison de ses implications : on en arrivera à considérer la sollicitude de tous les supérieurs, abbés et abbesses pour le bien du corps entier - d’où par exemple à Cîteaux la Visite Régulière effectuée pour la 1ère fois par un abbé et une abbesse accompagnatrice, en février 1997 (Mère Inès d’El Encuentro au Mexique), et en 1999-2000, l’apparition de Visites Régulières faites par une abbesse seule (Mère Gérard à Echourgnac, Mère Aelred à Ubexy). Actuellement, il y a donc une inadéquation entre cette réalité et la réalité juridique.

Après 1964, il y a de grands changements pour les CG : les rapports ne sont plus seulement confiés aux seuls capitulants, mais partagés aux abbesses, puis aux communautés à partir de 1967. Après 1965, on a même recours à un secrétaire non supérieur. Il faudra attendre 1971 pour avoir une traduction officielle en anglais, 1974 pour l’espagnol. Puis on admet aux CG experts, secrétaires, techniciens, interprètes.

 

[40] En 1969, on passe pour l’abbé du mandat abbatial à vie à "ad tempus indeterminum", c’est-à-dire aussi longtemps qu’il peut servir la communauté, ou pour 6 ans (cf. document joint n°6 : Election abbatiale pour un temps déterminé ou non déterminé - du CG de 1996). Même chose pour l’Abbé Général, élu pour un temps indéterminé à partir de 1971 ; pour être élu Abbé Général, il faut avoir été supérieur : l’accent est mis sur l’expérience de gouvernement.

 

[41] Mais en novembre 1967, le St-Siège réprouve les réunions mixtes d’abbés/abbesses comme non conciliaires !!

Fait nouveau de la part de régions : en 1971 c’est toute une région, l’américaine, qui fonde un monastère : ND des Philippines cf. document joint n°12.

 

[42] Pour aider l’Ordre, plusieurs commissions existent au niveau juridique : la commission pastorale (héritée de l’ancienne commission de vigilance - changement de nom révélateur !), la commission de droit (née en 1980, qui regroupe des experts en droit) ; par ailleurs aux CG on constitue des commissions ad hoc, ponctuelles, en vue de tâches précises.

[43] A chaque CG on admet des observateurs/trices de "l’autre branche" (c'est-à-dire ici de l’autre sexe.

Profitons-en pour dire un mot du fonctionnement du CG : jadis l’Abbé Général était le promoteur, jusqu’en 1969 ; puis à partir de 1971 il a un suppléant (le vice-promoteur), pour alterner, et un modérateur non capitulant dirige les séances de votes. Dès 1971 est mise en place une commission de coordination, pour assurer la marche des sessions ; elle a un rôle capital : coordonner les travaux de toutes les commissions, préparer les votes et préciser la majorité requise, retenir ou non des amendements, pourvoir au contrôle des comptes-rendus, fixer l’ordre des questions au programme, en ajouter si besoin.

Entre 1969 et 1981, tous les CG ont lieu à Rome ; en 1984 : aux USA ; en 1985 : en Espagne, par souci de contact avec les monastères ; la fréquence a varié, ils ont lieu désormais tous les 3 ans, et durent environ 3 semaines depuis 1971.

A partir de 1973, on reprend la lecture de tous les Rapports de Maison au CG ; avant, on lisait la Carte de Visite, c’était un regard extérieur, celui du Père Immédiat ; là aussi, on est passé du contrôle à l’animation : cette pratique favorise l’engagement actif des monastères dans le discernement de leur propre situation et les incite par là au progrès, depuis que le Rapport est rédigé, en général, par la communauté elle-même. NB : quand un questionnaire est proposé par les Commissions Centrales, il ne s’agit pas d’une "enquête de police", mais d’un document que les communautés sont libres d’utiliser ou non, pour les aider à la rédaction de leur rapport.

On aboutit là à une question essentielle : le discernement des tendances au niveau de l’Ordre ; la lecture des rapports de maison révèle des tendances générales, dont le CG doit discerner la conformité au charisme cistercien ; on retient alors des Rapports les points qui semblent faire problème, et sur ces points on propose des directives ou orientations aux communautés - cf. par exemple l’annexe intitulée "Qualité et authenticité de la vie cistercienne aujourd’hui" p.39-41 du CG des abbesses en 1978.

A propos de la Visite Régulière, précisons aussi qu’avant, elle avait pour but de vérifier la fidélité à l’observance cistercienne, déterminée avec précision dans les us ; maintenant, les Visites Régulières sont vues comme "des moyens d’approfondissement et d’auto-examen dans les buts que chaque communauté se propose d’atteindre ; elles doivent apporter un encouragement à l’abbé et à la communauté." En ouvrant la Visite Régulière de 1997 à Igny, Dom Bernardo nous disait qu’elle devait favoriser notre autonomie.

[44] A la place de la Commission Générale des Etudes, on met en place en 1968 des secrétaires régionaux, en lien avec un secrétaire central (dont la fonction ne sera pourvue qu’à partir de 1978) ; il a pour tâche de rassembler et de diffuser des informations ; actuellement, c’est une moniale, sr Marie-Pascale, de Chambarand. En parallèle, la maison généralice ne reçoit quasiment plus d’étudiants.

En 1966 naissent les Cistercian Studies, par dédoublement des Collectanea, jusque là bilingues.

[45] En 1977, on décide que l’Abbé Général garde sa stabilité dans son monastère d’origine ; le lien avec Cîteaux s’amenuise, mais l’Abbé Général n’en est que davantage l’émanation du CG.

Depuis 1984, l’abbé vicaire est à nouveau l’abbé de Cîteaux.

En 1977 aussi, on crée la fonction de postulateur, pour les causes de béatification ; c’est actuellement une moniale, de Vitorchiano.

[46] Dom Armand a mis au point une nouvelle procédure pour traiter les questions au CG, adoptée depuis 1974 :

·       procédure ordinaire : - discussion en quelques commissions, lectures en séances plénières des rapports

                                                            des commissions, débat.   

                                                     - rédaction de votes par la commission de coordination

                                                     - le lendemain : présentation, explication des votes, possibilité d’amendement

                                                     - le jour suivant : séance de votes

·       procédure extraordinaire : même chose, mais la même question est confiée à toutes les commissions

·       procédure simplifiée (introduite depuis 1977) : un "document de travail" contenant le traitement d’une question mineure et l’énoncé des votes est envoyé aux capitulants avant la session ; on prend alors au CG les votes sans débat.

En 1984, on a rebaptisé un groupe et clarifié sa fonction : la commission centrale ; elle est chargée de préparer le CG ; lorsqu’elle est réunie, elle agit en outre comme conseil plénier de l’Abbé Général , avec compétence identique à celle du Conseil Permanent (NB : ce conseil, appelé depuis 1999 Conseil de l’Abbé Général, correspond à ce qu’on appelait jadis le Définitoire) ; elle est composée alors d’un abbé représentant chaque région, des membres du conseil permanent et de la commission de coordination.

[47] Dès 1970, on dit que leurs désirs doivent être inscrits au programme du CG. L’assemblée leur confie des questions à étudier. Les conseillers permanents y participent, pour prendre le pouls...

[48] Depuis 1982, la maison généralice de Monte Cistello a été mise en vente, pour l’acquisition d’une plus petite, le nombre d’étudiants étant réduit

[49] cf. Document Annexe n°1

[50] cf. Conférences de l’Abbé Général, III, p.11 du livret Schola Caritatis, des CG de 1996

[51] cf. sur le même sujet la conférence de Mère Martha de Gedono sur Internet, que j’ai traduite : "Nouvelles égalités : moines/moniales ; moines/prêtres" at http://www.ocso.org/martha-conf-fra.htm

[52] Cf http://famillecistercienne.org/

[53] cf annexe 7

[54] En 1955, les Benardines d’Esquermes obtiennent leur reconnaissance officielle comme moniales de l’Ordre de Cîteaux, et en 1961 comme ordre de moniales cisterciennes ; leurs CST sont approuvées depuis 1986 ; elles ont 2 monastères en France, 1 en Belgique, 2 en Angleterre, 1 au Japon, 2 au Zaïre.

[55] Le texte a été traduit en latin par Dom Hermans et E.Mikkers.

[56] cf. Dom Marie-Gérard Dubois, Le bonheur en Dieu, p.170-174 sur ces CST. Cf E.Connr, Cistercian Nuns, 1950-2000, then and Now : Evolution of Juridical Structures, in CSQ 35 (2000), pp.433-458

[57] cf. les lettres de l’Abbé Général à ce sujet : les N°12, 13, 15 et 16, de mai 96 à mai 97, et plusieurs livres publiés alors

[58] cf http://www.scourmont.be/studium/exord-stud.htm

[59] cf. le beau mot d’accueil rédigé par Dom Loys au cours du CG de 1996 (p.123 des Minutes - lu par Dom Olivier) ; cf. document joint n°5

[60] cf. Minutes du CG de 1999 p.174

[61] cf sa page web : http://users.skynet.be/bs775533/arm-fra.htm

[62] cf. Collectanea 1995 p.24 et 1997 p.87

[63] cf document annexe 6. cf aussi son livre très important sur Bernard : Au chemin de la paix : La sagesse cistercienne selon st Bernard (Abbaye ND du Lac, Collection Pain de Cîteaux n.13, 1998, 267 p) et voir ma recension in BSM XIV,833 [383]

[64] cf. Lekai, Cistercians : Ideals and Reality p.484-486

[65] cf. Bozsoki, L’Eglise en Hongrie p.223

[66] cf. Studies in honor of Lekai (in Cistercian Publications) p.421 son curriculum et p.423 sa bibliographie

[67] Le texte latin se trouve dans Hermans, Commentarium Cisterciense pp.453-456, ainsi que dans Actes de Léon XIII, tome 3) p.154, avec la traduction française en face.

[68] À strictement parler, nous avons deux ordres, puisque le tronc, formé par le patrimoine cistercien qui nous unit à nos Pères, a disparu en tant qu’Ordre.

 

[69] Sur ce sujet, cf. Document Annexe N°2 et N°3, à la fin de ce cours, par Dom Armand Veilleux

 

[70] Dans DC 1996 p.955 ; la mention de l’unité est p.956 colonne 2

 

[71] Dans DC 1998, p.355 ; la mention de l’unité est p.357 col 2, 2nd paragraphe, ou ici en document joint n°10, para 160-161

[72] En 1892, 80% des communautés de moines étaient en Europe ; en 1999, il y en a 51, et 49 hors d’Europe ; pour les moniales, en 1892, 79% étaient en Europe, en 1999 37 sont en Europe et 30 hors d’Europe, avec pour moines et moniales une moyenne d’âge beaucoup moins élevée hors d’Europe et beaucoup plus de jeunes en formation qu’en Europe (cf. document joint n° 11 pour plus de détails).

À la fin du XXème, notons la fondation de St-Sauveur au Liban par Latroun et celle de Tautra en Norvège par Mississippi.

 

[73] Ce qui fait dire à Dom Bernardo que nous sommes "l’oiseau rare de l’Église"

 

[74] extrait d’une conférence de M.Christiana, de Humocaro, donnée en italien et traduite en américain...

Lire aussi la conclusion d’E.Mikkers, de l’article Cisterciens dans le DS (cf. 24E)

[75] Lettre du 20 mars 2000 : Le XXème siècle et le Christ ressuscité p.6

[76] Cité en espagnol dans un article de Dom Hermegildo Marín (Cistercium 204)

[77] Cité en espagnol dans un article de Dom Hermegildo Marín (Cistercium 210)

[78] Ces deux passages sont cités dans Dumont, Sagesse ardente p.248 et 249