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COURS 1

 

Des premiers moines...

...à st Benoît

 

            Un fait nouveau apparaît dans l'histoire du christianisme au cours de la seconde moitié du 3ème siècle  : des chrétiens de plus en plus nombreux quittent la communauté des fidèles pour s'en aller dans les déserts y mener une vie exclusivement consacrée à l'ascèse.

 

            Essayons de comprendre les origines de ce phénomène  :

            Remarquons tout d'abord que le monachisme existe en dehors du christianisme, par exemple dans l'hindouisme (15OO ans avant JC!) sous des formes variées, allant des ermitages aux monastères; dans le bouddhisme - religion essentiellement monastique - ; et même dans l'Islam plus tard, bien qu'il soit peu ou prou admis officiellement. Mais tout ceci n'a pu influencer le monachisme chrétien.

 

            Certains éléments ont pu avoir une influence  :

·      la philosophie grecque connaissait un idéal de solitude et de retraite, et Pythagore déjà, au VIème siècle avant notre ère, avait fondé une sorte de communauté monastique, où les disciples menaient le combat de la vertu contre le vice.

·      il existait des communautés de moines juifs voués à la vie contemplative, à l'ascèse et au célibat ;il y a la célèbre communauté de Qumrân, représentant une des branches des Esséniens (cf. INITIATION AU MONACHISME DES PREMIERS SIÈCLES CHRÉTIENS par Soeur Véronique DUPONT, osb : http://www.scourmont.be/studium/dupont/vol1/chapi.html ou p.6-7); les Thérapeutes aussi (c'est-à-dire ceux qui "soignaient" leurs passions) en Egypte à l'est d'Alexandrie, et enfin les Manichéens (en Mésopotamie).

 

On constate par ailleurs que, contrairement à ce qu'on a longtemps pensé, le monachisme n'est pas né en Egypte pour se répandre ensuite dans l'Eglise universelle : il est né à peu près simultanément dans toutes les églises locales d'Orient et d’Occident (Egypte, Palestine, Syrie[1], Asie Mineure, Gaule) de la vitalité de chaque église locale est en continuité directe avec un fort mouvement d'ascétisme dans les communautés judéo-chrétiennes. Tous ces mouvements (Esséniens, Thérapeutes, gnostiques, manichéens) s'enracinent dans un même courant spirituel, de caractère baptiste et d'orientation ascétique, qu'on retrouvait dans le judaïsme tardif et à travers tout le Moyen Orient au temps de JESUS. Le monachisme chrétien est le fruit d'une inculturation progressive, au sein du Christianisme, de ce grand mouvement spirituel et ascétique.

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            Certains Pères vont jusqu'à rechercher l'origine de la vie religieuse et monastique chez les prophètes et les apôtres.

            Dans l'Ancien Testament en effet, on rencontre déjà des personnes, chez lesquelles on voit apparaître des éléments qui vont revenir dans l'histoire de toute vie monastique.

            Des prophètes comme Amos, Osée ou Jérémie ont idéalisé le désert, lieu où l'épouse infidèle pourra retrouver la voie de la fidélité  : "Je vais la séduire, je la conduirai au désert, et je parlerai à son coeur" Os 2,16. Le prophète qu'on nomme le plus souvent dans ce sens, c'est Elie et son disciple Elisée; Elie est comme le type de la vie mystique, quand il va se cacher au désert, lorsqu'il se retire sur la montagne du mont Carmel. Et il y avait des groupements d'ascètes autour d'Elie et d'Elisée.[2]

            Il y a aussi tous les "nazirs"[3], les "consacrés à Dieu" (cf. par exemple Jug 13,5 et Nb 6,11+).

 

            Au seuil du Nouveau Testament, il y a Jean - Baptiste, le nouvel Elie, qui mène au désert une vie ascétique (essénien?)

            On voit aussi dans les Apôtres une origine de la vie monastique : ils avaient tout quitté pour suivre le Christ et menaient une forme de vie commune autour de Lui.[4]

            Puis le nombre de vierges et d'ascètes s'est développé dans l'Eglise; certains sont urbains : ils gardent la possibilité de concilier l'idéal monastique avec une activité charitable (hôpitaux), tandis que d'autres joignent à leur vie fervente une séparation effective du monde, allant jusqu'à la complète retraite au désert.      

Les Actes (Ac 21,9 cf. aussi 1 Tim 5,3-16) nous parlent des filles de Philippe, vierges et prophétesses; Clément de Rome en 90, Hermas en 150 et Ignace à Smyrne mentionnent l'existence de vierges et de continents. C'est précisément dans le contexte du célibat que le mot "monachos" est employé pour la première fois, à la fin du 2nd siècle, dans l'Evangile apocryphe de Thomas.

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            Antoine Guillaumont, spécialiste en la matière, voit dans ce mot et spécialement dans son équivalent syriaque, la clef. En syriaque, cela signifie non seulement "être seul" (Adam est dit "monachos" avant la création d'Eve) mais aussi "être un" (cf. Ps 86,11) d'où le renoncement au mariage - cf. 1 CO 7,32+ capital dans ce sens.[5]

 

            Le premier mouvement de cette démarche semble donc être le renoncement : le moine, dans la ligne de l'Evangile, veut répondre à l'amour par l'amour, et pour cela il ne veut pas être partagé et veut avoir une vie unifiée. D'où l'anachorèse, la séparation du monde, concrète, pour devenir "sans soucis" (cf. la citation de Paul - amerimnia). Ceci avec des degrés variés, jusqu'à s'exiler par exemple en pays étranger (xenitheia, chère aux Syriens), ou à s'enfermer dans une cellule, voire même s'emmurer - les reclus -, ou à quitter le monde à la verticale - stylites sur leur colonne.[6]

            Ayant touché les sources du phénomène monastique[7] et ayant un aperçu global, attardons-nous à quelques personnages principaux.

 

*

 

            On connaît la Vie d'Antoine par st Athanase[8]. Il est né vers 250 en Egypte, dans une famille aisée de paysans chrétiens. A 18 ans il perd ses parents, et prend en charge sa jeune soeur. Un jour, vers 270, à l'église, il entend ce passage de l'Evangile :

"Si tu veux être parfait, va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et viens, suis-moi, et tu auras un trésor dans le ciel."(Mt 19,21)

Il reçoit cette parole pour lui, distribue ses biens, sauf une petite réserve pour sa soeur. Un autre jour il entend à l'église :

"Ne soyez pas en souci du lendemain." (Mt 6,34). Alors il distribue tout et place sa soeur dans une maison de vierges. Lui-même met en pratique les commandements entendus (cf. les 2 citations) et commence à vivre seul, sous la direction spirituelle d'ascètes qui vivent dans le désert où il va faire l'expérience du combat spirituel.        

            Si on l'appelle "le Père des moines"[9], c'est parce qu'il diffère des ascètes environnant, par la rigueur, la sainteté de sa vie (et il vécut centenaire!) et par le don qu'il possède d'inspirer et de guider les autres, à tel point que des imitateurs viennent en foule le supplier de leur enseigner le secret de sa vie.

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Il a donc de nombreux disciples, qui mènent une vie semi-anachorétique (= semi-érémitique), dans des cellules peu éloignées les unes des autres et se réunissant périodiquement pour la liturgie et pour des conférences spirituelles; Antoine va parfois les rencontrer.

           

            Au IVème et Vème siècles, il y a d'autres groupements semblables, spécialement aux Déserts de Scété, de Nitrie et des Cellules. C'est là qu'ont vécu la plupart des "Pères du désert", qui nous ont laissé leurs Apophtegmes, sentences et anecdotes spirituelles transmises de père à disciple - st Benoît nous recommande leur lecture en RB 73,4-6.

            Scété a été fondé par Macaire (=st Macaire le Grand ou Macaire l'Egyptien) vers 330. Macaire a reçu des conseils d'Antoine. Il est né en 300 et mort en 394. D'aspect réservé et même austère, il se montre plein d'indulgence, de douceur et d'humilité (cf. les Apoph n°3 et 11). Il a un grand don de discernement, qui lui donne beaucoup de prestige aux yeux de ses frères. La vie monastique a repris à Scété avec le Père Matta El Maskîne.

           

 

*

 

            Avec st Pachôme apparaît un autre type de monachisme, qui met plus l'accent sur la vie commune : le monachisme cénobitique.

           

            Pachôme est né vers 290 en Egypte, dans une famille païenne. A 20 ans, il est enrôlé de force dans l'armée; lors d'une halte à Thèbes, des gens viennent ravitailler son convoi. Touché par leur charité, il apprend que ce sont des chrétiens, alors il s'écrie  :

"O Dieu, si Tu m'aides, si je suis délivré de la tribulation dans laquelle je me trouve, je me ferai le serviteur du genre humain pour Ton Nom".

A l'étape suivante, il est relâché! Alors il se prépare et reçoit bientôt le baptême. Pendant 7 ans, il mène ensuite la vie anachorétique près du vieillard Palamon; puis le vieillard meurt. Pachôme cherche avidement la volonté du Seigneur.

            Une nuit, il entend une voix qui lui dit  :

"La volonté de Dieu, c'est qu'on se mette au service des hommes pour les inciter à aller à Lui.".

Il se contente d'abord de fixer un règlement très simple pour les disciples qui se rassemblent autour de lui à Tabennèse. Pachôme fait preuve d'une extrême bonté envers tous. Il est finalement amené à créer de véritables monastères (rassemblant des centaines de moines) très organisés, où se trouvent déjà tous les éléments que les fondateurs d'ordres occidentaux redécouvriront bien des siècles plus tard.

           

           

 

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A sa mort (346), il y avait 9 monastères d'hommes et 2 de femmes (cf. carte de fr. Luc p.43 chap5 dans son cours sur l’histoire monastique). Il a laissé des Préceptes tirés des Ecritures, destinés à régler la vie des communautés.

            L'organisation cénobitique ne change pas la donnée essentielle du monachisme; mais la grande innovation, c'est le principe d'obéissance mis à la base de toute la vie du moine, afin de faire toujours et partout la volonté de Dieu. Pour Pachôme, la vie cénobitique permet aussi de reproduire l'image de la première communauté chrétienne de Jérusalem, en mettant tout en commun et en vivant une charité fraternelle bien concrète; il s'agit vraiment d'être au service les uns des autres.

 

            Antoine lui-même a fait l'éloge de Pachôme :

"Vraiment, j'ai été tourmenté du désir de le voir, quand il était encore en vie, mais peut-être n'en étais-je pas digne. D'avoir réuni autour de lui les âmes pour les présenter pures au Seigneur, c'est là, assurément, une chose qui manifeste qu'il nous était supérieur, et que la voie qu'il a suivie, à savoir la vie commune, est celle des Apôtres."

 

            On rencontre le monachisme sous ces différentes formes dans tout l'Orient : en Palestine (st Hilarion, st Euthyme, st Sabas), dans la région de Gaza (Séridos, st Dorothée et st Dosithée), à Jérusalem (ste Mélanie), à Bethléem (st Jérôme - il s'installe là après avoir dû fuir Rome et un premier essai de monastère), en Syrie (st Ephrem et st Syméon le stylite (cf. en Occident st Walfroy dans les Ardennes!), à Constantinople (st Théodore Studite)[10], en Cappadoce : là, le monachisme reçoit une impulsion nouvelle avec st Basile.

 

            Basile (329-379) est né à Césarée en Cappadoce, en Turquie actuelle. Comme son père, il enseigne la rhétorique; suite à des reproches de sa soeur aînée, Macrine, qui trouve qu'il ne vit pas assez en chrétien convaincu, il part mener une vie retirée. Mais son évêque, Eusèbe, l'ordonne prêtre, et 8 ans plus tard il devient l'évêque de Césarée.

            Prenant conscience de l'ascétisme exagéré d'Eustathe (encratisme), il va voir en Egypte et constate que tout n'y est pas idéal non plus. Alors il interroge l'Evangile : "Qu'est-ce qu'un chrétien?" et il met par écrit les textes (1542 versets du NT sont utilisés!) qui répondent à cette question : ceci a donné les Règles Morales.

            Il y a parmi ces mêmes ascètes des messaliens. Basile, constatant leurs erreurs, essaie de reprendre en le corrigeant ce mouvement ascétique enthousiaste mais anarchique. Il circule dans les villages; le soir, il parle à ces fraternités, répond à leurs questions. 203 de ces dialogues sont recueillis dans le Petit Ascéticon (NB : Benoît n'a connu que cela de Basile). Ces communautés grandissent, s'organisent : Basile reprend sa rédaction, 10 ans après, ajoute des passages vue l'évolution : c'est le Grand Ascéticon (=55 Grandes Règles et 313 Petites Règles).

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            La vie de ces communautés est très cénobitique, et marquée par un grand esprit de modération (par exemple communautés moins nombreuses que chez Pachôme, pour plus de recueillement); elles sont dans la banlieue des villes et jouent un rôle de charité (hôpitaux). Toute la pensée de Basile est axée sur la Bible, surtout le NT, comme Règle du chrétien.

 

            Il faut parler aussi de Jean Cassien, véritable trait d'union entre l'Orient et l'Occident.

            Cassien (365-435) est né en Scythie mineure, actuellement la Roumanie (dans un monde alors à la fois grec et latin), dans une famille pieuse très aisée. Après ses études, vers 17-18 ans, il entre avec un ami, Germain, dans un monastère de Bethléem. Il entend parler des moines d'Egypte : alors ils partent tous les deux; ils vivront près d'eux pendant 12 ans, durant lesquels ils visitent les grands centres monastiques du Désert et rencontrent les grands moines. Il y devient le disciple d'Evagre; donc il connaît à fond la vie des moines du désert et est l'ami de celui qui a réfléchi sur leur doctrine et en a fait la théorie.

 

            En 399 il est expulsé avec les moines origénistes (cf. Conférence 10) et est recueilli par Jean Chrysostome à Constantinople. En 404 il est envoyé à Rome pour porter une lettre au Pape Innocent I annonçant que Jean Chrysostome est exilé. Il est ordonné prêtre plus tard à Antioche. De là il se rend à Marseille où il organise la vie monastique en Gaule, où il y a déjà plusieurs tentatives (Ligugé, Lérins, Arles), d'après ce qu'il a vu et entendu en Egypte. Il y fonde dit-on un monastère pour hommes et un pour femmes (mais ce n'est peut-être qu'une légende, car on n'en a jamais trouvé traces).

 

            Cassien est un pont capital; de plus, il a vécu dans les 4 grands patriarcats et est ainsi témoin de l'Eglise indivise. C'est pour faire bénéficier les moines gaulois de son expérience qu'il écrit ses 2 oeuvres vers 421 et 426 (Institutions et Conférences) qui ne sont en fait qu'une seule oeuvre, partant de la formation de l'homme extérieur pour arriver à la perfection de l'homme intérieur. Il a eu une grande influence sur la formation monastique postérieure, et c'est une des grandes sources de RB.

 

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            Pour l'Occident, il faut mentionner Augustin (354-430) : il est attiré par la vie monastique dès sa conversion (386) et il va l'implanter à Hippone, sa ville épiscopale, en Afrique. Il a laissé une Règle (que suivent encore les Frères Dominicains).

 

            Le monachisme gaulois proprement dit existe déjà en 250, on sait qu'il y avait alors des ermites dans l'île Barbe près de Lyon.

 

            Martin de Tours (316-397) instaure le monachisme à Ligugé et Marmoutier.

           

 

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Lérins[11] est fondé vers 410 (=Règle des 4 Pères, puis Règle de Macaire vers 500), Condat (origine de la ville de st Claude) dans le Jura vers 435 (=Règle orientale, vers 515).

Il y a du monachisme urbain à Dijon par exemple, avec la fondation de st Bénigne en 515.

            La vie monastique fleurit aussi dans les pays celtes, jusqu'en Irlande[12].

 

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Conclusion  :

           

            Si, en Orient, on peut distinguer une certaine unité autour des familles d'Antoine et de Pachôme, en Occident il y a une véritable prolifération de règles (on en connaît encore 25!)(cf. cours de Fr. Luc chap4) du fait qu'à l'origine des divers monastères il y avait des hommes charismatiques. C'est à la fois une richesse, mais cette profusion n'est pas sans entraîner de la confusion...avant l'entrée en scène du "patriarche des moines d'Occident".

 

 

 


Question possibles

 

 

Þ   pp.22-26 : II) vue d’ensemble

Þ   pp.28-30 : Antoine et les Thérapeutes ; Ant. et Plotin

Þ   pp.31-33 : notion centrale d’ascèse ; Référence à l'Ecriture

Þ   pp.36-41 : travail, prière, lecture

Þ    pp.76-79 : un monachisme du désert ; vie d’Antoine et les Evangiles

§                                    

 

 



[1] "Les Fils du Pacte", au début du 2nd siècle, puis les Messaliens.

 

[2]"...pour qu'il suive les traces du prophète Elie et de st Jean-Baptiste" =Rituel byzantin de la profession monastique (RAFFIN, Rites orientaux de profession monastique p.60)

"Que le moine sache obéir dans la foi et la docilité aux enseignements des anciens, suivant les traces d'Elie et d'Elisée, ainsi que de Jean-Baptiste." =Rituel arménien de la profession monastique (ibid. p.78)

Sur Elie et la vie ascétique cf. Cassien, Conférence 18,6 (t.III p.17) et Institutions 1,2-3 (p.37-39)

 

[3] "Le rapprochement de la vie monastique avec le naziréat, forme de consécration à Dieu dans l'AT, remonte à Evagre le Pontique, qui employait ce terme pour désigner allégoriquement l'abstinence monastique : "Le naziréat consiste à ne pas prendre à satiété du pain, de l'eau et du sommeil." (cf. RAFFIN p.100-101)

 

[4]"Définir ainsi le monachisme, ce n'est nullement lui attribuer le rôle des apôtres dans la propagation de l'Evangile, mais c'est affirmer sa conformité à l'enseignement et à l'exemple des apôtres. Il ne s'agit donc pas pour lui d'oeuvrer par la parole à l'édification de l'Eglise...mais d'être l'Eglise telle que l'ont bâtie les apôtres, aussi sainte et fervente qu'à l'origine." (Théologie de la vie monastique p.233)

Voir aussi dans le même livre à la p.523, et les notes autour de st Bernard. "Comme les apôtres, le moine a tout quitté pour suivre le Christ, se mettre à Son école et vivre l'Evangile dans toute sa pureté."

Dans le rituel chaldéen de la profession monastique, on raconte que la tonsure a son origine chez Pierre et Jean..."En dépit du caractère légendaire, cela nous révèle la volonté d'imitation des apôtres inscrite au coeur du monachisme." (RAFFIN p.132)

 

"J'ai vu notre saint père Antoine en compagnie des saints apôtres." (FESTUGIÈRE fasc II, p.81  Vie d'Hypatios)

 

Chez nos pères cf. :

.Guerric 1PPaul n°3 p.371 (SChrétiennes)

.Bernard Div 22,2   tome 1 p.180 (DDB)

.Baudouin, Traité 15, De la vie commune 545 C p.16  (Pain de Cîteaux)

[5] cf. GUIllaumont, Aux origines du monachisme chrétien (Chap4  : Monachisme et éthique judéo-chrétienne).

On trouve parfois une autre étymologie de monachos = monos, seul + achos, triste (même chez st Aelred) suggérant que les moines font profession d'une vie triste! Bien sûr, cette étymologie est à rejeter...cf. recueil du Père GOUTAGNY p.42

Sur monachos, lire Marie-Madeleine DAVY, Initiation médiévale p.225-226

 

[6] EVDokimov, Les âges de la vie spirituelle p.104-106, donne une vue des formes extrêmes de la vie ascétique

 

[7] Sur le Moine, on peut lire les premiers paragraphes de l'intervention de Dom Bernardo au Synode de 1994

 

[8] cf. DE VOGÜE, Histoire littéraire du mouvement monastique tome 1, début du livre

[9] Sur Antoine père des moines cf. Vie d'Antoine n°15. Il est aussi le premier à s'être enfoncé profondément dans la solitude. Plus fondamentalement encore, l'histoire du monachisme commence avec lui, car il est le premier à propos duquel on a des écrits.

 

[10] A Constantinople, le monachisme revêt aussi un autre aspect avec Jean Chrysostome, plus au coeur des villes pour le rôle de la charité (hôpitaux, tâches pastorales).

 

[11] "Quiconque rechercha Honorat trouva le Christ....Ayant pour ainsi dire les bras tendus et les mains ouvertes, il conviait tous les hommes à se jeter dans ses bras, autant dire dans l'amour du Christ. Tous, de partout, accouraient vers lui à l'envi. Et, en effet, quelle terre, quel peuple ne comptent pas aujourd'hui de ses habitants dans ce monastère?"  Vie de st Honorat 17,2-3

[12] cf. MAIDIN, The Celtic Monk, p.37 traduction de la Règle dite de Colmcille (IXème), bien que cette Règle soit postérieure à Benoît